Magazine Le Mensuel

Nº 2948 du vendredi 9 mai 2014

Confidences Liban

Confidences Liban

Le démenti de Hale
Un membre du 14 mars a rapporté que, selon Marwan Hamadé, l’ambassadeur des Etats-Unis au Liban, David Hale, l’aurait informé que certains diffusaient de fausses informations sur l’implication de l’Administration américaine dans l’échéance présidentielle. Hale a averti Hamadé qu’un communiqué serait diffusé dans l’un des médias proches du 8 mars démentant ces rumeurs et mettant en garde contre la propagation de telles fausses informations. Hale s’est interdit ces derniers temps de visiter Rabié, mais il a rencontré d’autres candidats allant jusqu’à Bnachaï chez le député Sleiman Frangié. Il s’était réuni auparavant avec le président Amine Gemayel, avec le Dr Samir Geagea et les députés Boutros Harb et Robert Ghanem. L’ambassade dément également toute indication sur une position de l’Administration dans le choix du président, ainsi que la visite de David Hale en France concernant l’échéance présidentielle.

 

Polémique autour du quorum
Juristes et constitutionnalistes s’opposent au quorum des deux tiers des parlementaires, tel que préconisé par le président de la Chambre, Nabih Berry, pour valider l’élection du chef de l’Etat. Ceci, disent-ils, serait une réquisition de la décision parlementaire. Certaines forces, notamment chrétiennes, y voient une volonté d’imposer le candidat du tandem chiite ou celui qui lui permettra d’imposer son autorité. Selon un ancien député, le président deviendrait tributaire du tiers de blocage et il s’interroge sur les dessous de cette volonté de ne pas revenir à la règle de la moitié plus un dans l’élection d’un président.


Riyad-Téhéran: la tension persiste
Les relations saoudo-iraniennes sont toujours tendues et même rompues malgré les rumeurs à Téhéran. C’est ce qu’aurait confié un diplomate occidental à un politique libanais. Le conflit qui oppose l’Iran et l’Arabie saoudite porte en priorité sur les dossiers libanais, syrien et irakien. Dans les milieux occidentaux, on espère que les élections en Irak rapprochent les vues entre les deux pays avec la visite d’un responsable iranien en Arabie. Le diplomate ajoute que tant que les relations entre l’Iran et l’Arabie ne s’améliorent pas, un accord entre les partenaires libanais sur la présidence est difficile.

Abou Faour s’active
Le ministre de la Santé, Waël Abou Faour, assure le relais du député Walid Joumblatt avec les responsables saoudiens et avec le président Saad Hariri. Il s’est rendu deux fois à Riyad porteur de messages. Le royaume wahhabite, s’est-il entendu dire, n’interviendra pas dans l’élection présidentielle dont la responsabilité revient aux Libanais. Riyad soutient tout accord des partenaires libanais sur un candidat modéré accepté de tous. Les autorités saoudiennes ne sont intéressées que par la stabilité politique, sécuritaire et économique et par la lutte de l’armée contre les terroristes et extrémistes de toutes sortes.


Assiri est de retour
A son retour à sa résidence à Beyrouth, après une absence de plusieurs mois pour des raisons de sécurité, l’ambassadeur d’Arabie saoudite, Ali Awad Assiri, a insisté une fois de plus que pour son pays, l’échéance présidentielle prévue dans la Constitution doit être respectée et qu’il appuie tout accord conclu par les Libanais.
Dans ce contexte, la rencontre du ministre Gebran Bassil et du président Saad Hariri a eu lieu à Paris et non à Riyad, comme l’aurait souhaité le ministre. Mais les autorités du royaume, comme l’explique un député du Courant du futur, ont souhaité qu’elle ait lieu en dehors de l’Arabie pour éviter toute interprétation au moment  où se prépare l’échéance présidentielle. La prochaine réunion qui devrait avoir lieu avant le 15 mai, selon les milieux aounistes, est programmée aussi dans la capitale française.


La diplomatie réactivée
Dans une initiative, la première du genre, du ministre des Affaires étrangères et des Emigrés, Gebran Bassil, un congrès diplomatique a eu lieu sur le thème L’efficacité de la diplomatie dans toutes ses branches économiques, politiques et de l’émigration. Y étaient présents, le corps diplomatique du Liban et de l’étranger; les ministres de l’Education, du Travail, de l’Industrie, des diplomates arabes et étrangers, ainsi que cinquante chefs de délégations à l’étranger. Des chefs d’entreprises, des syndicalistes et des secteurs bancaires y ont également participé. Bassil a appelé les ambassadeurs à fournir au Liban un appui sans limites en vue d’activer les secteurs libanais à l’étranger et l’exploitation des services au Pays du Cèdre.

Makari et Joumblatt à couteaux tirés
Le vice-président de la Chambre des députés, Farid Makari, écarte la possibilité d’un soutien du Courant du futur à la candidature du général Michel Aoun. Le seul intérêt, dit-il, d’un accord avec le courant aouniste est d’empêcher le député Walid Joumblatt de jouer l’arbitre entre les deux majorités. Waël Abou Faour répond que l’attitude de Makari à l’égard de Walid Joumblatt est dictée par le rôle de ce dernier dans la protection de la paix civile et de la stabilité et reflète la courte vue de certains. Dans les milieux du 14 mars, les propos de Makari sont interprétés comme un message de Saad Hariri à Joumblatt dont la politique est critiquée par le Courant du futur.

La réponse du bey à ses détracteurs
Devant des membres du Front de la lutte nationale, réunis à Moukhtara, le chef du PSP, Walid Joumblatt, répond aux critiques qui ont suivi la candidature du député Henri Hélou à la présidentielle. C’est une ingérence, lui dit-on, dans les décisions maronites. Joumblatt se dit étonné par ces derniers qui ne s’entendent pas sur un candidat et ne permettent pas aux autres de le faire. La rencontre démocratique et le FLN ont choisi l’un d’entre eux. «Je n’ai pas fait passer, ce que faisait mon père, un examen de sang aux candidats. Les maronites et les chrétiens en général ne bougent pas pour sauver l’échéance? Le bloc le plus important boycotte les séances électorales». Il dit soutenir le candidat de Bkerké et du président Nabih Berry, mais ne poser de veto sur aucun candidat consensuel et modéré.

 

Criminalité en hausse
La criminalité au Liban est en hausse avec la présence des réfugiés syriens, déclarent des juristes. La misère sociale et matérielle pousse aux crimes et à la violence qui apparaissent dans différentes régions du pays. Les délits des Syriens arrêtés vont des petits vols aux voitures piégées destinées aux quartiers populeux. Le déploiement géographique sauvage est un facteur de la dégradation de la sécurité. Selon les statistiques de l’Onu, le nombre de Syriens au Liban dépasse 1 000 034 individus répartis dans différentes mohafazats. La tentative d’assassinat perpétrée au Sud, samedi dernier, est un exemple de cette détérioration. De source sudiste informée, une jeune fille a été victime de coups de couteau au ventre assénés par une Syrienne voilée. L’incident  a suscité une forte tension chez les villageois d’autant que la criminelle avait planifié son acte et surpris la victime chez elle, dans les environs de Kfarsir, cette dernière lui ayant refusé de l’argent. Un congrès des pays voisins de la Syrie a eu lieu à Amman la semaine dernière concernant les aides internationales dont ont besoin les pays où se trouvent des réfugiés. Un autre congrès est prévu en juin au Liban.


Le bras de fer des missiles
Un stratège libanais met en garde contre «la querelle des missiles» autour de l’arsenal de la Résistance liba-naise, surtout après les déclarations du général Amos Bedlin, ancien commandant de la section des Renseignements militaires, Aman, sur le fait que le Hezbollah a placé un missile balistique sur la terrasse d’un hôpital à Beyrouth en prévention d’un prochain affrontement avec Israël. Ce même stratège insiste sur le fait que ces «missiles du Liban» obsèdent Israël et que les chefs d’état-major de Tsahal sont déterminés à gonfler «la phobie de missiles» parmi la population pour atteindre deux cibles principales: couvrir la rude concurrence qui oppose Ghadi Izkonoth, ancien chef d’état-major du front nord, à l’actuel Yaël Joulane. Ce front est le plus important des fronts de combat de l’armée israélienne et donne l’occasion d’entrer en politique après la retraite. Ainsi, les dépenses énormes d’approvisionnement des structures des missiles de combat, tels les Patriot, sont justifiées. Les missiles qui sont tombés dans les environs de Gaza le mois dernier et les structures israéliennes antimissiles ont révélé la faiblesse de ces structures coûteuses imposées au commandement de l’ennemi justifiées par les dangers exagérés de l’arsenal libanais.


Machnouk au Grand sérail?
Pour le 8 mars, le ministre Nouhad Machnouk a de fortes chances d’accéder à la présidence du Conseil. Il a surpris ses visiteurs en disant représenter le 14 mars dans le gouvernement et non le seul Courant du futur. Cette «dimension nationale» non partisane élargit sa représentativité politique et lui fait dépasser ses alliés. Il reste l’un des concurrents les plus sérieux du président du bloc parlementaire du Moustaqbal, Fouad Siniora, qualifié de provocateur par ses alliés et ne répondant pas aux qualifications telles que souhaitées par ses partenaires du Futur surtout après la disparition de l’ex-ministre Mohammad Chatah.  La politique de Machnouk au ministère de l’Intérieur et sa gestion des relations avec le Hezbollah augmentent son crédit politique et professionnel et en font le premier candidat possible à la fonction de chef du gouvernement.

Assir de retour à travers ses partisans
Selon une source locale bien informée, les divergences politiques à Saïda ont créé un climat favorable aux partisans du fugitif Ahmad el-Assir et à la propagation du fanatisme chez certaines catégories pauvres, notamment dans les vieux quartiers de Saïda. Elles ont également encouragé ses partisans à agir dans l’un des quartiers de la ville connu des pêcheurs sous le nom «Hay el-Kechek». Une bande armée formée principalement des membres de la famille Agha, partisans d’Assir, a échangé des coups de feu avec des résidants de la région, parmi lesquels la famille Khalaf. Bilan: deux blessés de la famille Agha. La même source ajoute que les partisans s’apprêtaient à former un réseau communautaire particulier dans cette zone historique, profitant du bras de fer politique qui oppose le courant de la famille Hariri, mené par la députée Bahia Hariri et les Ikhwan de la Jamaa islmia dirigés par Oussama Saad, sous la houlette duquel se rallient des Nassériens, des PPS et certains islamistes. L’intervention immédiate de l’armée a empêché l’escalade des combats et ramené la sécurité. Ces développements sont survenus quelques jours après la «guerre des calicots» et celle des «bus» que se sont menées les Hariri et les gens de Saïda dans les rues de la ville.

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