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Nº 2985 du vendredi 23 janvier 2015

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La créativité à Mar Mkhaël. Entre l’art et l’urbanisme

GAIA-Heritage a organisé le 16 janvier jusqu’au 24 du mois une semaine d’activités culturelles et créatives au cœur du quartier de Mar Mkhaël. Quand l’art se met au service de la ville.

Le quartier de Mar Mkhaël est de plus en plus en ébullition, plus vivant que jamais, plus menacé que jamais. Quartier à caractère traditionnel, et cela devient de plus en plus rare à Beyrouth, à force de bulldozers et de tours gigantesques, mais aussi d’exubérance du quotidien, Mar Mkhaël tente encore, malgré tout, de préserver ses caractéristiques. Et cela grâce à une vague d’efforts collectifs. Notamment à travers l’ONG GAIA-Heritage qui a lancé, du 16 janvier et jusqu’au 24 du mois, une semaine d’activités culturelles et créatives à Mar Mkhaël. Cet événement s’inscrit dans le cadre du projet Medneta, financé par l’Union européenne, dans le but de la régénération du voisinage et le renforcement de la créativité.
«Notre but principal est de soutenir l’économie créative, affirme Georges Zouain, directeur de GAIA-Heritage, Mais aussi de sensibiliser aux risques et aux besoins de quartier afin d’inciter ceux qui ont le pouvoir de décision à instaurer des régulations urbaines. Nous voulons contribuer au renforcement des liens entre ceux qui vivent à Mar Mkhaël et ceux qui y travaillent, tout en assurant à chaque partie les services et les droits nécessaires pour parvenir à une croissance équilibrée.

 

L’économie créative comme solution
C’est le 16 janvier qu’a eu lieu le lancement de cette semaine d’activités, sous le patronage et en présence du ministre de la Culture, Rony Araiji, qui a effectué une tournée rapide sur les lieux des deux expositions au programme. Le ministre a résumé, avec justesse, la problématique qui sous-tend le quartier de Mar Mkhaël: «Comment maintenir vivante une ville, se demande-t-il, en instaurant une infrastructure moderne, sans lui ôter son âme?». La solution serait, en effet, par l’implantation de pôles créatifs, par l’activité de l’artiste, son rôle qui est de questionner la ville, de conférer une âme à ce qui existe et de leur donner une valeur nouvelle.
De la théorie à la pratique, une semaine passée à découvrir Mar Mkhaël. Expositions, ateliers de travail, débats, visites guidées… les activités sont nombreuses et ouvertes au public désireux de mieux connaître ce quartier, ses recoins, ses escaliers et les initiatives qui y ont éclos, des petits artisans, aux artistes, aux créateurs qui s’y sont installés.
Après l’exposition à la «Grande brasserie du Levant» l’année dernière, un appel a été lancé aux créatifs et résidants de Mar Mkhaël pour mettre sur pied l’une des expositions de cette année. Behind the object ne se contente pas de donner à voir l’objet fini. Mais permet de dévoiler les différentes étapes de la création, du concept à la réalisation de l’idée, que ce soient celles des artisans, des artistes et des designers du quartier qui ont accepté de répondre à ce défi: Beyt by 2b Design, Brut l’atelier, Creative Space Beirut, Cynthia Raffoul, HQ (Lee Fredrix), Ghouyoum/Rapid Manufactory et The Vintage shop. Dans l’ancien espace de Naswiya Café, des maquettes, des photos et des objets s’agencent pour permettre au visiteur de plonger dans les coulisses de ces initiatives, à l’instar de Beyt by 2b Design. Un concept chargé tout autant de poésie que de technologie et d’approche pratique, afin «de restaurer la beauté cachée de ce qui est brisé».
Une autre exposition a également été organisée, cette fois, montrant des projets d’étudiants en architecture de différentes écoles libanaises, qui ont traité ou traitent du quartier de Mar Mkhaël, des problématiques qu’il soulève et des opportunités qu’il octroie. Finalement, une série de workshops, intitulée Toolbox, se tient, jusqu’au 24 encore, à l’intention des artistes, artisans et designers qui se sont inscrits. Elle leur permet de découvrir et d’expérimenter de nouvelles technologies et des techniques innovantes pour conforter leur travail et leur entreprise.
Parce qu’au final, comme l’a affirmé Georges Zouain: «Nous croyons fermement que l’économie créative, l’économie du savoir pourra prendre la relève pour moderniser l’économie du pays».

Leila Rihani

www.medneta.gaiaheritage.com

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