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Nº 3005 du vendredi 12 juin 2015

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Il se rapproche du Hezbollah. Joumblatt craint pour les druzes de Syrie

Des informations qui ont circulé concernant l’évacuation de l’armée syrienne de la province de Soueida, en Syrie, ont poussé Walid Joumblatt à entrer en contact par le biais d’émissaires avec des Etats arabes et régionaux afin qu’ils assurent la protection de cette région à majorité druze.

Walid Joumblatt a dépêché, il y a quelques jours, le ministre Waël Abou Faour en Jordanie, puis en Turquie afin d’étudier les développements à Jabal el-Arabe (Soueida), où les habitants sont en majorité druzes, à la lumière du déplacement des forces du régime syrien vers d’autres régions. Le député Joumblatt a ensuite dépêché le ministre Akram Chéhayeb à Amman pour s’entretenir avec les responsables jordaniens des développements dans les régions frontalières du royaume hachémite.
Joumbatt met en garde contre les dangers qui menacent les habitants de Soueida et réalise que son opposition affichée au président syrien ne constitue pas un rempart face à la «barbarie de ceux qui sont aux portes», dit-il. Devant ses proches et les journalistes, il en est arrivé à qualifier les martyrs du Hezbollah en Syrie de «défenseurs du Liban et des forces modérées avec, en tête, le Courant du futur».
Des sources averties disent que ce qui inquiète le plus Joumblatt est l’insécurité et la perte d’influence dans les régions traditionnellement acquises au Parti socialiste progressiste (PSP), qu’il préside. Les craintes du leader druze augmentent chaque fois que la menace se rapproche des villages proches de la frontière syrienne, des flancs de Jabal el-Arab, en Syrie, jusqu’à Chebaa et le Arkoub, au Liban. Il craint le mélange de la «démographie politique» entre ses partisans druzes et ceux qui sont proches du 8 mars. Il insiste donc sur l’interdiction aux membres de son parti de porter les armes ou de mener des opérations sécuritaires de quel genre que cela soit. L’armée, dit-il, doit être la seule à garantir la sécurité.
 

Le Hezbollah déterminé
Ces craintes ont poussé Joumblatt à reprendre les réunions avec le Hezbollah dans lesquelles les entretiens portent sur les inquiétudes partagées. Le parti de Dieu a annoncé sa décision définitive de libérer la totalité des jurds de Ersal et d’éloigner définitivement le danger takfiriste sur toute la ligne qui s’étend du Qalamoun en passant par Ersal jusqu’à Qoneitra. Le parti a demandé à Joumblatt que ses cadres dans les régions frontalières et dans la Békaa-Ouest et Rachaya coordonnent leur action avec la Résistance et les partis du 8 mars et facilitent le mouvement des combattants pour empêcher l’infiltration du Front al-Nosra. Etant entendu que Joumblatt a, récemment, «flirté» avec ce dernier, qui a une présence active dans le triangle Deraa-Qoneitra-Soueida. En revanche, il dit que Daech est une organisation terroriste.
Un accord est également intervenu pour réduire la tension et l’escalade politique. Dans ce contexte, les proches de Joumblatt disent que le bey de Moukhtara sent les dangers de l’étape actuelle et observe la victoire du Hezbollah dans les jurds du Qalamoun et de Ersal. Il a donc décidé de ne pas ouvrir de fronts internes, d’où le souhait qu’il a exprimé au Courant du futur par des messages et des contacts d’accepter les nominations sécuritaires et de satisfaire le général Michel Aoun au sujet du commandement de l’armée, afin de détendre la situation interne et d’éviter de l’aggraver.
Joumblatt a informé Saad Hariri de son soutien à la nomination de Chamel Roukoz au commandement de l’armée. Mais le chef du Courant du futur lui a répondu que cela était prématuré et qu’il fallait attendre le mois de septembre, fin du mandat de l’actuel commandant, le général Jean Kahwagi.

 

Chaouki Achkouti

Soutien à Roukoz
Les raisons qui ont poussé Walid Joumblatt à soutenir la candidature de Chamel Roukoz se basent sur deux considérations: la première est que le pays connaît une tension politique et communautaire et qu’il était indispensable de provoquer un choc susceptible de détendre la situation, à travers la nomination de Roukoz à la tête de l’armée, afin d’assurer la stabilité du gouvernement. Le second point de vue joumblattiste est qu’en donnant satisfaction à Michel Aoun de cette façon, on pourrait lui faire renoncer à sa candidature à la présidentielle.
Joumblatt ne s’arrête pas là et émet d’autres propositions capables de sortir le pays du cercle dans lequel il se bat:
S’entendre sur la mise en place d’une série complète de nominations sans exclure personne.
Avancer dans le dossier présidentiel en consacrant le principe du compromis afin d’arriver à un candidat consensuel.
Se rendre au Parlement pour légiférer sur des questions dites nécessaires.

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