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Nº 3008 du vendredi 3 juillet 2015

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Liban. Les établissements vinicoles passent de 5 à 40 en 22 ans

L’industrie du vin au Liban a de beaux jours devant elle. Les chiffres sont plus éloquents que les mots pour le montrer. Depuis la fin de la guerre, les établissements vinicoles ont progressé à un rythme accéléré, passant de 5 à 40 en 2015. Treize de ces établissements sont installés à Zahlé en raison de la nature du terroir propice à la plantation de la vigne. Les vignobles couvrent une superficie totale de 2 000 hectares produisant 8 millions de bouteilles par an. D’après l’Union vinicole du Liban (UVL), Château Ksara produit près de 3 millions de bouteilles, suivi par Château Kefraya avec 1,5 million de bouteilles, Château Musar 600 000, Clos St. Thomas 400 000 et 300 000 bouteilles pour chacun de Château Ka et Château Massaya.
Selon les données des douanes, le pays du Cèdre a été un exportateur de vin au cours des quatre dernières années avec un net surplus des échanges commerciaux de 4 millions de dollars en 2014. Sur les 8 millions de bouteilles produites par les établissements vinicoles domestiques, la moitié sont exportées, représentant une valeur totale de 16,6 millions $, avec un prix moyen de 4,2 $/bouteille et un tonnage global de 2 229 tonnes (voir tableau). La consommation en rythme annuel du vin au Liban est de 6 millions de bouteilles, dont 2 millions sont importées avec un prix moyen de la bouteille de 6,3 $. La valeur de l’importation du vin est de 12,6 millions $ consistant en des parts respectives de 65,2% de vin tranquille et une autre de 34,8% de vin mousseux. En termes de tonnage, le Liban importe 1 103 tonnes par an dont 83% proviennent de France.
Selon l’étude du département de recherches de Blominvest, plusieurs œnologues estiment qu’un retour sur investissement dans la production de vin n’est pas possible avant 10 à 20 ans. D’autant que cinq ans sont nécessaires pour la production de la 1ère bouteille de vin. C’est que les investissements sont lourds: en plus du coût élevé du terrain et des ouvriers, il faut compter les coûts des équipements, des chais, des bouchons, des bouteilles, des tonneaux et des labels. Ces articles sont tous importés et, par conséquent, sujets à l’imposition de la TVA (10%) et de la taxe douanière de 5%.
Dans le but de promouvoir le vin libanais à l’étranger, le ministère de l’Agriculture organise, depuis deux ans, La journée du vin libanais, en participant à des salons internationaux de l’alimentation qui se tiennent dans les grandes villes. Le Liban a participé au salon de Paris en 2013, à celui de Berlin en 2014 et prendra part à l’exposition de New York cette année. Toujours est-il nécessaire de souligner l’importance pour les producteurs de vin de l’adoption du système de «l’Appellation d’origine contrôlée» pour un meilleur référencement international du vin local. Ce système, appliqué en France, permet aux consommateurs d’identifier l’origine géographique des vignobles utilisés dans la production de chaque vin, d’autant que les conditions climatiques et environnementales donnent aux vignobles certaines caractéristiques aux niveaux du goût et de la qualité.

Liliane Mokbel

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