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Nº 3021 du vendredi 2 octobre 2015

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Angela Khoury, responsable auprès d’Alif Institute. «On est là pour célébrer l’héritage arabe»

Alors que l’heure de la rentrée a sonné à Atlanta, l’Alif Institute, l’un des plus grands organismes arabes fournissant des cours d’arabe et organisant des événements culturels, se prépare, lui aussi, à entamer sa nouvelle année. Nous avons rencontré sa responsable exécutive, Angela Khoury.

Qu’est-ce qui vous a amenée à l’institut Alif?
Mon histoire avec Alif a débuté en 2004, lorsque je suis arrivée à Atlanta. Auparavant, nous habitions à Saint-Louis et j’étais un membre actif de l’église Saint-Raymond. Quand nous nous sommes établis à Atlanta, j’ai inscrit mes enfants à l’Atlanta International School, là où ils peuvent apprendre le français. Mais je cherchais à ce qu’ils apprennent aussi l’arabe. Je voulais qu’ils aient l’esprit large et qu’ils rencontrent des jeunes de diverses nationalités. Alif est un centre culturel arabe dont les membres sont de différentes origines: du Liban, de Syrie, de Palestine, de Jordanie… Certains sont même originaires du Golfe. J’y suis donc arrivée en tant que mère et, au fil des ans, je me suis impliquée de plus en plus dans l’institut. En 2009, alors que les responsables établissaient un plan stratégique sur trois ans, ils m’ont proposé de prendre davantage de responsabilités. Avec une amie, nous nous sommes chargées de l’Arab American festival, auquel se rendaient, à l’origine, 200 personnes. Le nombre des visiteurs a réellement augmenté, grâce à nos efforts, pour atteindre les 5 000. Un vrai encouragement.

Y a-t-il un profil déterminé pour les visiteurs de ce festival?
Atlanta est une ville réellement cosmopolite; il y a de toutes les nationalités. Aux divers événements que nous organisons, nous constatons une participation de toutes les communautés. 35% sont des Américains n’ayant aucune origine arabe. Ils viennent pour découvrir les expositions, la cuisine, la culture… Ce qui nous importe, c’est qu’ils découvrent notre identité et notre patrimoine…
 

Que représente Alif pour vous?
Alif me permet de m’ouvrir davantage sur le monde arabe et de faire découvrir encore plus notre culture. Nous avons la double mission de préserver notre héritage et nous voulons que nos enfants, qui grandissent ici, soient impliqués dans cette préservation. Ce que j’apprécie à Alif, c’est que nous sommes unis. C’est le message que nous tenons de transmettre, celui de l’union et non de la division. Nous avons tant de points communs sur lesquels nous tentons de nous focaliser.

Y a-t-il récalcitrants à l’idée de faire partie de l’institut?
Oui. Certains ont peur de venir ici, parce qu’ils pensent que nous y défendons une religion particulière. Ils veulent savoir quelle est notre ligne politique alors que nous sommes areligieux et apolitiques. Ils nous reprochent d’être trop chrétiens ou trop musulmans. Beaucoup essaient de donner une voix à Alif, alors que nous n’en avons pas! Par ailleurs, des Libanais qui ne se considèrent pas Arabes et se présentent comme Phéniciens ne se sentent pas concernés par nos activités. Bref, on peut se donner 1 000 excuses pour ne pas en faire partie. Alors qu’en toute objectivité, nous sommes vraiment mélangés et nous sommes ici seulement pour célébrer notre héritage.

De quels sujets parlez-vous le plus?
Nous organisons divers événements et traitons tout ce qui a rapport à la culture arabe. Nous montrons, par exemple, ce qui se passe en Palestine, partant de l’idée que c’est une situation humanitaire. Mais nous ne choisissons pas des sujets de confrontation. Notre but est seulement de raconter ce qui se passe là-bas.

Propos recueillis par Pauline Mouhanna (Etats-Unis)
 

Alif a plus que 10 ans
C’est en 2004 que l’institut a été créé par le Fonds arabo-américain de Géorgie. Outre les cours d’arabe et de oud qu’il offre, c’est un centre d’enrichissement qui met l’accent sur la culture arabe et sur les diverses réalisations des Arabes américains.

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