Magazine Le Mensuel

Nº 3043 du vendredi 4 mars 2016

Confidences Liban

Confidences Liban

Les FL ménagent leur nouvel allié
Au cours de la réunion du 14 mars au domicile de l’ex-Premier ministre Saad Hariri, dimanche passé, on dit que Georges Adwan, le représentant des Forces libanaises (FL), a insisté pour que le Courant patriotique libre (CPL) ou le ministre Gebran Bassil ne soient pas cités dans le communiqué final. Mais les sources de Maarab démentent l’information, ajoutant qu’une telle éventualité n’a pas été envisagée pour que les FL la contestent. Parallèlement, le parti du Dr Samir Geagea avoue vouloir ménager sa nouvelle relation fort délicate avec le CPL, tout en estimant que c’est le gouvernement réuni qui assume la responsabilité de la crise avec l’Arabie saoudite.
«Si nous considérons que le ministre des Affaires étrangères a commis une gaffe, c’est le cabinet qui doit agir parce que c’est lui qui est chargé de la définition de la politique étrangère, surtout après les accords de Taëf, c’est ce qu’a réclamé le ministre lui-même. Pourquoi cette ruée sur Bassil, alors que le Conseil des ministres réuni a publié un communiqué lyrico-poétique qui a couvert le ministre à l’unanimité?», se demandent les FL.

 

Sécurité: situation délicate
Deux développements pourraient avoir des résultats catastrophiques sur le Liban, d’après des sources informées sur l’ambiance dans la banlieue sud. Le premier concerne l’éventuelle suspension de la coopération sécuritaire et des échanges entre Renseignements émiratis et libanais au sujet des groupes terroristes, dont la majorité est originaire du Golfe. Une telle décision facilitera leur passage en territoire libanais pour exécuter des opérations dans le but d’intensifier la pression sur le Hezbollah dans son propre environnement et de l’amener à réagir, plongeant ainsi le pays dans le chaos. Conséquence: contraindre le parti chiite à rapatrier ses combattants de Syrie. Les organes sécuritaires examinent avec intérêt ce scénario et s’apprêtent à mener des opérations à titre préventif dans certains milieux particulièrement délicats.
Le deuxième est en rapport avec le département des Renseignements. On craint une nouvelle détérioration des relations entre cet organe sécuritaire d’une part, et le Hezbollah et les Renseignements de l’armée de l’autre, après une période de coopération fructueuse dans la lutte contre les takfiristes. Une ingérence saoudienne dans ces relations, via le Moustaqbal, pourrait mettre fin à la collaboration entre ces organes.

 

La Sécurité de l’Etat paralysée
Celui qui observe l’évolution des récentes tractations a l’impression que la nomination des membres du Conseil de commandement des Forces de sécurité intérieure (FSI) a, de nouveau, été reléguée au congélateur, malgré toutes les promesses données aux fractions politiques sur l’accélération de ce processus à la suite de la validation de la désignation des trois membres du Conseil militaire, après une entente conclue avec le général Michel Aoun et le Hezbollah. Mais voilà que circulent des informations sur un accord auquel serait parvenue la majorité des ministres chrétiens qui s’abstiendraient de signer les décrets relatifs à ces nominations tant que la crise qui perdure à la Direction générale de la Sécurité de l’Etat entre le directeur général, le général Georges Karaa, et son assistant, le général Mohammad Toufayli, n’est pas réglée. Crise qui paralyse cet organe à plus d’un niveau. Au cours de la dernière séance ministérielle, les ministres Sejaan Azzi, Michel Pharaon et Gebran Bassil ont réclamé que soit ouvert le débat au sujet de cette direction, avançant le danger de continuer à ignorer le problème. Promesse leur a été faite d’aborder la question très prochainement.

 

Mandats prorogés
Pas de modifications en vue au niveau des hautes fonctions du commandement militaire. Le commandant en chef de l’armée ne sera pas remplacé avant l’élection d’un chef d’Etat. Parallèlement, le directeur des Renseignements conservera son poste, affirment des milieux informés. Si d’ici à septembre, le Liban ne se dote pas d’un nouveau chef d’Etat, le mandat du général Jean Kahwagi sera reconduit jusqu’en septembre 2017. Alors que celui du général Edmond Fadel sera renouvelé à la fin du mois de mars pour deux raisons essentielles:
– L’impossibilité de parvenir à un accord sur le nom d’un éventuel successeur.
– La nécessité pour les pays occidentaux de son maintien à son poste, étant en charge des dossiers relatifs à la lutte antiterroriste.

 

Retour au candidat consensuel?
Dans le cadre de la réunion d’urgence des forces du 14 mars, convoquée par le président Saad Hariri, le chef du parti Kataëb a proposé d’exploiter la crise provoquée par le ministre Gebran Bassil et le Hezbollah (en catimini) avec les pays du Golfe, l’Arabie saoudite en particulier, pour discuter sérieusement de la réactivation de cette coalition et remettre en question les candidatures à la présidence. Samy Gemayel a invité Maarab et la maison du Centre à retirer immédiatement leurs candidats respectifs afin d’envisager l’adoption d’un présidentiable centriste consensuel, pour éviter que les échéances à venir puissent être gérées de la façon dont les candidats en lice ont abordé la crise actuelle avec Riyad.

 

Le général Aoun confiant
Le général Michel Aoun est confiant, estimant que les développements lui sont favorables. Il est quasi convaincu que ses chances d’accéder à la présidence s’améliorent et qu’il sera élu dans quelques mois…
Pour les proches de Rabié, le président Saad Hariri ne tardera pas – dans quelques semaines ou quelques mois – à réaliser que l’arrivée du candidat Sleiman Frangié à Baabda n’est pas possible à l’ombre de la position ferme et invariable du Hezbollah, position à laquelle Frangié lui-même, comme Nabih Berry, ne peuvent pas complètement s’opposer. Ils bénéficient, certes, d’une marge de manœuvre, mais pas de la capacité à briser ou à passer outre le choix du parti chiite.Hariri se trouvera ainsi confronté à l’option suivante: la prolongation du vide qui retarde son retour au Sérail à la lumière d’une conjoncture syrienne favorable au régime et à l’Iran, ou l’élection de Aoun. D’après les milieux cités, il préférera renouer le dialogue avec Rabié.

 

Bonnafont en Arabie
Le directeur du département Moyen-Orient-Afrique du Nord au Quai d’Orsay, l’ambassadeur Jérôme Bonnafont, est attendu à Riyad au cours de la semaine prochaine. Au menu des tractations: le gel du don à l’Armée libanaise et la dégradation des relations de l’Arabie et des Emirats avec le Liban.
Paris considère que cette crise peut déclencher des troubles au Liban et qu’il est urgent de trouver une issue à la vacance institutionnelle… Le contexte est grave et cela est fort inquiétant pour les amis du Liban.
«Si Paris a lancé le projet de l’aide militaire au Liban avec l’Arabie saoudite, c’est justement pour renforcer les forces régulières et indépendantes face au Hezbollah et au régime syrien, comme le dit une source diplomatique française, mais il faudrait aussi que l’armée et le cabinet délivrent le même message. Cependant, les déclarations du commandant de l’armée, Jean Kahwagi, et la libération de Michel Samaha ne s’inscrivent pas dans cette logique».

 

L’Iran veut équiper l’armée
Des milieux gouvernementaux invitent à traiter favorablement l’initiative iranienne pour l’équipement de l’armée. La majorité des sanctions internationales contre Téhéran ayant été levées, rien aujourd’hui ne justifie que l’armée et les forces de l’ordre soient privées d’une occasion pareille pour faire face à la menace terroriste.
L’Iran a renouvelé l’offre faite à l’armée et le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Hussein Jabiri Ansari, en réponse à une question sur la livraison d’armes au Liban en compensation du gel des aides saoudiennes, a déclaré: «Nous n’avons pas reçu une demande officielle du gouvernement dans ce sens. Mais l’Iran avait annoncé par le passé sa disposition à offrir une aide à la troupe libanaise, symbole de l’unité nationale, protectrice de la souveraineté du pays contre le terrorisme». Il a ajouté: «La République islamique d’Iran continue à apporter son appui total au gouvernement et à l’armée du Liban».

 

Syriens détenteurs de faux passeports africains
Des V.I.P. opposants au régime syrien résidant au Liban auraient réussi à obtenir des documents de voyage émis par les ambassades de certains pays africains dans le Golfe, selon les révélations faites par des diplomates à Beyrouth. Après la récente arrestation de l’acteur syrien Jamal Souleiman à l’aéroport du Caire, le contrôle de ces passeports semble impératif dans la mesure où ils pourraient être détenus par des terroristes, sachant que les diplomates de certains pays africains accrédités dans le Golfe disposent de prérogatives leur permettant d’émettre ce type de documents, et que certains apprécient bien les dessous-de-table. L’acteur Jamal Souleiman, en partance pour Le Caire, avait présenté son passeport syrien à l’aéroport de Beyrouth. Arrivé dans la capitale égyptienne, il a exhibé un document de voyage émis par la Guinée. Les autorités sécuritaires égyptiennes ont cependant exigé de l’acteur d’utiliser son passeport syrien sur lequel figure un visa de résidence égyptien. Irrité, Souleiman, après avoir proféré des insultes envers le fonctionnaire des Douanes, a été arrêté. Interrogé, il a avoué avoir obtenu ce passeport de l’ambassadeur de Guinée dans un pays du Golfe et qu’il a voulu ainsi échapper aux mesures restrictives appliquées à l’entrée et à la sortie des citoyens syriens du territoire égyptien. Les responsables de la sécurité à l’aéroport du Caire ont rejeté le «faux document» et accusé l’acteur de fraude.

 

Takfiristes libanais au front
Un rapport statistique global sur les jeunes Tripolitains tués ces dernières années au combat dans les rangs de l’EI ou du Front al-Nosra, a été établi avec, à l’appui, des photos et des détails sur les circonstances de la mort de chacun des combattants tombés en Irak ou en Syrie. Ce qui est surprenant dans le comportement des Tripolitains takfiristes et ceux du Akkar, c’est qu’ils sont nombreux à être candidats au suicide comparativement à leurs pairs d’autres origines. La plupart des suicidaires avaient participé à des attaques contre des bases militaires ou civiles en Syrie et en Irak. Le rapport avance le chiffre de 500 combattants qui se sont enrôlés dans les rangs des deux mouvements. Agés entre 17 et 30 ans, la majorité d’entre eux est issue des quartiers pauvres de la ville où règne une grande misère. Ce qui est certain, c’est que des dizaines de jeunes ont été recrutés par des cheikhs wahhabites takfiristes, les plus connus étant le cheikh Salem Rafeï et Daï el-Islam Chahhal, actuellement en fuite. Le rapport cite également Omar Bakri Foustok qui a même engagé son fils en Syrie où ce dernier a été tué. Celui qui surfe sur les réseaux sociaux peut découvrir que les takfiristes libanais continuent à recenser leurs victimes dont le nombre aurait dépassé les 150 personnes dont 50 disparues.

 

Les revenus de l’AIB en question
«L’aéroport constitue une importante source de revenus mais mal exploitée. Ici, le clientélisme est roi et les services ont été confiés à des entreprises “amies”, à des prix dérisoires». C’est ce que dévoile un ancien ministre qui estime, par ailleurs, que les revenus, qu’il serait possible de percevoir des divers services de l’aéroport, sont immenses. La zone franche, par exemple, dont l’exploitation a été confiée à des proches d’une haute instance, rapporte au Trésor des sommes inconsistantes. Les conditions de renouvellement du contrat arrivé à expiration devraient être revues à la hausse de façon à assurer à l’Etat un minimum de 60 millions de dollars par an. Le ministre suggère aussi que la taxe de sortie soit fixée à 75000 livres libanaises par passager en classe économique, au lieu de 50000, et passe à 100000 pour la classe Affaires, et à 125000 au lieu de 100000 pour les passagers de première classe. Cette augmentation, explique-t-il, ne devrait pas rejaillir sur le prix des billets d’avion qui, comparativement aux prix pratiqués dans les pays de la région, sont les plus onéreux. L’ex-ministre invite le ministère de l’Economie et les associations de protection du consommateur à agir pour réduire ces factures. Les compagnies aériennes continuent à encaisser du passager une taxe complémentaire sur le fuel (fuel surcharge), alors que le prix du brut a chuté à moins de 30 dollars.

 

Nouveau ministre à la Justice
Le portefeuille de la Justice sera confié à une personnalité appartenant au même parti et à la même communauté que le ministre démissionnaire, Achraf Rifi. Des milieux politiques parlent d’une «étude» constitutionnelle qui donne le feu vert à cette nomination qui ne serait pas contraire aux lois en vigueur. Aucune des parties concernées ne pourra empêcher cet amendement soutenu par Washington, alors que le député Walid Joumblatt et le président Nabih Berry œuvrent de concert pour que la transition se fasse sans contestation. La démarche est désormais obligatoire, puisque le général Rifi n’a pas souhaité revenir sur sa décision. Parallèlement, des infos circulent, depuis un certain temps, sur la détérioration de ses relations avec Saad Hariri. Les médiations entreprises pour les rafistoler n’ont pas abouti, on raconte même que le président du Conseil, Tammam Salam, a tenté de calmer Hariri qui lui aurait dit: «Je ne veux même pas entendre son nom!».

 

Takfiristes libanais au front
Un rapport statistique global sur les jeunes Tripolitains tués ces dernières années au combat dans les rangs de l’EI ou du Front al-Nosra, a été établi avec, à l’appui, des photos et des détails sur les circonstances de la mort de chacun des combattants tombés en Irak ou en Syrie. Ce qui est surprenant dans le comportement des Tripolitains takfiristes et ceux du Akkar, c’est qu’ils sont nombreux à être candidats au suicide comparativement à leurs pairs d’autres origines. La plupart des suicidaires avaient participé à des attaques contre des bases militaires ou civiles en Syrie et en Irak. Le rapport avance le chiffre de 500 combattants qui se sont enrôlés dans les rangs des deux mouvements. Agés entre 17 et 30 ans, la majorité d’entre eux est issue des quartiers pauvres de la ville où règne une grande misère. Ce qui est certain, c’est que des dizaines de jeunes ont été recrutés par des cheikhs wahhabites takfiristes, les plus connus étant le cheikh Salem Rafeï et Daï el-Islam Chahhal, actuellement en fuite. Le rapport cite également Omar Bakri Foustok qui a même engagé son fils en Syrie où ce dernier a été tué. Celui qui surfe sur les réseaux sociaux peut découvrir que les takfiristes libanais continuent à recenser leurs victimes dont le nombre aurait dépassé les 150 personnes dont 50 disparues.

 

 

 

 

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