Magazine Le Mensuel

Nº 3072 du vendredi 2 décembre 2016

Confidences sécurité

Confidences sécurité

Les chiites achètent à Qoussair
L’apparition de blindés de fabrication américaine dans le défilé militaire organisé, par le Hezbollah, dans la région syrienne de Qoussair, le 11 novembre, a suscité un flot de commentaires de Beyrouth à Washington. Ce matériel, d’origine israélienne, avait été pris par le Hezbollah à l’Armée du Liban-Sud (ALS) à la libération, en 2000. En revanche, ce que les gens savent moins, c’est que la région de Qoussair, adossée au Hermel libanais, est devenue un sanctuaire du Hezbollah, qui y a établi des camps d’entraînement, des dépôts d’armes et autres infrastructures militaires. Le parti a encouragé des particuliers et des institutions chiites à y acheter, à leurs propriétaires syriens, de vastes superficies de terrains.    

Réveil des agents pro-israéliens
Les services de sécurité libanais ont noté, ces derniers mois, un regain d’activité des collaborateurs d’Israël, surtout dans la région de la Békaa. Début novembre, une cellule soupçonnée de collecter des renseignements au profit de l’Etat hébreu a été démantelée et un suspect a été arrêté à Jeb Jennine (Békaa-Ouest). Après l’arrestation de dizaines d’agents pro-israéliens, entre 2007 et 2010, les cellules avaient ralenti leur activité.

Aïn el-Heloué: le tracé du mur modifié
Le tracé initial du mur que l’Armée libanaise est en train de construire à la lisière d’une partie du camp de Aïn el-Heloué (est de Saïda) a été modifié à la demande d’habitants et de notables palestiniens, a expliqué à Magazine une source de sécurité. Des familles se sont plaintes du fait que le mur était, en certains points, trop proches des habitations et que les miradors donnaient, parfois, sur les chambres à coucher. L’armée a pris en considération ces requêtes et a modifié le tracé. Ces sources assurent, cependant, qu’il n’est pas question de renoncer à ce projet, susceptible de réduire, d’une manière significative, l’infiltration ou la fuite de suspects du camp. Haut de quatre mètres, ce mur s’étalera sur plus d’un kilomètre. Les travaux devraient durer un an et demi. Les habitants du camp l’appellent déjà le «mur de la honte».

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ressortissants syriens ont été interpellés par la Sûreté générale, entre le 15 septembre et le 15 octobre, pour être interrogés dans le cadre d’affaires criminelles ou liées au terrorisme. Près de 2 000 ont été libérés, mais une centaine d’entre eux sont toujours incarcérés pour complément d’enquête. Plus de la moitié pourrait être déférée devant un juge pour appartenance à des groupes terroristes, possession d’armes ou entrée illégale au Liban.   

Sécurité allégée au centre-ville?
A la demande des autorités politiques, les services concernés examinent la possibilité d’alléger les mesures de sécurité dans le centre-ville de Beyrouth, qui ont provoqué la mort lente de ce secteur commercial. Un comité d’évaluation devrait bientôt achever son rapport et une décision pourrait être annoncée avant les fêtes. Mais certains responsables sécuritaires seraient hostiles à tout allègement du dispositif, estimant que la menace demeure élevée.

Liquidations à Ersal
Une source de sécurité rapporte que le cheikh extrémiste originaire de Ersal, Moustafa Hojeiri, alias Abou Takié, a passé un pacte avec le Front Fateh el-Cham, l’ex-Front al-Nosra, pour l’éradication de Daech de la localité et de son jurd. Conformément à cet accord, Abou Takié s’est engagé à apporter sa couverture à cette opération à l’intérieur de Ersal. Lundi 14 novembre, le responsable sécuritaire de Daech dans la localité, Raad Hamadé, a échappé à une tentative d’assassinat. D’autres liquidations sont à prévoir, croit-on savoir de même source.

 

La bataille de Tall afar vitale pour le Hezbollah
Un député irakien, de passage à Beyrouth à la mi-novembre, a confirmé à Magazine la participation du Hezbollah à la bataille de Mossoul contre le groupe Etat islamique (EI). Des officiers et des instructeurs du Hezbollah sont incorporés au Hachd el-Chaabi (La mobilisation populaire), force paramilitaire à majorité chiite, essentiellement engagée sur le front de Tall Afar, à l’ouest de la ville de Mossoul. Avant sa prise par Daech, le 15 juin 2014, cette région frontalière de la Syrie était majoritairement habitée par des Turkmènes irakiens chiites. La moitié des habitants ont fui avec l’entrée des jihadistes. Le Hezbollah s’intéresse à Tall Afar, car cette région stratégique fait face à la province syrienne de Raqqa. L’objectif final de l’«axe de la Résistance» est de rétablir la continuité territoriale rompue entre l’Iran et le Liban, ce que les Américains et leurs alliés cherchent à tout prix à éviter.

Le portrait de Aoun à Maaloula
Un portrait géant du président Michel Aoun, accroché sur la façade d’une église de la ville historique chrétienne de Maaloula, en Syrie, reprise aux jihadistes au printemps 2014, est apparu sur les réseaux sociaux. Magazine a appris, de source sûre, que cette initiative a été prise par des habitants de la localité avec l’accord de Georges Chaoui, chef de l’Armée de défense nationale (ADN), supplétive de l’armée syrienne, dans la région du Qalamoun.
Fils d’une riche famille grecque-orthodoxe, qui fait partie du cercle proche du président syrien, Bachar el-Assad, le jeune homme a pris la tête de l’ADN dans ce secteur frontalier du Liban en 2013. Il entretient de bonnes relations avec les notables chrétiens libanais, de l’autre côté de la frontière.

Regroupement des réfugiés
Une source ministérielle libanaise affirme que la question des réfugiés syriens est l’une des priorités du président de la République, Michel Aoun, qui a formé une équipe spécialement chargée de se pencher sur ce dossier. Le postulat de base de ce groupe est que le Liban ne peut, en aucun cas, accueillir 1,5 million de réfugiés. Le regroupement d’une partie de ces déplacés et leur installation dans des régions frontalières entre les deux pays, en prévision de leur retour en Syrie, est une option sérieusement étudiée. Selon cette source, ce projet a été évoqué à New York avec le directeur du Haut comité des réfugiés de l’Onu, Filippo Grandi.

Attentat de Burgas: Israël mécontent
L’affaire de l’attentat contre un bus de touristes israéliens à Burgas, en Bulgarie, en 2012, qui a fait cinq morts, refait surface. Le procès par défaut de deux suspects, le Canadien Hassan Hajj Hassan et le Libano-Australien Milad Farah, présentés comme des membres du Hezbollah, a débuté à Sofia, le 10 novembre. A cette occasion, Israël a exprimé son mécontentement à l’égard de la Bulgarie et de l’Union européenne, «qui n’ont pas fait preuve d’assez de fermeté» dans cette affaire, selon un article du Jerusalem Post. Tel-Aviv exige que les ambassadeurs du Liban et d’Iran à Sofia soient officiellement convoqués pour leur demander l’extradition des deux suspects.

Un mini-don saoudien à L'armée?
L’Arabie saoudite envisagerait de débloquer une partie du don des 3 milliards de dollars, décidé par le roi défunt Abdallah, en septembre 2013, pour équiper l’Armée libanaise en matériel français, et suspendu en 2015 par Riyad. Le montant de la tranche qui serait débloquée n’a pas encore été décidé, mais il s’agirait d’un «geste», visant surtout à donner un push au Premier ministre Saad Hariri, a précisé une source politique à Beyrouth. La somme ne sera pas suffisante pour financer la construction du système d’artillerie ultrasophistiqué Caesar, que la France projetait de livrer à l’Armée libanaise dans le cadre de cet accord tripartite.

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