Magazine Le Mensuel

Nº 3100 du vendredi 5 avril 2019

Supplément

Insertion professionnelle. Les diplômes suffisent-ils?

Avec l’accroissement du nombre de diplômés et l’augmentation de la demande en matière d’emploi, le marché du travail devient sursaturé. Obtenir son diplôme suffit-il à se lancer dans une carrière qui corresponde à son domaine de spécialisation? La fin de tout parcours universitaire commence à devenir, depuis un certain temps, synonyme d’inquiétude pour les étudiants. Décrocher une licence, un master ou même un doctorat, est-il garant d’un emploi qui aille de pair avec notre spécialité? Lorsque l’on sait qu’approximativement 35% des jeunes sont au chômage au Liban et qu’environ 40% des diplômés émigrent moins de 5 ans après l’obtention de leur diplôme, la situation ne peut qu’être inquiétante. Au vu du nombre grandissant de détenteurs de diplômes et de jeunes archidiplômés, on peut constater que le diplôme, en tant que tel, n’a plus de véritable valeur en soi. Surtout que, durant les dernières années, cette augmentation n’est plus proportionnelle à l’offre d’emploi disponible sur le marché du travail, au Liban ou ailleurs.
Les étudiants multiplient les études, les diplômes et les stages en fonction des destinations. Leur but? Essayer de tisser un lien, une connexion avec le marché du travail à l’international. Oui, les universités libanaises s’acharnent aujourd’hui à lancer des programmes d’orientation et d’insertion professionnelle (dans le but de se voir obtenir une accréditation lambda). Toutefois, ces initiatives ne sont pas toujours efficaces et ne sont abordées que formellement. D’où l’urgence d’équiper aujourd’hui les étudiants des outils nécessaires leur permettant d’accéder plus facilement au marché du travail. Des stratégies politiques nationales seraient aussi indispensables. Il n’en demeure pas moins qu’un grand travail doit être entrepris par les institutions éducatives.

L’UdeM: un nouveau projet pour l’insertion.
C’est en partenariat avec l’USJ, l’université de Balamand et deux universités marocaines (Mohammad V à Rabat et Cadi Ayyad à Marrakech), que l’université de Montréal (UdeM) a lancé un projet intitulé «Compétences pour l’emploi au sein de la francophonie». Financé par les Affaires mondiales du Canada, celui-ci a pour objectif principal d’aider les universités partenaires à adapter leurs programmes de formation aux besoins du marché. Trois grands axes font l’objet de ce projet, après une phase d’analyse des besoins, établie en fonction des enjeux locaux:
◗ les principes de gouvernance
◗ l’égalité des genres
◗ l’environnement et le développement durable
◗ L’Unicef et son programme d’emploi
Baptisé BOT (Bridge, Outsource, Transform), le programme lancé par le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) a pour but de mettre en relation des jeunes (entre 15 et 24 ans) avec des entreprises privées ou des ONG. Poussés par le désir de travailler de manière ponctuelle, ces jeunes se lancent dans des emplois relatifs aux nouvelles technologies et sont rémunérés pour le travail effectué.

Natasha Metni Torbey
 

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