Restrictions douanières syriennes Les industriels libanais paniquent
La Banque centrale syrienne (BCS) a souligné que la décision du gouvernement de suspendre les importations de produits qui sont sujets à des taxes douanières de plus de 5%, permettrait au pays d’économiser non moins de 6 milliards de dollars de ses réserves en devises étrangères. La BCS a indiqué par ailleurs que la décision couvre 25% du total de la facture d’importation de la Syrie, ajoutant que l’interdiction qui porte sur les voitures permettrait d’épargner 4,5 milliards de dollars. Il s’agit pour la Syrie d’une mesure préventive, pour protéger ses réserves en devises, estimées aujourd’hui à 17 milliards de dollars et susceptibles de couvrir 16 mois d’importation. Toutefois, selon Thomson Reuters et l’AFP ainsi que Syria Report, les réserves en devises de la BCS étaient de 4,42 milliards de dollars et celles de la banque d’Etat Commercial Bank of Syria étaient de 5,7 milliards de dollars fin mai 2011. Au Liban, la décision de la BCS est vécue d’une manière plutôt dramatique, dans la mesure où le Liban est doté d’une petite économie extrêmement tournée vers l’extérieur. C’est la confusion la plus totale du côté des industriels et des agriculteurs libanais. Si les camions chargés de fruits et de légumes ont été autorisés à traverser la frontière libano-syrienne au niveau de Jdeidet Kabous, après une intervention personnelle du ministre de l’Agriculture, Hussein Hajj Hassan, à condition d’obtenir des autorités syriennes, des permis au préalable, le problème des industriels de l’agroalimentaire demeure entier. Dans les faits, et jusqu’à nouvel ordre, les camions chargés de produits alimentaires et agroalimentaires sont interdits de traverser la frontière, sachant que d’après le président du syndicat des industriels de l’agroalimentaire, Georges Nasraoui, les exportations des produits agroalimentaires vers la Syrie représentent entre 6 et 7% du total des exportations industriels. Cependant, il faut relever que les camions chargés de bananes vertes, bien qu’il s’agisse de fruits, sont interdits de traverser la frontière, le tarif douanier sur cette catégorie de fruit dépassant 5%. Pour les industriels, la situation est d’autant plus grave que les unités industrielles qui misent sur le marché syrien pour écouler leurs marchandises, risquent simplement de mettre la clé sous la porte. Les échanges commerciaux entre le Liban et la Syrie se sont élevés en 2010 à 1560 millions de dollars, alors que les exportations libanaises vers la Syrie ont totalisé jusqu’en août, 134 millions de dollars, soit 5% de plus que sur la période correspondante de 2010.
Dette européenne Rien à craindre pour le secteur bancaire libanais
D’après les ténors de la finance, à savoir le gouverneur de la Banque du Liban (BDL), Riad Salamé, et l’ancien président de l’Association des banques et président directeur général de Byblos Bank, François Bassil, il n’y a rien à craindre pour le secteur bancaire local. Les deux hommes ont assisté à Washington aux réunions annuelles de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI). Les deux personnalités rompues aux méandres de la finance sont d’accord pour écarter toutes répercussions de la crise de la dette européenne sur le secteur bancaire Libanais. Les circulaires intermédiaires de la BDL sont claires concernant le droit des banques locales à investir un plafond de 50% de leurs liquidités sur les marchés à l’étranger, affirmant que les établissements de crédit libanais ne détiennent pas de positions importantes sur le marché de la dette européenne. Le patron de la BDL a surtout insisté à Washington, sur l’importance que la Banque centrale accorde à la sécurité des modes de paiement, tout en essayant de faciliter la procédure.
Salaires Le principe du réajustement obtenu à l’arraché
Le principe du réajustement des salaires a été obtenu à l’arraché, lors de la réunion du Comité de l’indice de cherté de vie, présidée par le ministre du Travail, Charbel Nahas. Le président de la Fédération libanaise des chambres de commerce et d’industrie, Mohammad Choucair, a toutefois été écarté de cette réunion pour «des raisons politicardes et politiciennes», selon lui. Demeure à résoudre le problème principal qui consiste à s’entendre sur le montant de la majoration des salaires. Aussi faut-il souligner qu’une augmentation des revenus des ménages représente non seulement un droit pour le salarié, mais ce facteur est lié directement à une dynamisation des rouages de l’économie et à une meilleure productivité, tant des employés que de l’entreprise. Celle-ci, afin de couvrir ses coûts supplémentaires et devenir davantage compétitive sur le marché, devrait fonctionner à plein rendement, explique un économiste. D’ailleurs, pour atteindre ces objectifs, l’indice de réajustement des salaires doit être «raisonnable et juste». Conformément aux critères de la Banque mondiale et du PNUD, le smic est égal à 150% fois la fourchette supérieure de la pauvreté, soit selon ces deux organismes, à 4 dollars par jour, pour une personne. Selon Ibrahim Mouhanna, il existe une latitude pour une augmentation du salaire minimum au Liban. D’après ses calculs basés sur les normes internationales, le chiffre tournerait autour de 750000 livres.
Assurance Medgulf à la conquête de nouveaux marchés
La compagnie d’assurance Medgulf, dont la famille Hariri s’est retirée de son actionnariat, il y a deux ans, cédant sa part à l’un de ses co-fondateurs, Loutfi el-Zein (actionnaire majoritaire) et à un groupe d’investisseurs arabes, a annoncé un partenariat avec Allianz Takaful, pour servir les marchés bahreïni et qatari. L’amorce de l’opération de partenariat commencera par la cession d’Allianz Takaful de 75% de la compagnie, à Medgulf. Celle-ci est, rappelle-t-on, en tête de liste des compagnies d’assurance non-vie en termes de total des primes.
Tourisme Peu de coopération panarabe
S’il est difficile d’entreprendre une quelconque mesure visant la promotion du Liban, au niveau touristique outre-Atlantique, pour plus d’un motif, l’action du ministre Fadi Abboud s’est concentrée sur le monde arabe. Mais ses efforts ont été vains. Malheureusement, il est regrettable de savoir qu’en raison de formalités bureaucratiques, le Liban n’a pas réussi à temps (cet été) à construire un pont aérien entre le pays du Cèdre et la Jordanie. Ainsi, a-t-il manqué l’opportunité d’accueillir sur son sol, environ 100000 touristes jordaniens qui appréhendaient de se rendre au Liban par voie terrestre comme à l’accoutumée, vu les troubles en Syrie. Encore faut-il rappeler que l’accord signé, il y a trois ans, entre le Liban et la Jordanie, portant sur la réduction de moitié des taxes d’aéroport perçues tant dans l’un ou l’autre des deux pays, n’est pas encore entré en vigueur.
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