Magazine Le Mensuel

Nº 2848 du vendredi 8 juin 2012

Le Saviez-Vous

Voitures neuves ou usagées. Les mentalités changent

Malgré sa petite superficie, le Liban est un grand importateur de voitures usagées et neuves. Depuis des années, il s'est transformé en un grand garage, et le marché de l'importation des véhicules est toujours florissant. Mais les mentalités commencent à changer.
 

Les voitures usagées constituaient, il y a quelques années, plus de 70% de l'ensemble des véhicules importés, pour 30% de voitures neuves. En 2009, l'importation des voitures usagées rapportait à l'Etat plus de 6 millions de dollars par jour, un chiffre qui est tombé à 1,5 million de dollars ces derniers mois. Ces sommes proviennent des taxes douanières et des frais d'immatriculation des véhicules. Ce marché s’est contracté au profit des petites voitures économiques neuves. Aujourd'hui, le pourcentage est presque à égalité, variant d'une catégorie à l'autre selon le marché.
Une étude élaborée par le ministère des Finances sous le titreLes voitures importées et les revenus de l'Etat,montre que le Liban a importé entre 2007 et 2010 environ 731151 véhicules neufs et usagés, pour un total de 14698 milliards de L.L. Les frais de douane ont atteint 4823 milliards de L.L, les frais d'immatriculation près de 1681 milliards de L.L, et le montant de TVA près de 1458 milliards de L.L.
Selon un rapport de la Banque Crédit Libanais, basé sur les statistiques de l'Association des importateurs d'automobiles, les ventes de véhicules ont augmenté de 22,54% en mars 2012 par rapport à février. En rythme annuel, la hausse s’élève à 14,02% pour le premier trimestre de 2012.

Les voitures allemandes en tête
Les voitures neuves de marque coréenne ont occupé la première place des ventes, suivies par les véhicules japonais. Sur les voitures usagées importées, les voitures allemandes occupent la première place, et représentent plus de 37% de l'ensemble des importations. En deuxième place viennent les voitures japonaises, puis américaines.
Les voitures moyennes se classent premières et occupent plus de 65% du marché des voitures importées. L'importation des grandes voitures avait connu une nette amélioration, atteignant 31% en 2010. Mais les consommateurs libanais orientent désormais leurs achats vers de petites voitures relativement moins chères et moins gourmandes en carburant.
Le contexte de réduction du pouvoir d’achat des Libanais se prête d’autant plus aux petites voitures qu’il existe peu d’alternative de transport efficace à prix abordable. Les dépenses liées à l’utilisation d’un véhicule, telles que l'entretien, l'assurance, le carburant, la taxe mécanique et autres, pèsent sur le budget des ménages. Selon les concessionnaires, les Libanais sont de plus en plus disposés à oublier le prestige, l’élégance, le design, au profit du moindre coût.
Beaucoup de Libanais préfèrent l’achat d’une voiture neuve à prix modeste à une grosse cylindrée d’occasion. Le prix des petites voitures neuves qui sont les plus attirantes pour les consommateurs varient entre 10 et 12 mille dollars. C'est à ce titre que la vente de nouvelles voitures a augmenté durant ces dernières années. Celles à bas prix qui se vendront le mieux sont essentiellement les voitures coréennes telles que Hyundai ou Kia.
Selon l'étude du ministère des Finances, le pourcentage des voitures usagées importées a atteint 59%, contre 41% pour les voitures neuves, vu la crise économique mondiale qui a influé sur les prix des voitures usagées qui ont considérablement baissé, et ont concurrencé les voitures neuves à prix abordables.
L'Association des importateurs des voitures usagées réclame la réduction des frais de port sur les véhicules et a réussi à faire diminuer les frais douaniers de 20%. Elle s’efforce d'organiser le secteur et a adressé un mémorandum à la présidence de la République, à tous les ministres et députés et aux départements concernés des Finances et des douanes.
Le prix du carburant et la flambée internationale des prix ont laissé leurs traces, les Libanais cherchent dorénavant des voitures économiques qui font plus de 200 km par bidon d'essence.

A.K.

6970 km de routes
Le réseau routier libanais a été à de multiples reprises endommagé durant les trois dernières décennies. La longueur du réseau routier était de 6290 km en 1990. Il a connu une croissance de près de 11% en 17 ans pour atteindre une longueur de 6970 km en 2007, composé de 6800 km de routes et de 170 km de grands axes autoroutiers.

 

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