La tomosynthèse est une nouvelle technologie pour le dépistage du cancer du sein. Il s’agit d’une technologie révolutionnaire d’imagerie médicale qui produit des images 3D d’une extrême finesse permettant aux radiologues d’établir un diagnostic plus précoce et plus précis du cancer du sein.
Le cancer du sein, dont l’incidence a augmenté ces dix dernières années, touche une femme sur 10 environ et représente une cause principale de mortalité par cancer chez la femme. Le dépistage précoce du cancer du sein grâce à la mammographie augmente les chances de guérison. S’il est dépisté tôt, le taux de survie à cinq ans est de 97 %.
Contrairement à la mammographie conventionnelle qui ne peut pas détecter les petites tumeurs qui sont cachés par les tissus qui se chevauchent, la tomosynthèse permet d’obtenir de multiples images du sein sous des angles différents. Ces images sont ensuite assemblées pour construire par tranches d’un millimètre d’épaisseur une reconstruction 3D de la poitrine. Elle permet donc au radiologue de voir une tumeur plus facilement. La tomosynthèse connaît depuis son approbation par la Food and Drug Administration (FDA) il y a un peu plus d’un an, un vif succès mondial. Technique de dépistage précoce du cancer du sein, elle est plus sensible que la mammographie ordinaire; elle est plus performante et elle permet de diminuer le nombre de clichés complémentaires. Le Dr Nazih Gharios, directeur de l’Hôpital du Mont-Liban, qui s’est doté récemment de cette nouvelle technologie, souligne l’importance d’accéder aux nouvelles technologies pour une meilleure prise en charge des patients. «La tomosynthèse est en fait une mammographie très avancée en 3D qui donne plus de confiance au radiologue dans son diagnostic. D’ici quelques années, elle remplacera les mammographies classiques», note le Dr Gharios. Pour sa part, le Dr Jinane Nassar Slaba, radiologue à l’Hôpital du Mont-Liban et spécialiste en Imagerie de la femme, explique que la mammographie est une technique d’imagerie pour le dépistage précoce du cancer du sein, recommandée chez les femmes à partir de l’âge de 40 ans, une fois par an. L’importance du dépistage par mammographie réside dans le fait qu’il a pu réduire la mortalité par cancer du sein jusqu’à 35 %. Les différents traitements ont sûrement contribué à ce progrès, mais pour sauver des vies, la taille et le grade du cancer doivent être les plus faibles possibles: «Voilà toute l’importance du diagnostic précoce par mammographie», dit-elle en précisant par ailleurs que c’est une méthode d’acquisition en trois dimensions réalisant une étude du sein par des coupes successives de 1mm couvrant toute son épaisseur sans excès d’irradiation. Elle permet donc, d’une part, de s’affranchir des structures de voisinage au contact du cancer, gênant potentiellement sa visualisation, et d’autre part de limiter les phénomènes de convergence dus à la superposition des tissus, inhérente à la technique d’imagerie en deux dimensions dont la mammographie standard. Selon la radiologue, les études réalisées jusqu’à ce jour ont prouvé une augmentation de la performance diagnostique du couple mammographie-tomosynthèse par rapport à la mammographie seule. La tomosynthèse offre un meilleur taux de détection du cancer, moins de rappel des patientes, moins de biopsies, et une compression moins douloureuse qui rend cet examen beaucoup mieux toléré par les patientes. En effet, la compression lors d’une mammographie standard sert surtout à diminuer la superposition de tissu qui ne pose plus de problème en tomosynthèse, vu son concept d’imagerie en coupes.
NADA JUREIDINI
Conférence de presse
L’hôpital Mont-Liban a organisé une conférence de presse pour faire part des nouvelles technologies en imagerie mammaire dont la tomosynthèse, récemment approuvée par la FDA. L’événement a été organisé en collaboration avec les laboratoires Sanofi.
Neuroréhabilitation
Nouvel espoir pour les paralysés
Une étude suisse publiée fin mai vient de donner un nouvel espoir aux personnes blessées à la moelle épinière et paralysées. Des rats de laboratoire souffrant de ces maux ont pu en effet remarcher grâce à la neuroréhabilitation. Explications.
Neuroréhabilitation. Derrière ce terme médical et sans doute un peu barbare pour la grande majorité du public, se cache un nouvel espoir de faire remarcher un jour des personnes paralysées à cause de blessures à la moelle épinière. A l’origine de cette découverte, le Dr Gregoire Courtine, président de la Fondation paraplégique internationale (IRP- et patron du Département du traitement des blessures de la moelle épinière à l’Ecole Polytechnique Lausanne, en Suisse, et principal auteur de l’étude, publiée le 1er juin dans la revue américaine Science. «C’est la coupe du monde de neuroréhabilitation», estime-t-il. «Nos rats dans cette expérience, non seulement se montraient prêts à marcher, mais ils se sont aussi très rapidement mis à courir, à monter les marches d’un escalier et à éviter les obstacles», a expliqué le Dr Courtine.
Pour parvenir à un tel résultat, le Dr Courtine et son équipe de l’université de Zurich — où a débuté l’étude — ont injecté à ces rats un cocktail chimique qui déclenche une réponse des cellules nerveuses. Premier constat, ces cellules ont ainsi établi des liens avec les récepteurs de dopamine, d’adrénaline et de sérotonine, des neurotransmetteurs qui figurent dans les neurones de la moelle épinière. La solution chimique injectée remplace donc, dans un premier temps, ces neurotransmetteurs habituellement secrétés par l’organisme chez des patients sains. Des neurotransmetteurs qui induisent l’influx nerveux dans neurones de la moelle épinière. En stimulant les neurones, elle les rend capable de coordonner à nouveau les mouvements des membres inférieurs quand c’est nécessaire. En clair, de contrôler les mouvements des jambes.
Seconde étape, les chercheurs dirigés par le Dr Courtine procèdent, dix à vingt minutes après l’injection du cocktail chimique, à des stimulations électriques sur la moelle épinière des rats. Des électrodes sont implantées dans l’espace péridural situé autour de la membrane externe du système nerveux central. La stimulation produite émet des impulsions électriques en continu à travers les fibres nerveuses vers les neurones déjà excités par le cocktail chimique des neurotransmetteurs.
Après deux semaines de ce traitement combiné, associé à l’utilisation d’un harnais robotisé, le Dr Courtine révèle que «les rats se sont très rapidement mis à courir, à monter les marches d’un escalier et à éviter les obstacles». «Il s’agit dans ces cas d’une récupération à 100% des mouvements volontaires», s’enthousiasme le chercheur, précisant que «les rats de l’expérience sont devenus des athlètes, alors que quelques semaines avant, ils étaient complètement paralysés».
Les chercheurs, qui auront mis cinq ans à élaborer ce traitement, restent toutefois prudents quant à une éventuelle application à l’homme, dans l’avenir. Pour l’heure, malgré le succès enregistré sur les rats, ils ne sont pas certains que «des techniques similaires de réhabilitation puissent être utilisées avec succès chez l’homme ». Mais une chose est sûre, cette découverte signe en tout cas « un profond changement dans notre compréhension du système nerveux central », selon eux. Les personnes souffrant de lésions à la moelle épinière voient donc un nouvel espoir, même s’il est sans doute encore lointain, s’ouvrir devant eux.
Jenny Saleh
Un homme paralysé retrouve l'usage de ses mains
La recherche médicale fait des progrès extraordinaires. La preuve encore avec cette première médicale qui a permis à un homme paralysé de retrouver l’usage de ses mains. Le patient, âgé de 71 ans, souffrait d’une paraplégie provoquée par une blessure à la colonne vertébrale. L’intervention qui lui a rendu l’usage de ses mains a été effectuée deux ans après son accident. Des chirurgiens américains menée par le Dr Susan Mackinnon, ont attaché un nerf de ce patient qui ne fonctionnait pas, et qui contrôlait normalement le mouvement de pincement de l’index et du pouce, à un autre nerf encore actif situé dans l’avant-bras. Ce nerf permet de bouger l’épaule. Après plusieurs mois de rééducation, le patient est parvenu à se nourrir seul et même à écrire ! Auparavant, huit mois de rééducation lui auront tout de même été nécessaires pour qu’il parvienne à bouger les doigts. Le Dr Mackinnon, qui a élaboré la technique, précise toutefois que la blessure du patient se situait dans la vertèbre la plus basse du cou, expliquant la réussite de l’intervention. Selon elle, si cette lésion s’était située un peu plus haut dans le cou, l’opération n’aurait probablement pas eu le même résultat, à savoir, rétablir le mouvement des mains et des bras.