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Nº 2851 du vendredi 29 juin 2012

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10453, e projet de BIM. Sensibilisation au problème des déchets

Le samedi 7 juillet, à 18h30, à la Corniche de Beyrouth à Aïn Mreissé, se tiendra une représentation théâtrale gratuite, initiée par BIM, autour du thème de l’environnement. Ce sera le troisième et dernier arrêt après les corniches de Tyr et de Saïda. 

La mission principale de la troupe théâtrale BIM, initialement connue sous le nom de Books in Motion, est de «reproduire des histoires libanaises à travers des représentations gratuites dans des espaces publics au Liban», selon Denise Maroney, la productrice du projet. Après des représentations en 2010 dans les anciennes gares de train abandonnées, BIM s’attaque à un autre sujet: l’environnement et les déchets sur les côtes libanaises. «On essaie à chaque fois de monter un projet dont les racines sont ancrées dans l’histoire et la culture du pays. Cette année en particulier, en parlant aux gens et en vivant au Liban j’ai été inspirée par les problèmes environnementaux. C’est un problème urgent d’autant plus que ces derniers temps il y a beaucoup de gens qui essaient de faire une différence. Et quand j’ai vu la montagne de détritus à Saïda, je me suis sentie de plus en plus convaincue de l’urgence d’en parler».
Sur une création originale écrite et mise en scène par Camille Brunel Aoun, cinq comédiens, Daniel Balabane, Hadi Deaibess, Tony Kahoush, Raghda Mouawad et Khouloud Nasser, se glissent dans la peau de personnages qui «vivent au cœur d’une montagne de déchets, qui y ont leurs habitudes comme dans un quartier de Beyrouth et qui vont décliner, à travers leurs comportements, un certain nombre de comportements libanais, d’attitudes sociales qu’on a par rapport à nos ordures quotidiennes. Donc on va les voir aussi bien dans des attitudes où ils sont en train de jeter que de consommer ou de recycler. On travaille aussi sur l’idée de l’accumulation de la masse des déchets qu’on manipule et qu’on génère au quotidien. Chaque Libanais crée un kilo de déchets ménagers. Ce qui fait 365 kilos par an par habitant. Des milliards de tonnes de déchets dont la plupart ne sont pas recyclés». Camille s’est inspirée de chiffres réels pour ensuite tisser des moments complètement absurdes mais engagées également pour dire la réalité des choses, pour traiter de façon humoristique des comportements du quotidien.

Le changement commence par soi
Gestes du quotidien, gestes au quotidien, les deux responsables du projet insistent sur cette notion. «Beaucoup de choses peuvent se passer à une petite échelle, à l’intérieur même d’un ménage. Il ne faut pas attendre l’action des municipalités ou des responsables au pouvoir». A en croire les recherches et les rencontres effectuées par Denise Maroney, «de plus en plus de Libanais prennent conscience de ce problème. Mais comme partout dans le monde, il faut que le mot se propage». C’est pour cette raison que le projet de BIM cette année est réalisé en collaboration avec l’ONG IndyAct qui aura des stands sur place lors des spectacles avec toutes les informations nécessaires concernant le recyclage et les initiatives qui existent au Liban.
La sensibilisation avait d’ailleurs même été amorcée dès la phase de préparation. Le décor du spectacle est formé de déchets récupérés; des bouteilles et des sacs en plastique, des canettes, un vieil échafaudage… A l’instar de Sukleen, BIM a lancé le programme BIMKleen. «Ceux qui avaient entendu parler du projet se sont portés volontaires pour collecter leurs détritus qu’on passait prendre durant trois mois. C’était aussi un effort de notre part pour forcer les gens à trier leurs déchets».
De son côté, Camille Bunel Aoun a entrepris un véritable travail de questionnement avec sa troupe de comédiens «par rapport à leur conscience sociale personnelle. Quelle est la responsabilité de chacun, la responsabilité collective? Quel est le message que nous voulons faire passer au final?». Aoun souligne l’énergie des comédiens, les conditions difficiles dans lesquelles ils ont eu à travailler, étant donné que le spectacle ne présente pas une histoire avec un début, un milieu et une fin, où les personnages évoluent. «On n’est pas dans du réalisme, ou alors dans un certain réalisme poétique». En effet, dans l’écriture et la mise en scène, Camille a privilégié l’expérience visuelle avant tout, pour monter un spectacle assez mécanique, pantomime, clownesque. Un spectacle qui met en scène des tranches de vie dans un univers de détritus, rehaussé par un travail sonore qui ponctue et soutient toutes les propositions visuelles.

Nayla Rached

www.thebimproject.com

 

 

 

 

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