Fenicia Bank
La Commission de contrôle bancaire de la BDL est irréprochable
Il est clair que des acteurs politiques et financiers, régionaux et internationaux, cherchent à torpiller la stabilité politique, économique et sécuritaire déjà précaire au Liban, en ciblant le secteur bancaire libanais à travers une campagne contre la Commission de contrôle bancaire relevant de la Banque du Liban (BDL). A cela, il faudrait ajouter un article du Wall Street Journal accusant le secteur bancaire local de violer les sanctions européennes et américaines imposées à la Syrie et à l’Iran. L’article recommande aux institutions financières américaines de se débarrasser de leur portefeuille de titres souverains libanais.
Les milieux concernés et l'opinion publique n'ont pas donné de suite à cet article. Le marché financier local n’a réagi ni aux rumeurs portant atteinte aux autorités monétaires libanaises, ni aux échos de la presse étrangère. La première semaine de juillet (qui s’était achevée le 6), le marché de change a ainsi maintenu un équilibre entre l’offre et la demande sur le billet vert, alors qu’à la Bourse de Beyrouth, une légère hausse de l’indice Blom des actions libanaises (+1,5%) a été enregistrée. Quant à la structure de la moyenne des taux d’intérêt, elle est restée stable, tandis qu’un creusement minime du spread a été noté sur le marché des eurobons.
Certains «représentants» de puissances étrangères ont donné récemment de la voix pour dénoncer «la négligence» de la Commission de contrôle au niveau de l’identification des comptes et des transferts douteux effectués au sein de la Fenicia Bank. Des anomalies qui ont fait l’objet d’une dénonciation de la part des autorités américaines chargées de la lutte contre le blanchiment d’argent. Ce à quoi une source de la Commission a répondu que l’affaire a été soulevée par la Commission bien avant toute référence de la presse américaine à ce dossier, il y a déjà huit mois. En fait, c’est sur base d’une notification officielle de la Commission de contrôle bancaire au Conseil d’administration de la Fenicia Bank que deux cadres et non un seul, comme signalé dans certains médias, ont été licenciés par la direction de la banque, qui n’était pas au courant de ce qui se passait au niveau du travail interne. Ces deux cadres ont été déférés devant l’Unité d’investigation pour la lutte contre le blanchiment d’argent et se trouvent toujours en examen afin d’identifier leurs connexions extérieures. Répondant aux mêmes voix qui mettent en doute le bon fonctionnement de la Commission de contrôle du fait que le membre représentant la communauté chiite au sein de cette entité était un des trois «Decision makers» à la Lebanese Canadian Bank (LCB), la même source fait valoir que cette personne a été désignée membre de la commission il y a déjà deux ans et demi, soit un an et demi avant l’affaire de la LCB. Elle avait présenté sa candidature suivant les règles en vigueur.
En ce qui concerne le dernier article du Wall Street Journal, un important banquier de la Place de Beyrouth a considéré que l’auteur de la campagne contre les titres souverains libanais, Marc Wallace, n’a aucun titre officiel pour représenter le gouvernement américain et, par conséquent, aucune réponse ne doit être apportée à ses accusations de la part de la BDL et des banques. Il s’agit d’un article destiné à la consommation politique interne américaine. Marc Wallace est un avocat républicain, ayant joué un rôle important dans la campagne de l’ancien président George Bush. C'est un proche de l'ancien vice-président Dick Cheney. Il s’agirait juste de pressions sur l’administration de Barack Obama pour lui grignoter quelques voix.
Cité universitaire. Le cahier de charges de la maintenance «réinterprété»
A l’approche des élections législatives, certains partis politiques n'y vont pas de main morte pour sécuriser des emplois à leurs partisans. Le clientélisme politique a joué à plein dans l’affaire du groupe al-KharafiInternational (Cf. Magazine du 15 juin 2012). Sur base d’une simple décision préliminaire émise par le Conseil d’Etat, le gouvernement a changé sa décision adoptée au cours de sa réunion du 5 septembre 2011. A cette époque, le Conseil des ministres avait décidé de lancer un appel d’offres pour un contrat d’opération et de maintenance de la Cité universitaire de Hadeth (UL) après expiration du contrat consenti au groupe al-Kharafi International, il y a neuf ans. Dans le cahier de charges, seules les compagnies «locales» avaient le droit de participer à l’appel d’offres, ce qui excluait la participation du groupe koweïtien du fait que le mot «local» a été interprété comme signifiant «libanais». Il a suffi d’un «Avant dire Droit» du Conseil d’Etat pour que certains ministres mettent tout leur poids dans la balance pour modifier les conditions du cahier de charges, élaboré par le Conseil du développement et de la reconstruction (CDR). L'expression compagnies «locales» signifie, dorénavant, «opérant au Liban».
Une source d’al-Kharafi International, qui a avoué l’existence de certaines pressions, a affirmé que le groupe, présent sur le marché depuis une dizaine d’années, est probablement le seul capable d'opérer dans cet environnement sans problème. Il s’est adapté avec le temps et l’expérience aux conditions géopolitiques de la localité où se situe la Cité universitaire. Cette source a insisté par ailleurs sur le fait que plus de 85% des employés recrutés par le groupe pour l’exécution de ce projet sont des Libanais vivant dans des localités à proximité de Hadeth. Le nombre d’employés qui sont mobilisés pour l'exécution de ce projet avoisine les 500.
Ersal. La cueillette des cerises impose une trêve
La saison de cueillette des cerises de Ersal se porte bien et l’écoulement d’une grande partie de la production se fait sans entrave sur le marché syrien. Il y aurait en ce moment une sorte de cessez-le-feu tacite dans cette localité. En d’autres termes, il y a une certaine «dissociation de l'agriculture et du commerce vis-à-vis des violences dont la Syrie est victime». Les intérêts économiques rapprochent Libanais et Syriens, d’autant que la saison des cerises cette année est abondante.
Les 4000 cerisiers de Ersal produisent 50 tonnes de cerises par jour pendant la saison. Une quantité qui dépasse le potentiel de consommation du marché local. D’où la nécessité pour les agriculteurs de cette région de se diriger vers les marchés syriens de Damas, Alep, Homs, Hama, Tartous et Lattaquié. Les gardes-frontières tant syriens que libanais se montrent compréhensifs et laissent traverser les camions chargés des cerises de Ersal sans problème dans les deux sens. La marchandise est payée sur place à Ersal en cash et en monnaie syrienne. Le prix est supérieur à celui appliqué au marché local. Ce qui ne peut faire que le bonheur des agriculteurs qui n’ont pas eu à modifier leurs habitudes en termes d’exportation des cerises de la localité.