L’été est bel et bien là et la chaleur aidant, les plages privées comme publiques ne désemplissent pas. Avec leur cohorte de déchets sur le sable et dans l’eau…
Quiconque se sera déjà rendu à la plage ces derniers temps l’aura constaté: la pollution et son cortège de saletés sont de mise. Et cela, que l’on se rende sur une plage privée ou, plus rarement, sur l’une des rares plages publiques ouvertes aux Libanais.
Dès qu’on foule le sable chaud, on le constate invariablement : les plages sont envahies de déchets de tous genres. Restes métalliques de canettes de soda, bouchons en plastique, détritus de nourriture et bien sûr, mégots de cigarettes. Dans l’eau ce n’est pas mieux, puisque pour aller nager, ou tout simplement se rafraîchir, il faut désormais se frayer un chemin entre les sacs, bouteilles ou verres en plastique, lingettes jetables, quand on ne se retrouve pas carrément nez à nez avec une couche de bébé, utilisée bien sûr! Cela, sans compter les autres pollutions, moins visibles à l’œil nu, de l’eau aromatisée aux rejets d’essence et autres dégazages sauvages. Un vrai parcours du combattant!
Malgré cela, et étonnamment, les plages affichent complet. La faute à la chaleur sans doute. Ou peut-être pour oublier, le temps d’une journée, la situation instable qui prévaut actuellement sur le plan interne. Faut-il en conclure pour autant que les Libanais sont indifférents à la saleté de ces plages que beaucoup leur envient ? Sans doute pas. Mais alors, pourquoi ne sont-ils pas plus nombreux à récupérer leurs déchets, une fois la journée de farniente terminée ? Passé les journées de nettoyage des plages organisées par plusieurs ONG en prélude à la saison estivale, les citoyens ne semblent pas plus que ça se préoccuper de l’environnement dans lequel ils évoluent. Et où leurs enfants aussi, jouent.
Pourtant, laisser l’endroit propre derrière eux n’est pas insurmontable. Les Libanais, si prompts à critiquer le manque d’action des politiques, peuvent, dans ce cas, commencer eux-mêmes par ramasser leurs déchets. En ne laissant pas derrière soi les restes de leur repas, en collectant leurs mégots de cigarettes — qui mettent en moyenne 12 ans à disparaître de la nature ! —, les déchets plastiques divers et variés, pour tout simplement, les jeter dans des containers appropriés. Sinon, dans quelques années, la Grande Bleue ne sera plus qu’une vaste poubelle. A bon entendeur…
Jenny Saleh
Astuces pour une plage propre
– Ranger ses affaires de plage dans un sac en tissu qui ne sera pas emporté par le vent, contrairement aux sacs plastiques.
– Pour les fumeurs, éviter d’enfouir ses mégots dans le sable. Penser à prendre avec soi une petite boîte métallique ou une boîte d’allumettes, pour y déposer ses mégots, afin de les jeter ensuite à la poubelle.
– Préférer un lait solaire à une huile pour protéger la peau. Le lait se dissout dans l’eau mais pas l’huile. Celle-ci forme un écran à la surface de la mer qui diminue le phénomène de photosynthèse indispensable à la vie. Et le corail par exemple est vulnérable aux produits anti-UV des crèmes solaires.
– Préférer des sports de glisse non motorisés, en lieu et place des jet-skis bruyants et polluants.
Entre 200 et 1000
C’est le nombre d’années nécessaires pour la décomposition d’un sac en plastique dans la nature. Un pitoyable héritage pour les futures générations et leur environnement.
Et une raison de plus pour opter pour les sacs réutilisables et recyclables disponibles dans les supermarchés libanais.
Les deux commandements de la semaine
Mes mégots de cigarettes je ne jetterai pas, notamment aux abords des forêts, pour ne pas provoquer d’incendie.
Des assiettes et couverts biodégradables j’utiliserai pour mes pique-niques à l’extérieur (disponibles en grandes surfaces).