Les Salafistes égyptiens délirent !
Yasser Berhami, député salafiste membre de l’assemblée du peuple, dissoute sur ordre juridique en Egypte, vient d’annoncer que, selon les principes de la charia islamique, il est interdit de regarder les séries télévisées durant le mois sacré du Ramadan. Berhami a notamment remarqué «Ces séries montrent des scènes de nudité et des filles qui dansent. Pire encore, des histoires d’amour». Et cerise sur le gâteau, le cheikh salafiste a considéré qu’il était préférable de ne pas écouter de la musique, mais plutôt des versets du Coran. Décidément, les Salafistes égyptiens ne manquent pas d’humour vu les multiples scandales qui les ont touchés ces dernières semaines.
Masrour Barzani, le fils du président de la province irakienne semi-indépendante du Kurdistan vient d’être nommé par son père à la tête d’un nouveau service de renseignement. Promu au rang de chef du Conseil national kurde, créé sur mesure, et au rang de ministre, le fils à papa manque pourtant d’expérience et de sérieux. Ce choix a suscité un tollé parmi les forces d’opposition kurdes qui n’ont pas apprécié la façon dont la nomination avait été faite. Massoud el-Barzani ne voit pourtant pas les choses du même œil, assurant que le choix de son fils était son «cadeau au peuple kurde». Que réserve le président Barzani comme nouveau cadeau pour Noël prochain? Son autre fils nommé Premier ministre?
Mahmoud Jibril, l’ancien Premier ministre libyen, qui avait été abandonné par tous ses alliés il y a six mois et que personne n’imaginait capable de réaliser un comeback, a prouvé qu’il avait la force et l’énergie nécessaires, en remportant haut la main les élections législatives dans son pays. Son parti, qui s’était allié à un grand nombre de groupuscules politiques, a écrasé les islamistes. Mais c’est avant tout en lui que les électeurs ont placé leur confiance. Des analystes ont noté que les Libyens, à leur sortie des urnes, assuraient qu’ils avaient donné leurs voix aux candidats de Jibril qui a prouvé ses qualités d’homme d’Etat.
Il est fou ce député!
Le député jordanien Mohammad el-Shawabka est devenu une star mondiale du jour au lendemain. Son exploit n’est cependant pas lié à ses performances législatives, mais plutôt au fait d’avoir tenté de tuer son interlocuteur avec son revolver, à l’antenne. Ce dernier est un ancien député du nom de Mansour Mrad qui défendait le régime de Bachar el-Assad. El-Shawabka avait entamé l’offensive en lançant sa chaussure à la figure de Mrad avant de dégainer son revolver pour mettre fin, une fois pour toutes, à la discussion. Résultat: la scène, suivie par des millions d’internautes, provoque un grand buzz sur le net. Pas sûr cependant que l’excès de zèle du député jordanien puisse servir la cause du peuple syrien.
En pointillé…
Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, n’aime pas être critiqué sur la ligne de conduite qu’il a adoptée dans le dossier syrien, et il le fait savoir haut et fort. Dernier épisode en date, son attaque virulente contre les médias turcs, les accusant de soutenir le régime syrien plus que les médias officiels de Damas. Il s’en est pris même très durement au Wall Street Journalqui avait osé critiquer la politique turque. Selon Erdogan, «ce journal n’écrit que des saletés et des sottises». Sur un autre front, il accuse le chef de l’opposition, Kemal Kılıçdaroğlu, de n’être qu’un «agent du Baas et un porte-parole des assassins». Ankara semble plus que jamais dans l’embarras.
Une mort suspecte
Au mois d’avril dernier, Chikri Ghanem, le dernier ministre du Pétrole sous le régime du colonel Kadhafi, décédait dans des circonstances mystérieuses, noyé dans le Danube. Les autorités autrichiennes avaient alors assuré, dès les premières heures, que Ghanem n’avait pas été assassiné et qu’il était tout simplement tombé dans la rivière! Nouvelle annonce de la part de Vienne, le ministre aurait souffert d’une crise cardiaque, ce qui aurait causé sa chute. Mais cette version des faits ne convainc pas ses proches qui assurent qu’il aurait été victime d’un assassinat, car selon eux, il était en très bonne santé. Difficile de croire que l’homme, qui détenait les secrets des transactions financières et pétrolières de la famille Kadhafi, se soit noyé sachant que sa famille assure que c’était un très bon nageur. Les autorités autrichiennes ont-elles des choses à se reprocher dans cette affaire?
Bouteflika toujours indécis
Le président algérien en fin de mandat, Abdelaziz Bouteflika, n’a toujours pas tranché sur le sort du gouvernement actuel. Or, depuis le mois d’avril, un nouveau Premier ministre aurait dû être nommé pour obtenir la confiance du Parlement actuel. Les élections, qui avaient été largement falsifiées par le régime, ont produit une assemblée très docile qui maintient un silence absolu sur le fait que le président bafoue la Constitution. Des sources à Alger ont noté que Bouteflika, qui observe un combat de chefs entre les prétendants à sa succession en 2014, préférait ne par trancher. Résultat, un gouvernement de technocrates pourrait être formé pour gérer les affaires d’ici les prochaines élections présidentielles. Le pays de Ben Billa a vraiment changé.
Hamad humilié
Le tout puissant Premier ministre qatari, cheikh Hamad Bin Jassem Al Thani, omniprésent sur la scène internationale depuis l’éclatement de la révolte en Syrie en 2011, aurait subi les foudres du ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, lors du sommet de Genève. Ce dernier, qui ressemble énormément à ses prédécesseurs de l’ère brejnévienne, n’aurait pas apprécié le fait que Hamad, le représentant d’un pays de moins de deux millions d’habitants, en majorité des étrangers, dictât la politique des grandes puissances et des Nations unies. Hamad aurait répliqué que la superficie de son pays ne signifiait pas qu’il n’avait pas le droit de s’exprimer. Réponse du berger à la bergère, Lavrov nota que «le problème est non pas relatif à la superficie des Etats, mais plutôt aux petites cervelles des gens qui les dirigent». Le chef de la diplomatie russe manque vraiment de tact !
Les Iraniens ne sont pas les bienvenus !
La relation entre le gouvernement irakien, présidé par le Premier ministre Nouri el-Maliki et le voisin iranien est exemplaire, et l’appui de Téhéran a été déterminant pour maintenir le chef du parti al-Dawaa au pouvoir. Résultat: les deux pays ont annulé les visas d’entrée de leurs ressortissants respectifs pour démontrer la solidité de cette relation. Mais surprise, Ali el-Dabbagh, porte-parole de Maliki, vient de révéler que son chef envisagerait d’annuler cette loi car, selon lui, les visiteurs iraniens représentent un lourd fardeau pour l’Irak. Il a même ajouté «nombreux sont les ressortissants iraniens qui viennent chez nous et ne repartent jamais. Ceci doit cesser». Encore une fois Maliki prouve qu’il n’a pas d’amis et que les premiers à être touchés par ses foudres sont ses alliés.
Pas d’élections en Jordanie
Le gouvernement jordanien, qui s’apprêtait à organiser en fin d’année de nouvelles élections législatives, devra probablement changer ses plans. Des contacts secrets ont eu lieu en toute discrétion entre l’envoyé du palais, le chef des services de renseignement, le général Faysal el-Shoubaki, et l’organisation des Frères Musulmans, afin de trouver un commun accord. Plusieurs rencontres auraient en effet déjà eu lieu entre le général et le numéro deux des Ikhwan, Zaki Bani Rsheid tout au long des dernières semaines. Résultat, le roi devra ordonner à son Premier ministre de reporter les élections au début de 2013 pour changer la loi électorale actuelle défavorable aux islamistes. En visite à Amman, Khaled Mechaal avait tenté de réconcilier les deux partis, mais sans grand succès. Entre-temps, ces pourparlers agacent les faucons au sein des Ikwhan qui refusent tout dialogue avec le régime actuel. Mais Hammam Saïd, le chef du mouvement, insiste sur le fait que le dialogue était, pour l’instant, le seul moyen. Tout est dans la nuance!
200000 Est le nombre de réfugiés syriens que le gouvernement chypriote envisage de recevoir au cas où la situation chez les voisins devait se détériorer encore plus. En effet, Nicosie a annoncé que «nul ne sait ce qui va vraiment se passer en Syrie dans les mois à venir. Voilà pourquoi nous avons pris toutes les mesures nécessaires pour accueillir un flot important de réfugiés». Chypre, proche des côtes syriennes, notamment celle de Latakieh, considère en réalité que si le régime du président Bachar el-Assad devait tomber, des milliers de chrétiens et d’alaouites prendraient la route de l’exil pour fuir le carnage. Et, comme les frontières turques se refermeront face à eux, seule Chypre semble représenter une terre d’asile.
2000 est le prix en livres syriennes de la bombonne de gaz sur le marché noir, soit près de trente dollars américains, alors que le prix officiel est de 400 livres et le smic de 700 livres syriennes. Le gaz est soudain devenu un produit de luxe pour ce peuple meurtri par un conflit armé entre groupes d’opposition et forces loyales au président Assad. Pire encore, même à ce prix, il est très difficile de trouver des bombonnes et des observateurs ont noté que les employés des agences gouvernementales profitaient de cette situation et de ces prix exorbitants tout en refusant d’approvisionner les villes et les provinces dont la majorité de la population s’oppose au régime Baas au pouvoir depuis 1963. Résultat, la grande majorité de la population doit se réchauffer ou préparer à manger en utilisant des moyens basiques tel le feu de bois. Au palais des Mouhajerines, le président et son épouse, quant à eux, ne se préoccupent guère de ces problèmes. Après tout, c’est grâce à eux que le pays entier est en feu!