Dans le cadre de Beirut Hollidays, les festivités de la fête du Fitr, la scène des Souks de Beyrouth a accueilli, les 19, 20, 21 et 22 août, le spectacle hommage à Michael Jackson: Man in the mirror.
C’est le 19 août que les festivités de la fête du Fitr ont été lancées aux Beirut Souks. Organisées par les boîtes de production libanaises, Production Factory, Star System et 2U2C, en collaboration avec Solidere, Beirut Holidays elles ont démarré avec le spectacle Man in the mirror, durant quatre nuits consécutives, du 19 au 22 du mois.
Man in the mirror, le titre de l’un des tubes phare de Michael Jackson. Le titre de ce spectacle, produit par David King, comme un hommage au roi de la pop. Mais il est loin d’être un hommage. C’est que ce musical le prive de son identité, de son entité, de son esprit, de son unicité, de sa musique même. Sa musique éternelle, impérissable. Si vous êtes un fan de M.J. vaut mieux vous éloigner, vous boucher les oreilles et fermer les yeux. Insoutenable. Pas de pop. Pas de chorégraphie recherchée. Pas de sensations fortes. Man in the mirror le show frôle la vulgarité surtout par rapport à ce que Jackson véhiculait comme violente grâce dans sa musique, ses pas, ses chorégraphies, ses spectacles, son perfectionnisme. Son héritage musical, le voilà d’un coup piétiné. Quel dommage!
Pourtant, on espérait beaucoup de ce spectacle. Rien que l’occasion d’entendre encore une fois les mythiques tubes et chansons de la star, de la légende, décédée il y a trois ans. Certes, personne n’aurait pu égaler ou même approcher de la voix de Michael Jackson, son timbre, ses aigus, ses intonations. Mais aurait-il encore fallu respecter ses arrangements. Eh bien, dès la première chanson, le spectateur est étonné, submergé par l’impression dérangeante d’assister à un show de R’n’B, de hip-hop, à un épisode d’American Idol, de Star Academy, ou un film de Street Dancing. Les chanteurs et chanteuses sautillent sur scène, se déhanchent dans des mouvements qui voudraient rappeler ceux de Michael Jackson. Mais peine perdue.
En voulant à tout prix s’éloigner de la tentation de reproduire un sosie de Michael Jackson, en voulant donner une touche originale à son musical, le producteur David King (Spirit Productions) s’est trompé de cible. Producteur renommé de Spirit of the Dance Show, Rock around the Clock, Dancing Queen et Debbie Reynolds, il est derrière cette comédie musicale présentant des chorégraphies totalement originales, bien qu’inspirées de celles de Jackson. Pour le jeune chorégraphe américain du show, Neil Doward, «il fallait que ce soit une célébration de la musique de Michael, sans tomber dans le tribute ou la copie servile. Nous avons donc écarté l’option sosie et privilégié l’hommage et l’évocation, que ce soit dans le chant, la musique ou la danse». Mais l’équipe de Man in the mirror s’est plutôt plantée. Musique, interprètes, danseurs, chorégraphies, costumes, mise en scène. Ça sentait le bâclé. Le fourre-tout pour en donner plein la vue aux spectateurs pris dans un ondoiement de déhanchements, de mouvements, de couleurs, de tableaux excessifs, inutiles, gratuits. Man in the mirror pourrait plaire à ceux qui, dans l’audience, ne connaissent pas le répertoire de Michael Jackson, à ceux qui ne cherchent que du divertissement musical. Et tant pis pour la qualité. A les entendre sur scène, on dirait que les chansons de Michael Jackson se ressemblent toutes presque, répétitives, monotones, comme les programmations musicales sur les ondes hertziennes.
Michael Jackson gagné par la culture R’n’B. Une aberration. Lui qui a redonné ses lettres de noblesse à la pop, le voilà figé dans un moule qui lui fait tellement de mal, qui nous fait tellement mal. Les minutes défilent, les chansons se succèdent entrecoupées par moments par des projections sur grand écran de Michael Jackson lui-même ou d’autres stars lui rendant hommage, à l’instar de Janet Jackson, Liza Minneli, Justin Timberlake, Quincy Jones…
Le temps semble ne plus vouloir avancer. Une chance. Encore une chance. Peut-être que cela va s’arranger. Peut-être qu’avec Beat it, qu’avec Pretty young thing, qu’avec Thriller. Non. Impossible de se racheter. Les flops se succèdent. Difficile de rester assis sur sa chaise, de tenir le coup et d’accuser coup sur coup. Trop c’est trop. Pardon M.J.! Nayla Rached
Le reste de la programmation
Après le spectacle Man in the mirror du 19 au 22 août, et après le pianiste et compositeur libanais Michel Fadel le 23 août, deux rendez-vous vous attendent encore cette semaine.
Vendredi 24 août, avec la chanteuse libanaise Elissa. Issue de Studio el Fann, sa célébrité ne s’est pas démentie depuis 1998, à la sortie de son premier album, Baddi Doub, suivi de W’akherta Ma3ak en 2000, Ayshalak en 2002, Ahla Douniya en 2004, Bastannak en 2006, Ayyami Bik en 2007, et en 2010 elle sort son 7e opus Tsadak Bimin. Lauréate de plusieurs prix internationaux, elle a notamment chanté un duo avec Chris De Burgh.
Samedi 25 août, retrouvez Sami Yusuf, chanteur, auteur, compositeur, interprète et poète britannique d’origine azérie. Sa musque comporte principalement des chansons en relation avec l’Islam et le fait d’être musulman dans le monde d’aujourd’hui. Il déclare donner le vrai message de l’amour, la tolérance et la miséricorde à travers sa musique. Où il traite également de nombreuses questions sociales et humanitaires. En 2006, Time Magazine le nomme «Islam’s Biggest Rock star».
Les concerts commencent à 21h aux Beirut Souks.