Mabiwar Garang le fils du leader historique du Mouvement de libération du Sud Soudan (MPLS), John Garang, vient de former un parti politique afin de se présenter lors des prochaines élections législatives. Mabiwar a noté que les idéaux et les principes défendus par son père n’étaient plus d’actualité à Juba, affirmant que le président Salva Kiir n’avait aucun respect pour la mémoire du fondateur du MLPS. C’est la raison pour laquelle il compte mener une opposition démocratique afin de tenter de remporter les prochaines élections et de former un gouvernement qui «remettrait le Sud-Soudan sur la bonne voie».
Ali Abdallah Saleh l’ancien président yéménite, ne sait pas se taire et ne rate aucune occasion pour faire parler de lui. Dernier épisode en date, son très long discours improvisé lors du trentième anniversaire de la formation du parti du Congrès populaire général à Sanaa. Saleh a profité de l’événement pour s’en prendre sévèrement à ses adversaires politiques, notamment au nouveau Premier ministre et aux partis d’opposition, sans pour autant épargner le président actuel Abed Rabbo Mansour Hadi et certains pays arabes. Quelques heures après son discours, ses détracteurs demandaient à ce que la justice fasse enfin son travail et juge Saleh pour les crimes commis contre le peuple pendant près les 32 ans de règne et surtout suite à l’éclatement de la révolution des jeunes, l’année dernière.
La révolution dévore ses fils
Depuis le déclenchement de la révolte en Syrie, il est clair que les multiples groupes d’opposition ne sont pas sur la même longueur d’onde et que de grands différends les séparent. Cette réalité est toujours apparue sur le terrain entre les formations politiques et les groupes armés qui luttent contre les forces loyales au président Bachar el-Assad. Mais dernièrement, ces divergences se sont transformées en règlements de comptes sanglants. Une quinzaine de membres de l’Armée syrienne libre (ASL) ont en effet sauvagement assassiné à plusieurs coups de poignard le dénommé Abou Mohammad el-Chami el-Absi, un caïd proche d’al-Qaïda, qui avait mené l’assaut contre le poste frontalier de Bab el-Hawa avec la Turquie. Ses hommes accusent la brigade d’el-Farouk, dirigée par le lieutenant dissident Abdel Razzak Tlass, d’avoir commandité ce meurtre. Selon eux, le lieutenant craignait la montée en puissance d’el-Absi. Le clan de ce dernier refuse de recevoir les condoléances avant d’avoir vengé la mort de son fils, dans la pure tradition tribale.
Gaza, un Etat indépendant?
Le gouvernement islamiste de la Bande de Gaza contrôlée par le Hamas semble dire une chose et faire son contraire. En effet, alors que les Mechaal, Haniyyah, el-Zahhar et autres dirigeants prétendent être disposés à appliquer l’accord de réconciliation avec le Fatah, sur le terrain, ils font tout le contraire. Dernière révélation: le Hamas serait en train de former certains de ses cadres à devenir des diplomates pour représenter Gaza dans un certain nombre de pays arabes et musulmans. En d’autres termes, le gouvernement d’Ismail Haniyyah joue le jeu des Israéliens, puisque cette voie mène tout droit à la séparation entre la Cisjordanie et Gaza et à l’affaiblissement de l’Autorité palestinienne.
En pointillé
C’en est fini pour l’Américain Christopher Ross puisque sa mission a été suspendue sur l’insistance de Rabat. En effet, l’envoyé des Nations unies pour le Sahara occidental n’avait plus la cote au Maroc qui refuse de le recevoir ou même d’entendre parler de lui. Ceci avait mené à des mois de blocage, forçant Washington en fin de compte à laisser tomber son homme. Ross avait exprimé lors des derniers mois son désir de voir des changements introduits à sa mission. Un scénario catégoriquement rejeté par le gouvernement marocain qui a menacé de boycotter les prochaines négociations si le diplomate n’est pas congédié. Rabat a finalement obtenu gain de cause, mais il n’est pas sûr que cela suffirait à pousser le Polisario et le Maroc à signer un accord de paix qui mettrait fin au conflit qui les oppose depuis plus de 40 ans.
Le gendre hors-jeu
Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad qui passe sa dernière année à la présidence n’a jamais caché son admiration et son attachement envers son directeur de cabinet, conseiller et confident, qui n’est autre que son gendre. En effet, Rahim Mashaei, qui a pesé sur les deux mandats du président, avait été perçu durant une certaine période comme étant un successeur potentiel. Mais depuis de longs mois, ce personnage ambigu et mystérieux avait fini par agacer les proches de l’Ayatollah Ali Khamenei, qui ont ordonné à Ahmadinejad de le mettre à l’écart. Néanmoins, un député proche des conservateurs dénommé Ruhallah Biki a accusé le président de vouloir assurer sa succession par son gendre, tentant ainsi de copier le modèle Poutine-Medvedev. Les réactions violentes qui ont suivi ces accusations ont forcé le président à nier ce scénario en bloc, assurant qu’il comptait se consacrer après la présidence aux études universitaires.
La démocratie selon Bush
L’Organisation internationale des droits de l’homme, Human Rights Watch, vient de publier un rapport accablant pointant du doigt l’administration Georges Bush qui aurait arrêté des dizaines d’opposants anti-Kadhafi afin de les torturer avant de les remettre à Tripoli, sachant en avance que ces personnes étaient livrées à une mort certaine. C’est suite à la décision du colonel en 2003 d’abandonner son programme nucléaire que la CIA avait commencé à coopérer étroitement avec les services de renseignement libyens. La plupart des prisonniers étaient membres du Groupe de combat libyen proche d’Al-Qaïda, un mouvement qui avait quelques mois avant la chute du régime fini par signer un accord avec Sayf el-Islam, permettant à ses membres de rejoindre le pays à condition de ne plus comploter contre son père. Naturellement, ce fut un accord de très courte durée.
Officiers new fashion en Egypte!
Après la chute du régime de Hosni Moubarak et la prise du pouvoir par les Frères musulmans, il semble que tout est désormais possible, même les scénarios les plus incroyables. En effet, des officiers au sein de l’armée et de la police considèrent qu’ils ont le droit de suivre l’exemple du président de la République et de faire pousser leurs barbes. L’ancien ministre de l’Intérieur avait refusé de céder à ce chantage, mais il semble que le nouveau gouvernement ne partage pas le même point de vue. Résultat, les officiers auront le droit de laisser pousser leur barbe d’une façon officieuse et sans qu’ils ne soient inquiétés par les nouvelles autorités qui se montrent très compréhensives, pour ne pas dire complices des protestataires.
Kandahar ressuscite!
Le Premier ministre irakien, Nouri el-Maliki, président du parti chiite al-Daawa, connu pour son conservatisme et sa rigidité, a créé la surprise après sa décision de fermer toutes les boîtes de nuit et les magasins vendant de l’alcool à Bagdad.
Une force spéciale de l’armée a ainsi attaqué en pleine nuit tous les «night» de Bagdad, notamment dans les quartiers d’Abou el-Nawass et d’el-Karadah, tirant en l’air et frappant sauvagement les quelques dizaines de personnes présentes sur place. Or, aucune décision officielle n’avait été prise à ce sujet et le gouvernement n’avait même pas averti les propriétaires des lieux qu’ils devaient fermer leurs portes. Curieusement, cette décision malikienne n’a suscité aucune réaction sur la scène politique ou même dans la rue. Le pays d’Abou el-Nawass serait-il devenu ivre d’un fanatisme aveugle qui lui était encore étranger?
Abdel Hakim Amer sort de sa tombe
La famille de l’ancien chef des forces armées égyptiennes, le maréchal Abdel Hakim Amer, n’est apparemment pas satisfaite de la version officielle de sa mort présentée en 1967 et selon laquelle il se serait suicidé en prison. C’est ce qui expliquerait la demande faite par la famille à la justice de réviser le procès, car selon elle, le militaire le plus gradé du régime de Gamal Abdel Nasser ne s’était pas suicidé mais aurait plutôt été assassiné par ses geôliers qui voulaient que les secrets de la défaite du 6 juin 1967 soient enterrés avec lui.
Ses proches ont ainsi affirmé qu’il leur était impossible de tenter une telle démarche sous le régime de Hosni Moubarak et qu’après la révolution égyptienne, tout était devenu possible. Quelques jours après la défaite de l’armée égyptienne face aux Israéliens, le président Nasser avait limogé Amer de son poste avant que la justice militaire ne l’arrête et l’accuse de comploter pour renverser le régime.
128 Coptes d’Egypte attendent depuis de longs mois et avec impatience l’élection du 128e pape qui succédera à Chenouda III. En effet, la communauté qui compte près de dix millions de croyants au Pays des Pharaons traverse une période très difficile qui nécessite la présence d’une figure religieuse forte pour combler l’absence de leaders politiques. Le corps électoral est supposé annoncer bientôt les noms des candidats dont les demandes ont été acceptées. Dix-sept hommes d’Eglise se sont portés candidats au poste, bien que les observateurs pensent que seul deux d’entre eux seraient des candidats sérieux: le secrétaire personnel de l’ancien Pape, l’Anba Bishoi, et l’Anba Rafaël. Deux hommes qui se connaissent très bien et qui jouissent d’un soutien important à l’intérieur du corps ecclésiastique. Feuilleton à suivre.
6 milliards de dollars est la somme que des centaines d’Irakiens prétendent avoir investi dans des projets financiers en Syrie et qui leur ont été volés. Selon ces anciens refugiés fortunés en Syrie, le gouvernement les aurait encouragés à investir d’importantes sommes d’argent dans un grand nombre de projets économiques, sans qu’ils ne puissent profiter de ces investissements ou être remboursés. Après l’éclatement de la révolte syrienne et la détérioration de la situation sécuritaire, ils ont été forcés de regagner leur pays natal tout en laissant derrière eux leurs investissements. Bagdad a ouvert un bureau spécial pour recevoir ces plaintes, mais personne n’a de vraies illusions à ce sujet puisqu’il est clair que le régime syrien, qui lutte farouchement pour sa survie, a d’autres priorités que de rendre à César ce qui lui appartient. D’ailleurs, la campagne militaire qui coûterait au régime des centaines de millions de dollars par mois est financée avec de plus en plus de difficulté à cause des sanctions internationales imposées sur le président et ses proches.