Au cours de son histoire, le Liban a été sévèrement touché par les séismes. Le plus ancré dans la mémoire des Libanais est celui du 16 mars 1956 qui a causé beaucoup de dégâts et, surtout, accusé un lourd bilan de pertes humaines.
Le séisme de 1956 survient 1400 années après celui de 551 après JC, qui avait détruit les célèbres temples de la cité de Baalbeck proche de la faille de Yammouné. Beyrouth est également touchée par ce séisme accompagné d’un raz-de-marée. En 551, 1202, 1759, et 1837, de violents tremblements de terre ont dévasté le Moyen-Orient. Le Liban a été frappé plus de 13 fois, dont dix au vingtième siècle.
Le séisme de 1956, de 5,9 sur l’échelle de Richter, sur la faille de Roum, avec comme épicentre Chhim au Chouf a causé une frayeur générale. Pendant la nuit, Beyrouth et une grande partie du pays vivent dans l’angoisse et la peur des secousses qui se succédèrent à des intervalles de dix minutes à partir de neuf heures du soir. Elles atteignent le Chouf, Beyrouth, le Sud, la Békaa et plusieurs autres régions. Il est ressenti jusqu’à Damas, Alep, Haïfa, Tel-Aviv, et même à Chypre. L’aire macroséismique a atteint Homs au Nord et Tel-Aviv au Sud. La terre continuera à trembler pendant quelques jours, mais les secousses devenaient de plus en plus faibles.
Bilan de ce tremblement de terre: 270 victimes, 500 blessés, des maisons détruites dans de nombreux villages. On compte plus de 9000 habitations complètement détruites et trente mille personnes sans logis.
Les sismologues expliquent qu’il s’agit du résultat d’une détente au niveau d’une cassure géologique et n’est pas d’origine volcanique.
Plusieurs jours après, les secours n’arrivent toujours pas aux personnes sans logis qui les attendent après une telle catastrophe. La lenteur dans la distribution des couvertures, alors que le froid de l’hiver frappe les villages de la montagne, les incite à bouger. Seules deux mille arrivent en quatre jours, alors que les besoins vont au-delà de 35.000. Ils réagissent violemment et à Saïda comme à Jezzine, ils n’ont qu’une solution: attaquer les camions transportant des vivres et des couvertures.
Une mobilisation se met en place et le déblaiement va bon train. Un crédit de deux millions de L.L. est octroyé aux personnes qui ont perdu leur logement, mais les villages se vident et les habitants gagnent le littoral où la température est plus clémente.
Les dégâts sont énormes. Ils sont estimés à plus de 15 millions pour la reconstruction des logements détruits dans 110 localités du Sud et du Chouf. Kamal Joumblatt propose alors que tous les villageois participent à la construction des maisons pour pourvoir aux besoins urgents et tenter de limiter les dégâts de cette catastrophe naturelle.
Pour aider les personnes frappées par cette catastrophe, le Conseil des ministres décide l’adoption de taxes destinées à alimenter une caisse autonome des sinistrés. Ces taxes seront applicables pendant deux ans et rapporteront près de trente millions. Elles taxent l’enregistrement des véhicules, des propriétés foncières, ainsi que les correspondances postales, les loisirs et les carburants.
Au cours des dernières années, des secousses ont été ressenties dans plusieurs régions. On évoque parfois les dangers pour le Liban, pays à risque. Cependant aucune mesure particulière n’est prise à cet effet, et les spécialistes sont unanimes: il n’est pas possible de déterminer à l’avance l’imminence d’un séisme. Les chercheurs continuent leurs études, espérant pouvoir déterminer la fréquence des tremblements de terre les plus dévastateurs au Moyen-Orient.
A.K.
N.B: Les informations de cet article sont recueillies sur Internet, ainsi que du Mémorial du Liban : mandat du Président Camille Chamoun de Joseph Chami
Les missions de recherche
Plusieurs missions de recherche sur le terrain ont étudié la morphologie des reliefs afin d’avoir une vision plus précise des failles actives. Ce qui a permis de savoir que ces séismes historiques ne se produisaient pas sur la même faille, mais que la faille du Levant, frontière entre les plaques Afrique et Arabie, se divise au Liban en plusieurs branches qui bougent à des vitesses différentes, comprises entre 2 mm et 7 mm par an.