Magazine Le Mensuel

Nº 2867 du vendredi 19 octobre 2012

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Zeina Kassem. Un combat pour sauver les victimes de la rue


Lundi 15 octobre a eu lieu le gala de l’association Roads for life. Dans le cadre luxueux de l’hôtel Phoenicia, l’ONG  tenait son dîner annuel. L’occasion de récolter des fonds indispensables pour mener à bien ses actions et tout simplement de faire parler d’elle.

Il paraît qu’au Liban la rue est une jungle. Un univers incontrôlé où aucune loi ne s’applique. Talal Kassem a dix-neuf ans lorsqu’il disparaît tragiquement en la traversant. Le 19 octobre 2010, sur le chemin de l’école à Beyrouth, le jeune homme est percuté violemment par une voiture. Il succombe sur le coup. Depuis, sa maman et amie, Zeina, met toute son énergie pour que la vie triomphe. Pour que la route tue moins.  
Après un concert avec L’Algérino et Faudel à l’amphithéâtre romain de Zouk Mikael en juin dernier, c’est par le biais de son désormais traditionnel dîner de gala que la fondatrice a réuni son association. Interrogée par  Magazine, elle la présente brièvement. «Roads for life est une ONG, née à la suite de la perte de notre fils, Talal. Nous devions mener ce combat pour donner un sens à son départ. Il s’organise en deux dimensions: le lobbying au Parlement pour faire évoluer la loi et tenter de réduire les conduites à risque chez les automobilistes et la formation aux premiers secours. C’est, sur cette dernière que tous les efforts sont concentrés. Nous sommes conscients, en effet, que même si nous parvenons à limiter le nombre d’accidents, il y aura toujours des victimes. Il est donc urgent de savoir les prendre en charge le plus vite et le mieux possible. Après l’accident, les premiers instants sont cruciaux, c’est  à ce moment précis que tout se décide. En ce qui concerne l’orientation législative, un nouveau code de la route défendu par le député Mohammad Kabbani a été voté le 2 juillet dernier. Roads for life a fortement milité en sa faveur.  A propos des premiers secours, nous finançons des cours ultra spécialisés avec des professeurs américains.»

Historique et urgence des cours
En quoi consistent donc ces cours? Créé en 1978, sous l’impulsion d’un docteur américain, le cours d’Advanced Trauma Life Support (ATLS) a été introduit au Liban en 2010 sous la houlette de l’American College of surgeons. Son prix extrêmement élevé reste un obstacle majeur, par conséquent seul un petit nombre de médecins suivent cette formation. Pour que le plus grand nombre possible soit formé, Roads for life a passé un accord avec le président du programme au Liban, Georges Abi Saad, et propose des cycles de formation gratuits à l’American University of Beirut Medical Center qui met à disposition tous les équipements nécessaires. Plus de 100 médecins originaires de 40 hôpitaux libanais sont concernés. L’instruction s’adresse à des médecins urgentistes, à des anesthésistes réanimateurs et à des chirurgiens en exercice ou en formation. Elle porte   sur la prise en charge de l’accidenté dans la première heure. Son but est d’habituer ces différents spécialistes au même protocole. Lorsqu’il est en situation isolée, le médecin, formé par l’ATLS, aura les bons réflexes. En équipe, les intervenants formés par l’ATLS auront les mêmes réflexes en même temps. La vocation du cours ATLS n’est pas de se substituer aux formations spécialisantes existantes. Son caractère universel et multidisciplinaire impose que les techniques enseignées soient réalisables par n’importe quel médecin, n’importe où et avec un équipement minimal.
De vraies avancées sont constatées. Georges Abi Saad estime que 60% des victimes ont été sauvées de la mort ou d’une paralysie grâce à l’ATLS. Mais  Roads for life ne s’arrêtera pas en si bon chemin. Dès le début de l’année 2013, soutenue par la BLC Bank, une déclinaison du cours verra le jour pour les secouristes. Le Pre-Hospital Trauma Life Support (PHTS) sera destiné aux  personnels secouristes s’occupant du pré-hospitalier (Croix- Rouge, ambulancier…).  Pour ce nouvel espoir pour les piétons et automobilistes libanais, nous vous disons bravo et merci madame Kassem.
 

Antoine Wénisch


Contacts
Suivez Roads for life en rejoignant sa page Facebook https://www.facebook.com/RoadsForLife?fref=ts

 


 

Pour l’abolition de la peine de mort au Liban

A l’occasion de la 10e journée internationale pour l’abolition de la peine de mort, l’ambassade de France, l’Institut des droits de l’homme et l’Ordre des avocats de Beyrouth ont organisé une conférence-débat sur ce thème. Les participants sont arrivés à une même conclusion: la peine capitale doit être abolie.

Cette conférence sur l’abolition de la peine capitale a été animée par le ministre libanais de la Justice, Chakib Cortbaoui, la chef de la délégation de l’Union européenne au Liban, Mme Angelina Eichhorst, Mme Marie-Claude Najem, professeure de droit, M. Pascal Beauvais, avocat et membre de la commission nationale consultative des droits de l’Homme en France, M. Wadih el Asmar, secrétaire général du Comité libanais des droits humains. Dans l’article 3 de la Déclaration universelle des droits de l’Homme, il est clairement énoncé que la peine de mort est la négation même du droit humain le plus fondamental, celui de vivre. Par ailleurs, la condamnation à mort constitue selon l’article 5 de cette même déclaration un traitement cruel et inhumain. Or, certains pays continuent à appliquer cette sentence faisant fi des droits les plus élémentaires de la personne. Les droits de l’homme étant universels, il est important qu’une prise de conscience mondiale se fasse à ce niveau. Le but est donc d’amener les Etats à prendre conscience de la vacuité de la peine de mort. Pour que cette prise de conscience ait lieu, les pays-membres de l’Union européenne mènent une campagne mondiale pour l’abolition universelle de la peine de mort, campagne engagée principalement par le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius.
L’objectif de la conférence est de contribuer au débat sur l’abolition de la peine de mort au Liban, pratique qualifiée par tous les participants de «cruelle et vaine» puisqu’elle ne contribue en aucune façon au recul des actes criminels. Selon les organisateurs de la rencontre, «cette campagne pour l’abolition de la peine de mort a pour objectif de contribuer au débat sur la question, d’autant plus que l’abolition universelle de la peine capitale est l’un des objectifs essentiels de l’UE. En parallèle, des séances éducatives et de réflexion sur le sujet seront appuyées par l’ambassade de France.»
 Les participants ont donc réclamé à l’unanimité une abolition définitive de la peine capitale condamnant haut et fort ce procédé «inhumain et inutile». Ils ont démontré que «la peine de mort n’est pas la justice, mais l’échec de la justice.» Ce n’est donc pas un outil utile à la lutte contre la criminalité.
Rappelons que la peine de mort a été approuvée au Liban depuis la promulgation du code pénal en 1943. L’article 43 C.P. interdit l’exécution dimanche et vendredi et pendant les jours de fêtes nationales ou religieuses. Si la sentence de mort est prononcée à l’encontre d’une femme enceinte, l’exécution est ajournée jusqu’à l’accouchement. Une sentence de mort ne peut être imposée pour des crimes commis par des mineurs-moins de 18 ans- Plusieurs chefs d’Etat dont Charles Helou et Elias Sarkis ont appliqué un moratoire de fait et donc n’ont pas fait exécuter les verdicts, d’autres ont décrété des lois d’amnistie. La dernière exécution remonte à 2004, le Liban ayant adopté depuis un moratoire sur la peine de mort. Depuis l’indépendance jusqu’en 2004, il y a eu 56 exécutions.

Danièle Gergès

 

Les arguments
Le respect de toute vie humaine, la mort d’un être humain étant une perte irréparable.
La peine de mort n’empêche pas la criminalité.
La peine de mort a un caractère définitif.
Aucun système juridique n’est à l’abri de l’erreur.
La peine de mort constitue une violation des droits internationaux.

Les chiffres
99 Etats ont aboli la peine de mort pour les crimes.
8 Etats ont aboli la peine de mort pour les crimes de droit commun.
33 Etats dont le Liban respectent un moratoire sur les exécutions.
 57 Etats appliquent toujours la peine de mort.
Ou posez vos questions à info@roadsforlife.com Un site Internet sera prochainement disponible.

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