Magazine Le Mensuel

Nº 2873 du vendredi 30 novembre 2012

Le Saviez-Vous

Code de la route. L’urgence d’un amendement

 

Le 25 octobre 2012, le nouveau code de la route paraît au Journal officiel. Toutefois, la mise en vigueur de la loi requiert l’adoption des décrets d’application.

De nombreux importateurs de voitures et représentants de bureaux de dédouanage ont, d’ores et déjà, organisé un sit-in de protestation devant le siège des douanes, au port de Tripoli. Ils dénoncent l’interdiction d’importer des véhicules usagés sans une attestation mécanique du pays d’origine sur l’état du véhicule. Un comité a groupé le député Mohammad Kabbani, des représentants de la Direction de la circulation routière, du service d’enregistrement des véhicules et des importateurs de voitures et de motos. De nombreuses commandes de véhicules avaient été passées avant l’adoption du code de la route. Ils sont bloqués au port de Beyrouth. Les membres du comité ont étudié la possibilité de permettre l’entrée des véhicules dont les contrats d’achat ont été signés avant le 25 octobre 2012.
Adopté par le Parlement en juillet dernier, le nouveau code de la route, présenté à l’Assemblée en juin 2005, a été publié au Journal officiel fin octobre. Sur les 420 articles de la nouvelle loi, plus de 200 ont été amendés ou introduits pour la première fois depuis 1967.  
Le code de la route en vigueur, datant de 1967, est devenu obsolète.  Dans les années 1960, il y avait environ 55000 voitures dans le pays, aujourd’hui, il y en a près d’un million et demi. Il fallait d’urgence modifier le code de la route, mais et surtout, en appliquer les dispositions.

850 morts par an
Un code de la route inadéquat a contribué à aggraver la situation sur les routes du pays. D’après les statistiques, le nombre de victimes des accidents de la circulation s’élève en moyenne à 850 par an, et le nombre de blessés à plus d’une dizaine de milliers.
Préparé par la YASA entre 2003 et 2005, le nouveau code de la route a introduit des changements concernant le permis à points, le port de la ceinture de sécurité à l’arrière et l’obligation des sièges-bébés. Concernant les points, chaque conducteur en disposerait de douze. Toute infraction entraînerait, proportionnellement à sa gravité, un retrait de points. La perte complète de ces derniers signifierait un retrait du permis. Une formation spéciale de six mois dans une auto-école serait alors imposée pour le récupérer.
Le nouveau texte prévoit un meilleur encadrement de l’apprentissage de la conduite, un des plus gros problèmes, si ce n’est le principal, de la sécurité routière au Liban. Les examinateurs devront suivre une formation spéciale afin d’obtenir une licence. Celle-ci devra être renouvelée régulièrement pour pouvoir enseigner la conduite. Pour obtenir un permis, l’apprenti conducteur, devra passer deux épreuves, l’une théorique et l’autre pratique.
Dès l’année prochaine, le ministère de l’Education et de l’Enseignement supérieur prévoit de multiplier, dans les écoles, les campagnes de sensibilisation à la sécurité routière et au respect du nouveau code de la route.
Pour faire respecter ce code, des réformes administratives sont prévues. Une section spécialisée dans la sécurité routière sera créée au sein des FSI, elle aura pour mission de former de véritables agents de la sécurité routière capables de mieux contrôler les routes.
Le code de la route n’avait subi que de très légères modifications en quarante ans. Modifications qui ne correspondaient pas aux exigences d’une bonne gestion du secteur routier. Le Liban a pâti longtemps de l’absence d’une sécurité routière. Malgré l’aménagement des routes et des autoroutes et les mesures prises pour limiter les vitesses et contrôler la conduite, le nombre des victimes de la route a augmenté au fil des années, l’application de la nouvelle loi permettra-t-elle de réduire ce nombre?

 

Arlette Kassas
 


Développement des transports
Le secteur des transports au Liban s’est développé à une vitesse vertigineuse, il fallait impérativement amender le code de la route pour l’adapter aux nouvelles situations. Le parc automobile libanais, estimé à 70000 véhicules dans les années soixante, a atteint 1,4 million en 2012.

 
 

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