Magazine Le Mensuel

Nº 2873 du vendredi 30 novembre 2012

general

Indépendance An 69 Sous le signe des dissensions

Le 69e anniversaire de l’Indépendance est célébré cette année au milieu d’une crise politique aiguë qui secoue le pays. Cet anniversaire est marqué par de nombreuses nouveautés: un récital de trois grandes vedettes du Liban: Fairouz, Sabah et Wadih Safi, dont le répertoire musical national a enchanté les participants à la fête. Autre événement: la participation à la parade des élites estudiantines des universités du Liban.

Le président Michel Sleiman a choisi d’adresser le traditionnel message à la nation,  en présence des hauts responsables de l’instance judiciaire, des organismes de contrôle et du ministre de la Justice Chakib Cortbaoui. Ce fut l’occasion pour le chef de l’Etat de définir une vision d’avenir claire sur «la base de notre pacte national et de parachever le processus d’édification de l’Etat de l’indépendance sur des bases solides, en dépit des difficultés», a-t-il dit.
Le président de la République a réaffirmé également les grandes lignes de sa politique face à la crise actuelle. A l’approche de la date fixée pour le dialogue national, que les forces du 14 mars continuent à boycotter en l’absence d’une mesure radicale qu’elles préconisent, à savoir la démission du gouvernement, le président Sleiman a assuré l’attachement à la déclaration de Baabda, conséquence des dernières réunions de la table de dialogue qui avaient «fixé des constantes et des orientations constituant une feuille de route pour le Liban. Cette feuille de route pourrait aider le Liban à arriver à bon port, loin du jeu des nations, dans lequel nous nous sommes laissé entraîner en payant un lourd prix», a-t-il affirmé.
Son message met l’accent sur un appel au dialogue et sur l’organisation des prochaines élections législatives dans les délais prévus par la Constitution. Autre point important du message présidentiel: la nécessité de tenir le Liban à l’écart des conflits et des tensions dans la région.
Le chef de l’Etat a relancé un accord sur une série de priorités que nous devons nous engager à respecter. Nous devons ainsi éviter tout acte ou tout propos susceptible d’entraîner le Liban sur la voie de la discorde interne ou des conflits régionaux». Il est revenu sur la stratégie de défense et déclaré: «Nous devons poursuivre nos efforts pour renforcer l’ensemble de nos capacités nationales résistantes et dissuasives et aboutir à une entente sur une stratégie nationale de défense capable de protéger le Liban contre tout danger, toute agression ou toute occupation. Cette stratégie de défense devrait préserver le rôle central de l’Etat et sa responsabilité dans la gestion des affaires engageant le sort du pays. Et en même temps, nous poursuivons nos démarches afin de contraindre Israël à appliquer toutes les clauses de la résolution 1701, avec l’appui des forces de la Finul».
Le message présidentiel est clair: «consolider la sécurité et la stabilité constitue une condition au développement socioéconomique, au retour des émigrés, à l’encouragement des investissements». Il a passé en revue  les mesures prises ces dernières années dans ce but et les positions du Liban face au conflit sanglant sur le territoire syrien. Après avoir appelé les Libanais à lever tous les obstacles qui entravent le rétablissement de la confiance dans le Liban, il a tracé le chemin à suivre: «Le redressement commence par l’engagement ferme à respecter les clauses et l’esprit de la déclaration de Baabda, de manière à tenir le Liban à l’écart des conflits régionaux et à éviter d’en faire un terrain propice au trafic des armes et au passage de personnes armées. L’essence de l’indépendance impose d’abandonner les paris contradictoires sur la conjoncture étrangère et de se départir de toute logique hégémonique qui contredit l’esprit du pacte national».
Le dialogue encore et toujours, tel est l’esprit de l’appel présidentiel à l’occasion de la fête de l’Indépendance.

Arlette Kassas

 

 

Related

Mort du roi Abdallah. La dualité d’un souverain

Quand la francophonie renouvelle son public

Ibrahim Mneimné, architecte, urbaniste. «Beirut Madinati, contre la corruption des partis»

Laisser un commentaire


The reCAPTCHA verification period has expired. Please reload the page.