Magazine Le Mensuel

Nº 2873 du vendredi 30 novembre 2012

ECONOMIE

Le ralentissement se fait de plus en plus sentir

Magazine a appris d’une source digne de foi que le gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé, s’est fait accompagner d’une délégation de banquiers pour l’ouverture de la bourse de Londres, lundi 26 novembre. Cette délégation, qui comprenait aussi le P.-D.G. de la Middle-East Airlines (MEA), Mohammad el-Hout, a pris part à un road show dédié exclusivement au Liban. Cet événement a été initié par le patron de la BDL et les banquiers de la place de Beyrouth ont été invités à y participer afin que chacun évoque la situation de son établissement de crédit. La source a souligné que c’est la première fois que l’initiateur et l’organisateur d’un tel événement est l’autorité monétaire du pays. Cette démarche a été notifiée aux parties concernées il y a deux semaines. Riad Salamé semble déterminé à anticiper un atterrissage en douceur d’une économie nationale en perte de vitesse.
Ainsi, la dernière émission obligataire en devises, cogérée par le Crédit Suisse, Blom Bank et Byblos Bank, a été clôturée et les souscriptions se sont élevées à 1525 millions de dollars, un montant suffisant juste pour couvrir les dettes venant à échéance en 2013, alors que le Trésor avait prévu que l’émission d’eurobonds atteindrait 2,7 milliards de dollars. Les souscriptions des parties étrangères à l’émission ont été qualifiées de «faibles», se limitant à une part de 10%. Il faut relever que la participation aux opérations facultatives de swap a été aussi faible, représentant seulement 46% de l’ensemble de la valeur des obligations venant à échéance en 2003, ou 7014 millions de dollars, alors que les nouvelles souscriptions effectuées en cash ont représenté 56%. Pourtant, l’émission d’eurobonds a été marquée par des taux d’intérêt «intéressants mais de toute évidence à plus long terme». Les eurobonds ont été classés en trois catégories. La première, d’une durée de 15 ans, a un taux d’intérêt de 6.75%; la deuxième d’une durée de 10 ans et un taux d’intérêt de 6%, et la troisième catégorie pour une durée de 6 ans et un taux d’intérêt de 5,15%.
Les difficultés financières de l’Etat sont apparues avec le retard mis à payer l’acompte prévu à la société turque afin que le Liban puisse réceptionner le premier navire générateur d’énergie à la date convenue, le 11 novembre dernier. Cette date est conforme au contrat conclu entre le ministère de l’Energie et de l’Eau et la société turque en juillet dernier pour un montant global de 360 millions dollars, échelonné sur trois ans. Sur le plan du duo patronat/salariés, la bataille fait rage. L’enjeu de la lutte est de savoir qui devrait assumer les retombées du ralentissement économique et de l’inflation. Sachant que le problème de la stagnation et /ou du ralentissement économique ne peut être réglé par un relèvement du taux d’imposition des tranches sociales à revenu limité, si l’on en croit le prix Nobel d’économie, Joseph Stiglitz.
A titre d’exemple, le conflit qui oppose l’Association des banques au Liban (ABL) et le syndicat des employés de banques. Le bras de fer entre les deux parties dure depuis un an et demi sans que des prémices de solution ne pointent à l’horizon. Dans les faits, les négociations entre l’ABL et le syndicat des employés ont traîné sans résultat pendant dix-huit mois, avant que ce dernier n’ait recours à la médiation du ministère du Travail. Cette médiation, qui était supposée se conclure en trois semaines, se poursuit depuis cinq mois. Cet exemple de notre vie au quotidien n’exclut pas la nécessité de mentionner le recours du patronat à plusieurs reprises à un moyen «vieux comme le monde», à savoir la division du syndicat des employés d’une entreprise privée. L’expérience de l’affaire du Spynneys en est la meilleure illustration.          

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