Jusqu’au 31 décembre à la galerie Agial.
Mouna Bassili Sehnaoui est une femme exceptionnelle qui a l’art dans ses tripes et dans son cœur. Ses toiles se déclinent en une kyrielle d’émotions, les rendant toutes attachantes. C’est autour d’un café dans son atelier et sur fond de musique classique que l’artiste nous a parlé de sa dernière exposition qui regroupe des chefs-d’œuvre réalisés avec son style inimitable. Elle parle avec des mots simples d’amour, de sentiments et de nostalgie.
«Je suis amoureuse du Moyen-Orient. Il regorge de merveilles. Nous avons un pays merveilleux. Il faut préserver ses beautés, créer et ne pas copier une culture qui n’est pas la nôtre. L’art figuratif est dans mes tripes et ma culture. J’ai alors décidé de vivre mes rêves tout en vivant avec ce qui se passe autour de nous», raconte Mouna Bassili Sehnaoui. Il faut dire que l’attachement de l’artiste à l’Orient est presque passionnel. Ne pouvant exprimer son Orient avec des mots, elle l’exprime avec des couleurs et des images.
«L’idée de cette exposition m’est venue en 2005. Aux XVIIIe et XIXe siècles, de nombreux artistes venus d’Europe ont visité notre région rapportant avec eux des aquarelles et croquis qu’ils ont peints in situ, et puis, dans leurs ateliers outre-mer, ils ont développé ces esquisses en peintures à l’huile et gravures. J’ai longuement regardé leurs gravures, je suis retournée sur les mêmes lieux (ceux que l’on peut encore reconnaître au Liban certes) et j’ai réalisé des aquarelles sous le même angle que ces peintres du passé. De retour dans mon studio, j’ai développé le thème en des peintures à l’huile ou à la gouache», explique-t-elle. Que voulaient dire ces artistes? Que cherchaient-ils? Que trouveraient-ils aujourd’hui? Mouna Bassili Sehnaoui a essayé de répondre à cette question en couleurs avec son style si particulier et reconnaissable entre mille. Ses aquarelles représentent la réalité et sont plus objectives que subjectives. Les gouaches révèlent d’autres émotions. «La gouache permet de peindre ce qui reste en soi», dit-elle. Enfin, les huiles sont «un manifeste». «J’ai mis dans la toile figurative plusieurs fenêtres qui me permettent d’ouvrir plusieurs espaces-temps». Des toiles qui révèlent passion, émotion, amour et nostalgie. A ne rater sous aucun prétexte!
Christiane Tager Deslandes
Bio en bref
Née en Egypte, Mouna Bassili Sehnaoui a fréquenté l’Université américaine de Beyrouth et l’Université de l’Arizona, où elle a étudié les beaux-arts. Elle a participé à des expositions collectives au Liban, en Europe, aux Etats-Unis et au Moyen-Orient. Elle a également tenu des expositions personnelles au Liban depuis 1973, ainsi qu’à Dubaï, à Paris et en Arabie saoudite. En 1990, l’une de ses œuvres a été sélectionnée pour le 41e Grand Prix international de peinture de Deauville, en France. Ses œuvres ont remporté plusieurs prix, sont exposées dans des musées et font partie de nombreuses collections privées à travers le monde.