Magazine Le Mensuel

Nº 2882 du vendredi 1er février 2013

Confidences Liban

Confidences Liban

Le cap sur Damas
Les évêques orthodoxes mettent le cap sur Damas au cours de la première semaine de février pour participer à la cérémonie d’investiture du nouveau patriarche grec-orthodoxe d’Antioche, Youhanna 1er Yazigi. Seront présents à l’événement, des représentants des Eglises orthodoxes de Russie, de Turquie, de Bulgarie et de Roumanie aux côtés de représentants des Eglises orientales: maronite, copte, syriaque… Le patriarche Yazigi célébrera une messe officielle à Beyrouth à une date ultérieure. Les évêques, qui partent du Liban pour la cérémonie d’investiture, vont se joindre à la délégation russe qui se rend en Syrie via Masnaa, où des mesures seront prises pour assurer la sécurité du convoi. Le nouveau patriarche orthodoxe compte se rendre plus tard à Moscou.

 

Majorités confessionnelles
Dans le cadre des réunions de la sous-Commission, chargée du débat sur la loi électorale, le député Ahmad Fatfat a suscité le débat en soulevant la question de la nomination par le Hezbollah du chef du gouvernement, Najib Mikati, aux dépens de la majorité sunnite en imposant le fait accompli grâce aux «chemises noires». On attribue à ce sujet au député Sami Gemayel les propos suivants: «Désigner un Premier ministre sans l’approbation de la majorité sunnite pour une fois, c’est possible. Mais le régime syrien et les forces du fait accompli ont nommé des présidents libanais de la République pendant des décennies au détriment des chrétiens et sans l’approbation de leur majorité».


Destination: Moscou pour Raï
Fin février, le cardinal Mar Béchara Boutros Raï sera à Moscou, en réponse à une invitation que lui a adressée le patriarche Kirill 1er. Une visite importante, estiment les responsables, surtout en cette période où l’avenir des minorités chrétiennes dans la région et les répercussions de la crise syrienne sur le Liban sont à l’ordre du jour, d’autant plus que la Russie tente d’endosser le rôle de protecteur de ces minorités. Moscou souhaite, par ailleurs, que le Liban soit impliqué dans le processus du fait de sa structure particulière et étant le seul pays de la région à être doté d’un président chrétien. Les préparatifs et le calendrier de la visite en Russie du chef de l’Eglise maronite ont déjà été mis sur les rails.

 

Vitres teintées: service gratuit!
Rejet par les ministres du projet soumis au Conseil par le ministre de l’Intérieur, Marwan Charbel, la semaine passée. Un projet portant sur l’application d’une taxe de 1000 dollars sur les véhicules dotés de vitres teintées ou encore l’interdiction totale du phénomène. Les ministres ont plaidé pour le maintien de la gratuité des permis que le ministre accorde. Celui-ci ne compte cependant pas céder et se propose de récidiver en soumettant à nouveau le projet à ses pairs qui vont commencer à réclamer des permis à leurs sbires avant les élections, en plus des plaques d’immatriculation spéciales qu’ils obtiennent via le ministère. Un député relève que le numéro de la plaque de son véhicule fait partie de l’héritage familial, c’est celui qu’avait déjà son grand-père.


Russie-Liban: L’économie dans l’air
Une délégation économique russe est attendue prochainement à Beyrouth pour examiner les possibilités de consolider les relations bilatérales, suite aux pourparlers effectués par le président Michel Sleiman avec les autorités russes, lors de sa visite à Moscou. La Chambre de commerce russe souhaite honorer le président des instances économiques libanaises et inaugurer un véritable chantier économique entre les deux pays. L’adjoint au ministre des Affaires étrangères, Mikhaïl Bogdanov, responsable du dossier régional, sera prochainement à Beyrouth pour examiner la situation des réfugiés syriens au Liban, le président Vladimir Poutine ayant exprimé à son homologue libanais la disposition de son pays à leur apporter de l’aide.

 

Projet remis sur les rails
La résurrection du chemin de fer a figuré au menu des sujets que le président Michel Sleiman a évoqués avec les responsables russes qui se sont dit tout à fait disposés à examiner la question en envoyant une délégation sur place. L’office des chemins de fer et les employés qui travaillent dans ce secteur continuent à recevoir leurs salaires alors qu’ils n’ont rien à faire… Le chef de l’Etat pense que la réactivation de ce moyen de transport peut alléger le trafic et faciliter les mouvements de transit comme c’était le cas avant la guerre. Les autorités russes avaient soulevé la question, il y a plusieurs années, avec le Liban, mais les circonstances n’étaient pas favorables à ce projet

 

Le président et le patriarche
Le patriarche de Moscou et de toute la Russie Kirill 1er, porte une grande estime au président Michel Sleiman et apprécie sa manière d’aborder l’actualité libanaise, la conjoncture régionale et la question des minorités, révèle un dignitaire religieux présent à la rencontre entre les deux hommes. Evoquant le sort des minorités dans la région, le patriarche orthodoxe a souligné que la formule libanaise pourrait être un exemple à suivre. C’est la troisième fois que Kirill 1er rencontre le président libanais à qui il a tenu à offrir thé et bouchées sucrées, une civilité réservée aux visiteurs privilégiés. Il y a quelque temps, rapporte un prélat, le patriarche russe recevait une autre personnalité libanaise, dont l’approche lui paraissait peu convaincante, il avait donc opposé un «Niet» catégorique au serveur qui lui demandait s’il fallait servir le thé. La chaleur de l’accueil réservé au président libanais était remarquable, surtout que le patriarche Kirill a accompagné son hôte jusqu’à la sortie à l’étage inférieur, au moment du départ.

 

Constantes joumblattistes
Le député Walid Joumblatt est attaché à ses constantes, à cette étape, selon ses proches.
•Toute majorité politique résultant des élections sera dans l’impossibilité de renverser l’équation.
• La tenue des législatives s’inscrira dans un règlement global. L’entente politique dépasse la loi et les élections et entre dans le cadre d’un package deal incluant la présidence du Conseil, le gouvernement d’union nationale et le président de la République élu par la nouvelle Assemblée.
• L’accord Hezbollah-Moustaqbal est l’épine dorsale de tout règlement.
• L’ouverture envers tout projet garantissant la non-marginalisation du leadership joumblattiste. Pas d’alliance préétablie.

 

Bol d’oxygène pour Assir
La «promenade» de cheikh Ahmad el-Assir à Kfardebiane avait pour but d’apporter un bol d’oxygène médiatique à l’homme qui se sentait en perte de vitesse dans les ruelles de Saïda, rapportent des sources de la ville. Celui qui analyse les quatre sit-in organisés par le cheikh provocateur réalise le rétrécissement de son public, surtout depuis qu’il a perdu le soutien des Hariri. Certains commerçants ont même fermé leurs portes le long du boulevard Nazih Bizri jusqu’à la Corniche, lorsqu’ils ont vu Assir se promener accompagné du chanteur converti, Fadl Chaker et de quelques adeptes armés. La ruée vers le Kesrouan était préparée, ajoute cette source. Parmi «les promeneurs», il y avait quelque quatorze individus recherchés par la justice dont Amjad el-Assir, frère du célèbre Ahmad, accusé d’avoir tué trois personnes dans l’accrochage de Taamir/Aïn el-Heloué.

Al-Nosra étend ses tentacules au Liban-Nord
Une instance politique importante se dit inquiète après avoir reçu des rapports documentés sur l’existence d’une branche libanaise du Front al-Nosra syrien. Les informations qui lui sont parvenues révèlent qu’un nombre de combattants libanais qui militent sous la bannière de cette organisation terroriste, ont trouvé la mort au cours des dernières batailles à Homs, la semaine passée. D’autres Libanais dans la même mouvance auraient péri dans la bourgade de Halate à Tal kalakh, près du célèbre «piège» dans lequel seraient tombés des dizaines de combattants libanais, syriens et étrangers, début décembre passé. Les trois Libanais du Front al-Nosra à Homs (Khaled Wafi el-Ahmad, Talal Ezzeddine, Ahmad Wardan Khalidi) se seraient infiltrés sur le territoire syrien grâce au réseau de Houssam Sabbagh à Tripoli. L’homme, qui reçoit des fonds de l’Arabie, de quelques pays du Golfe et même d’Australie, a fait aussi passer des étrangers dont des dizaines de Pakistanais, de Saoudiens qui ont trouvé la mort à Homs, il y a une dizaine de jours. On dit que le réseau Sabbagh s’étend jusqu’à la Turquie par où a été acheminé Mahmoud Riad Mahmoud qui a péri à Alep le mois passé. Ce combattant tripolitain est le frère de Bilal Mahmoud (Abou Jandal) que les forces de l’ordre ont été accusées d’avoir liquidé à Bab Tebbané en mai 2007.

Guerre syrienne à Aïn el-Heloué
De l’avis d’une source palestinienne, les informations propagées par le mouvement Hamas sur les événements de Aïn el-Heloué ne sont pas précises. «Hamas, dit-elle, qui cherche à étendre son hégémonie sur les camps, a tenté pour des raisons politiques de couvrir les éléments armés de Fateh el-islam qui ont pris d’assaut les sièges du Front populaire -Commandement général, de Fateh-Intifada et de la Saïka dans le camp et les ont transformés en centre d’hébergement pour les déplacés venus du camp de Yarmouk en Syrie». Hamas, ajoute cette source, a prétendu que l’attaque des QG était un incident individuel, alors qu’il s’agit d’une opération politico-militaire menée par Nidal Abdel Rahman et Bilal Badr, tous deux membres de Fateh el-islam, qui -pour faire diversion- ont hissé les bannières de Jamaat Ansar Allah du cheikh Jamal Sleiman. Et cela pour se venger de la mort en Syrie de huit Palestiniens de Aïn el-Heloué qui avaient combattu dans les rangs de l’ASL, dont notamment Mahmoud Sleiman, neveu de Jamal Sleiman, et Mahmoud Husni Abdel Kader. Lorsque les assaillants n’ont rencontré aucune résistance, ils ont installé des déplacés dans les locaux vidés avec la bénédiction des forces islamistes palestiniennes et du Hamas. Ce dernier a nié vouloir, à travers ces agissements, la liquidation politique et structurelle des mouvements palestiniens proches de Damas.

Un espion à Ouzaï
L’agent du Mossad appréhendé par les Renseignements de l’armée, cette semaine, planifiait d’infiltrer le projet Wa’ad de construction des immeubles détruits par Israël en 2006, affirment des milieux de la banlieue-sud. L’homme qui a pour nom Talal Khalil, chiite de la Dahyé, a été longtemps épié avant d’être arrêté. Il a avoué collaborer avec les services spéciaux israéliens depuis plus de dix ans au Liban et aussi en Europe où il séjourne souvent. La mission qui lui était confiée consistait à recueillir des informations détaillées sur le projet urbain Wa’ad afin de savoir qui en sont les bénéficiaires et à infiltrer l’entreprise (hommes d’affaires, ingénieurs, investisseurs…) pour connaître l’état des lieux dans le moindre détail. Khalil contactait le Mossad à partir d’un appartement loué à Ouzaï grâce à un équipement de communication sophistiqué que les services israéliens lui avaient procuré. D’après ces mêmes milieux, on ignore si l’épouse de Talal Khalil, de nationalité bulgare, est sa complice, mais elle aurait propagé des allégations sur l’implication de son mari dans l’explosion du convoi israélien à Burgas sur la mer Noire, le 18 juillet passé. Elle a aussi été soutenue par les organes de son pays qui lui ont demandé des informations sur le sort de Khalil. Ce dernier a été transféré devant le parquet militaire.

 

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