L’AUB présente une exposition originale: celle des collectionneurs, Saleh Barakat, Anachar Basbous, Georges Corm, Raymond Audi, Abraham Karabajakian, Ramzi Saïdi, Afaf Osseiran et Tony Salamé. Intéressant? Certes! A travers l’exposition Profiles: Collecting Art in Lebanon, l’Université américaine de Beyrouth a voulu valoriser le collectionneur d’art. Mais surtout en dresser le portrait, décrire ses motivations, sa façon de faire. Des interviews de ces collectionneurs ont été enregistrées et sont diffusées sur des écrans. «A travers cette exposition, nous avons voulu inverser les rôles et mettre en valeur la figure du collectionneur et ses pratiques», explique Octavian Esanu, le curateur de la galerie de l’AUB. «Les interviews présentées ici lèvent ainsi le voile sur certains types de collectionneurs libanais: le collectionneur privé, le mécénat d’entreprise, les collectionneurs à but non lucratif, ceux qui ont commencé à zéro et ceux qui ont hérité leurs collections», poursuit le curateur.
Dans ces entretiens, César Nammour raconte l’historique des collections artistiques et leur fonctionnement au Liban. Raymond Audi s’arrête sur les découvertes qui l’ont éveillé à l’art contemporain. Ramzi Saïdi dévoile sa passion pour l’art et parle de ses rencontres avec les artistes. Anachar Basbous révèle, quant à lui, son attachement sentimental et émotionnel à la collection de son père. Saleh Barakat nous parle de son expérience personnelle de galeriste (galerie Agial) et présente différents portraits de collectionneurs types. Tony Salamé retrace les raisons de son amour de l’art contemporain et relate la création de la Fondation Aïshti. Enfin, Abraham Karabajakian, qui a réalisé une très belle collection avec Roger Akoury, révèle ses motivations, enjeux et démarches.
Qu’est-ce qui en ressort? Ce qui incite le collectionneur à collectionner, est, inextricablement, la passion. Pour lui, découvrir un artiste ou une toile constitue un véritable bonheur.
Christiane Tager Deslandes
Jusqu’au 24 août, à la AUB Art Gallery