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Nº 2897 du vendredi 17 mai 2013

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A São Paulo, le succès sans limites des Libanais d’origine

Le dernier livre de Carlos Abumurad jette la lumière sur la place essentielle qu’occupent les immigrants libanais dans la société brésilienne. A São Paulo, ils ont le plus important hôpital de la ville. Ils ont aussi réussi une surreprésentation en politique. Bienvenue dans un pays où notre diaspora a su transformer les structures sociales de son pays d’accueil.

Le journaliste et l’auteur Carlos Abumurad est d’origine libanaise. Il a passé plusieurs années à étudier son histoire familiale et celle de célébrités libano-syriennes devenues des entrepreneurs brésiliens. Résultat: son livre Syrians and Lebanese who make history in Brazil paru récemment présente quarante biographies, des photos et des interviews avec ces personnalités. L’ouvrage comporte également un résumé des vingt-deux entités libano-brésiliennes. En fournissant au public l’histoire de ces entrepreneurs, l’auteur a réussi à relater le parcours, souvent méconnu, de ces émigrants. Il n’existe pas encore, selon lui, un ouvrage qui le raconte. Mais qui sont ces derniers qui ont tant influencé la société brésilienne? Pourquoi les Libano-Syriens ont-ils généralement bonne réputation au pays de la Samba? La première raison est liée au fait qu’ils ont apporté leurs expérience et savoir-faire à un pays qui les a très bien accueillis. Ainsi l’économiste João Sayad, docteur diplômé de l’Université de Yale, est à l’origine du plan intitulé Cruzado Plano, modifiant le système financier brésilien en 1985. Il a également occupé la fonction de secrétaire d’Etat de la Culture à São Paulo.  
Les Libanais ont également réussi dans le secteur commercial: ainsi Ricardo Sayon est le gérant de l’une des chaînes les plus célèbres de magasins de jouets du Brésil. Quant à Guilherme Afif Domingos, il est propriétaire de la compagnie d’assurances Indiana. Il a été, lui aussi, secrétaire d’Etat du Travail de l’Etat de São Paulo. Mais les Libano-Brésiliens n’ont pas seulement fait leurs preuves dans le commerce, l’économie et les affaires, ils ont brillé également dans le domaine médical et sanitaire. Preuve en est: ils ont construit en 1931 l’hôpital syro-libanais. C’est le plus important en Amérique du Sud et l’un des plus célèbres centres médicaux au Brésil en raison de sa qualité de soins, d’enseignement et de recherche. L’hôpital a, d’ailleurs, acquis une réputation internationale en tant que centre d’excellence médicale. Il a été, récemment, au cœur de l’actualité puisque c’est ici que le président Hugo Chavez a été traité pour son cancer.
 

Pauline Mouhanna (Etats-Unis)
 

Quid de leur nombre?
Les statistiques indiquant le nombre de Brésiliens d’origines libanaise et syrienne ne sont pas vérifiées. Mais pour des chercheurs qui se sont penchés sur ce sujet, près de six millions d’origine libanaise vivraient au Brésil. Et ils seraient environ quatre millions d’émigrés syriens ou de brésiliens d’origine syrienne.

 

Une histoire datant de plus de 130 ans
En 2010, le Brésil a commémoré plus de 130 ans d’émigration libanaise sur son territoire. Les Libanais sont arrivés par groupes à partir de 1880. Selon le chercheur Roberto Khatlab, ils ont été attirés par le pays grâce à l`empereur brésilien Dom Pedro II d’Alcantara qui a visité le Liban, la Syrie, la Palestine et l’Egypte en 1876 et qui les a encouragés alors à l’émigration. La deuxième vague de départ s’est passée de 1900 à 1950. Durant cette période, ils ont progressé et sont devenus d’importants hommes d’affaires, spécialisés dans la production industrielle. Enfin, la troisième grande phase a eu lieu en 1975 et elle est le résultat de la guerre qui a ravagé le Liban.

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