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Nº 2899 du vendredi 31 mai 2013

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Rencontre

Aurélien Lechevallier. «La présence des femmes, un puissant levier de changement»

L’Institut français du Liban, en partenariat avec Women in Front, a organisé une formation médias destinée à une trentaine de femmes engagées en politique, dans le but de développer leurs compétences médias. Aurélien Lechevallier, directeur général de l'Institut français, répond aux questions de Magazine.

Pourquoi cette formation médias aux femmes engagées en politique?
Dans le contexte politique actuel au Liban, il a semblé essentiel à l’Institut français de soutenir les initiatives libanaises en faveur des femmes engagées en politique. L’association Women in Front nous a contactés pour organiser ce séminaire et nous avons choisi de soutenir ce beau projet en lui proposant d’être partenaires. Ce média training, tout en restant neutre politiquement, apporte une vraie plus-value à ces femmes qui auront à intervenir dans les médias dans le cadre de leur campagne, voire de leurs responsabilités politiques futures.
 

En quoi consiste-t-elle au juste?
Concrètement, cette formation aux médias et aux techniques de communication a pour ambition de développer les compétences médias d’une trentaine de femmes libanaises engagées en politique. La structuration du discours, la communication en temps de crise, les règles de déontologie sont des thèmes qui ont été abordés lors de cette formation par les trois expertes en média training auxquelles nous avons fait appel – Diane Galliot, intervenante française, Lynn Tehini et Mirna Chidiac, intervenantes libanaises. Le travail et l’investissement personnel de ces trois femmes dans la formation ont été appréciés et salués par toutes les participantes.
L’alternance de séances plénières, où les formatrices ont apporté un contenu théorique aux participantes et d’exercices très pratiques, a rencontré un vif succès. Enfin, nous avons choisi de mettre en place un système de traduction simultanée arabe/ français qui a permis à toutes les femmes de suivre dans les meilleures conditions possibles ce média training. En effet, les participantes seront amenées à s’exprimer en arabe dans les médias libanais et il était essentiel pour nous de les faire travailler dans plusieurs langues.

 

La formation est-elle limitée à ces trois jours ou nécessite-t-elle un certain suivi?
Trois jours, c’est court pour explorer tous les rouages de la communication! Diane Galliot attend par exemple un vade-mecum personnalisé des bonnes pratiques de communication de la part de chaque participante: le travail se prolonge après la formation. Nous envisageons d’organiser d’autres types de rencontres, comme un cycle de conférences, afin de poursuivre l’accompagnement des femmes dans la vie publique. A leur demande, nous réfléchissons à l’organisation d’une seconde session de formation.
Cette formation serait-elle applicable à des personnes déjà connues et qui exercent la politique depuis un certain moment ou se limite-t-elle à ceux et celles qui y font leurs premiers pas?
Oui. Des femmes expérimentées ont participé à ce séminaire. Toutes sont engagées dans la vie publique au Liban et sont désireuses de s’investir dans la vie politique de leur pays. Certaines ont déjà une expérience politique et une pratique évidente des médias, d’autres moins. Cette formation s’applique donc à tous les types de profils. Nos trois expertes ont travaillé ensemble pour construire un programme de formation adapté aux attentes, aux profils et aux besoins des participantes, ainsi qu’au contexte libanais, et c’est bien ce qui a fait la richesse de cette rencontre ouverte à toutes les femmes de conviction qui souhaitent se perfectionner dans leur relation aux médias.

 

Croyez-vous qu’une telle initiative changera le schéma politique, surtout au Liban, à court ou à long terme?
Nous sommes intervenus en tant que soutien à Women in Front avec le troisième partenaire de ce projet, Canal France International (CFI). Nous nous sommes engagés auprès de WIF car nous sommes convaincus de l’importance de la représentation des femmes et du respect de la parité dans le monde en général et au Liban en particulier. La présence des femmes sur la scène politique est un puissant levier de changement. Nous croyons en cette idée.
Au cas où l’une ou plus des trente femmes dont vous avez contribué au développement des compétences arrive à la Chambre, vous croyez que ce que vous leur avez inculqué comme formation est suffisant?
Comme je vous l’ai dit, les profils des participantes sont très variés. Il s’agit surtout pour Women in Front et l’Institut français du Liban, d’accompagner une dynamique positive dans la société civile pour valoriser davantage le potentiel des candidates sur la scène politique libanaise.

Propos recueillis par Karla K. Ziadé
 

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