En Angleterre, aux Etats-Unis et dans le monde anglo-saxon, son nom fait bouger les amoureux de la musique électronique. Nicole Moudaber est connue pour être «la reine de la danse techno». Cette femme douée était en tournée aux Etats-Unis à l’occasion de la sortie de son nouvel album Believe. Magazine revient sur sa carrière bien réussie.
Elle a fait danser des milliers de personnes. Son style est presque atypique. Pour s’épanouir, cette D.J. a besoin de faire changer les choses. Faire évoluer les pistes, les personnes, mais aussi les personnalités. Tout a démarré bien avant les années 90.
Mais après la guerre qui a ravagé le Liban, Nicole Moudaber prend l’initiative d’organiser une soirée en plein centre de Beyrouth. Près des ruines et des cendres retentissaient les sons de sa musique. La jeune Libano-Nigériane se rappelle très bien cet épisode. «Une chose magique s’est passée cette nuit-là. Nous avons dansé ensemble toute la nuit. Nous étions de tous les horizons et de divers milieux. Musulmans, chrétiens, druzes et juifs étaient ensemble dans une ville en ruine». Mais alors qu’elle organisait des soirées au goût de la majorité, un incident la découragera à poursuivre ses activités au Liban. Un soir, au cours d’une party pour Halloween, des radicaux arrivent et la critiquent.
Cet événement lui fait comprendre que, dans les années 90, ses idées culturelles n’étaient pas bien perçues. «J’ai alors décidé que Beyrouth n’était plus un endroit pour moi à cause de tous les troubles politiques qui s’y déroulaient à l’époque». La belle artiste se dirige alors vers Londres. Dans la capitale anglaise, qu’elle considère aujourd’hui comme sa deuxième maison, elle signe avec le club Turnmills. Elle organise des soirées mensuelles pour cette institution légendaire connue pour son house, hard danse et hard techno. «Les meilleurs moments de ma vie se sont écoulés dans ce club. J’ai donné libre cours à mes capacités créatives et je programmais toute la nuit musicalement. Je me souviens encore comment j’ai organisé le premier concert du D.J. espagnol Paco Osuna dans ce club».
Parallèlement à cette expérience, Nicole Moudaber a terminé ses études universitaires là-bas. Mais la musique reste sa plus grande passion, surtout la techno.
A ceux qui l’interrogent comment elle se débrouille pour se faire autant connaître dans un monde si masculin, elle explique qu’elle n’a jamais eu de problèmes jusque-là. «Cette musique est un état d’esprit. Elle peut être écoutée par tous et appréciée même des enfants». Son succès l’a poussée à travailler avec des artistes très connus dans le milieu. Tel que sa collaboration avec le producteur techno suédois le D.J. Adam Beyer (voir encadré). Outre cette collaboration, Moudaber organise prochainement une fête cet été à Ibiza, à la fin du mois d’août, ainsi que de nombreux spectacles autour de l’île. Stacey Pullen, Anja Schneider, Guti et Gary Beck pour n’en nommer que quelques-uns seront présents. L’ambiance s’annonce au top.
Pauline Mouhanna
Son nouvel album Believe
Le nouvel album Believe de Nicole
Moudaber a reçu le soutien de Carl Cox, Victor Calderone et du patron du label Drumcode, Adam Beyer. Ce qui le distingue: son rythme techno, de la basse et la voix sensuelle de Moudaber. Cet album a aussi séduit la presse mondiale. Dans l’une de ses interviews au New York Times de Miami, la belle brune a expliqué que la musique house, le techno et tout genre de musique entre ces deux la mettent bien à l’aise. «Je suis connue pour ma techno, mais je produis des trucs plus profonds aussi. Mon album reflète cela», confie Nicole Moudaber.