Cristina Anliker Mansour. Son nom ne vous dit pas grand-chose. Et pourtant, cette jeune femme est une politicienne qui milite pour les droits des femmes, les familles et les étrangers en Suisse. Portrait d’une Libano-Péruvienne qui a su graver les échelons suisses.
Cristina Anliker Mansour est née au Brésil, en 1964, d’une mère péruvienne et d’un père libanais. Son père était un homme d’affaires et sa mère avocate et femme politique qui a travaillé pour un syndicat. Ses parents se sont séparés quand elle avait quatre ans. Dès son plus jeune âge, Mansour se passionne pour les langues. Dans une interview, elle confie: «Elles me fascinaient. Chaque jour, je rêvais d’autres pays. Et dans mes rêves, je parlais d’autres langues». En 1985, Cristina Mansour part pour l’Allemagne mais ne sent pas à l’aise. «Je me sentais très seule. Alors, j’ai décidé de venir en Suisse». Deux ans plus tard, elle épouse un Suisse et devient ainsi une citoyenne qui a des droits et devoirs. «Dès le début, j’ai pensé qu’il vaut mieux apprendre l’allemand si je veux bien m’intégrer». Mais son envie de s’adapter ne s’arrête pas là. Elle assiste aussi à une variété de cours, du français en passant par l’allemand et s’engage pour l’entraînement et l’éducation des adultes. Elle s’implique par ailleurs dans divers projets locaux et dans la promotion de l’intégration dans la ville de Berne. «Le travail bénévole est une forme de mise en réseau, dit-elle. Et c’était aussi une contribution pour moi en tant que citoyenne. Je ne peux réclamer des droits si je ne suis pas prête à donner quelque chose». Grâce à son travail dans la capitale suisse, Mansour attire l’attention d’un membre de la Chambre des représentants, Barbara Gurtner, qui la pousse à se présenter aux élections. En 2007, elle obtient un siège au Parlement de la ville de Berne en tant que représentante de l’un des quatre partis verts. Elle décrit son parti comme étant plutôt de gauche. «Nous voulons atteindre l’égalité pour les étrangers. L’égalité des droits. Nous luttons contre la discrimination et le racisme». Mais Mansour explique qu’il y a encore beaucoup de chemin à faire. En effet, les initiatives locales qui donnent aux étrangers le droit de vote ne sont pas encore passées. «Le canton de Berne est très conservateur. La ville est très libérale, progressive, mais la campagne est notre problème», ajoute-t-elle. Même si les étrangers ne peuvent pas voter en Suisse, il y a des moyens pour qu’ils soient dans la politique locale, explique Mansour. «Je leur dis: engagez-vous dans votre quartier, peu importe comment, dans une organisation, à l’école. Participez chaque fois que vous le pouvez. Informez-vous sur les sujets politiques. Et ne laissez pas les autres décider pour vous». Ce message, elle le lance surtout aux femmes qui ont beaucoup du mal à trouver leurs places lorsqu’elles sont étrangères et victimes de discrimination. Peut-être que comme elle, elles pourront ainsi améliorer leurs conditions.
Pauline Mouhanna
Berne, une capitale historique
La capitale de la Suisse fait partie du
patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1983. Elle est connue pour avoir conservé son
caractère historique. La vieille ville de Berne possède six kilomètres d’arcades en tonnelle, l’une des plus longues promenades
commerçantes couvertes d’Europe.