Kathy Najimy, la fameuse actrice américaine de descendance libanaise, a dernièrement été considérée par les critiques comme l’une des personnes les plus drôles aux Etats-Unis. Alors que l’Amérique lui voue un respect incroyable, retour sur un parcours si marquant à Hollywood.
Lorsqu’un jour, sa mère quitte le Liban, âgée de 18 ans, pouvait-elle déjà savoir que sa fille sera un jour élue femme de l’année aux Etats-Unis? S’il est sûr que rien ne présageait à la jeune Kathy un tel destin, ses deux parents ont eu le mérite de lui donner confiance en elle, en ses origines. Pour elle, tout a commencé en Californie.
Pays des rois et des reines
C’est ici qu’elle grandit entourée de sa famille et ses cousins. A ses amis de classe, elle racontait qu’elle est complètement de pur-sang libanais. Lors d’un événement arabo-américain, elle raconte son histoire: «J’employais cette expression devant qui voulait l’entendre. A l’école primaire, d’autres enfants apportaient des albums de leurs vacances avec des photos de leurs chiens. Pour ma part, j’apportais le persil, les feuilles de menthe et le bourgoul et faisais du taboulé pour toute la classe. C’était presque ma carte de visite… Je ne sais pas… C’était la chose la plus importante dans ma vie». Kathy ajoute qu’elle a vraiment beaucoup appris de son entourage, des femmes surtout. «Elles parlaient l’arabe et me racontaient des histoires, me relatant leur Liban… Que c’est beau et chaud. Elles me parlaient de ces réveils matinaux avec sur la table à manger des abricots, de la labné…». Quant à sa tante Alice, elle leur préparait du pain frais. Un autre goût du pays. Mais c’est de sa maman que Kathy Najimy a retenu le plus. «Elle m’a enseigné la musique et l’âme du Liban. Et à propos de la famille et de la fierté». Dans la tête de l’actrice aussi, le pays de ses ancêtres est composé de rois et de reines. «Je savais, dès le moment où je suis née, que je venais du pays des rois et reines. En fait, je suis sûre que je menais ma mère à la folie quand je lui disais que j’étais bien une princesse et que je devais être traitée ainsi».
A bien y penser, Kathy Najimy est bel et bien une princesse mais de Hollywood. Pour le croire, il faut juste revenir à sa longue carrière. Après avoir débuté au cinéma, dans les années 90, avec plusieurs petits rôles, elle obtient un vrai premier rôle dans Sister Act, en 1992. Elle le reprend, en 1993, dans Sister Act II: Back in the Habit. En 1997, elle se fait particulièrement connaître comme la voix de Peggy Hill, dans King of the Hill. A Broadway, la critique acclame Kathy pour son interprétation de Mae West dans Dirty Blonde. Elle est également apparue dans les premières productions de V DAY avec The Vagina Monologues. Plus récemment, Kathy a été vue dans Desperate Housewives, Drop Dead Diva et Ugly Betty. Et dans Chicago Hope, Disneys’ The Scream Team. En bref, une carrière riche et intense.
Mais malgré tout ce succès, pour elle, la seule «vérité, c’est qu’il n’y a pas de cinéma, de show TV et aucune somme d’argent ou de célébrité qui ne pourrait jamais plus compter pour moi que le pays extraordinaire dont je suis originaire. Je suis fière d’être de cette contrée des rois et des reines, et anxieuse et fière de voir ma fille embrasser son héritage».
Pauline Mouhanna (Etats-Unis)
Une femme engagée
Kathy Najimy a donné des conférences pour plus de cinquante organisations humanitaires dans toute l’Amérique. Pour ses vingt ans d’activisme contre le sida, elle a été honorée à Los Angeles, ainsi que par la L.A. Distinguished Achievement Award du Gay Center. Kathy a posé deux fois pour la campagne populaire de Peta. «Je préfère aller nue que porter de la fourrure», dit-elle. Et en 2000, elle a reçu le Prix humanitaire de l’année de Paul McCartney pour ses participations aux campanes de Peta.