Roumié: 13 millions de dollars partis en fumée
La Cour des comptes a mis la main sur le dossier relatif à la première phase des travaux de réhabilitation de la prison de Roumié. Treize millions de dollars avaient été alloués à cet effet. Un montant démesuré par rapport aux travaux réellement effectués, selon le ministre de l’Intérieur, Marwan Charbel. La Commission ministérielle, chargée de surveiller l’exécution du projet, s’était rendue à la prison pour constater les faits. Présidée par le vice-président du Conseil, Samir Mokbel, elle est composée du ministre d’Etat, Marwan Khaireddine, des ministres des Travaux publics, Ghazi Aridi et de l’Intérieur, Marwan Charbel. Mokbel a parlé de «scandale» promettant de rédiger un rapport détaillé sur les résultats de cette visite. L’affaire est désormais entre les mains de la justice.
Bkerké veut une nouvelle loi électorale
Le cardinal Mar Béchara Boutros Raï a confié à l’ex-ministre, Roger Dib, le soin de mettre au point un projet d’une nouvelle loi électorale prenant en compte les craintes des chrétiens et leur permettant de faire arriver leurs représentants dans l’hémicycle parlementaire. Dib s’est attelé tout de suite à la tâche en commençant par rassembler les divers projets proposés par les partis et blocs politiques afin de les examiner et d’en extraire un projet de loi électorale moderne. Si Bkerké est attaché à l’adoption d’un nouveau mode de scrutin, c’est parce que les législatives sont supposées se dérouler à la fin de l’été prochain et qu’en l’absence d’un accord sur la loi, une deuxième reconduction du mandat parlementaire serait à l’ordre du jour.
Consultations internes au 14 mars
Tournée de consultations pour le coordinateur du secrétariat général des forces du 14 mars, le Dr Farès Souhaid. Il a pris contact avec nombre de leaders de cette coalition pour faire le point sur l’actualité locale et régionale à la lumière des récents développements et du package syro-américain relatif au règlement de la crise syrienne qui doit déboucher sur Genève 2 en passant par le dossier de l’arsenal chimique de Damas. Les milieux du 14 mars révèlent que les préparatifs se multiplient en vue d’une éventuelle réunion élargie des pôles de la coalition après que le secrétariat général eut mis au point une feuille de route politique pour l’étape à venir portant sur la formation du gouvernement, la déclaration ministérielle, le dialogue national, l’attachement à la déclaration de Baabda…
Arslan et Joumblatt unis dans le malheur
Suite à la disparition de l’émira May Arslan Joumblatt, le député Talal Arslan a reçu les condoléances aux côtés du député Walid Joumblatt, fils de la défunte, tant à Clémenceau qu’à Moukhtara où de nombreux leaders et délégations ont défilé pour témoigner toute leur sympathie au leader druze, et en tête le président Michel Sleiman. Les obsèques ont été l’occasion d’une rencontre nationale élargie et l’arrivée du général Michel Aoun à la tête d’une délégation du Courant patriotique libre (CPL) a été particulièrement remarquée. Sans oublier les appels téléphoniques de l’étranger reçus par Joumblatt, notamment du roi Abdallah Ben Abdel-Aziz. Dans la rue chrétienne, certains citoyens se sont demandé si les leaders chrétiens pourraient, en des circonstances similaires de deuil, dépasser leurs divergences politiques pour s’unir face à la mort.
Maaloula divise les chrétiens libanais
Les événements de Maaloula ont remis en avant les divisions chrétiennes sur le dossier syrien et relancé la polémique. Le Courant patriotique libre accuse les Forces libanaises (FL) de fermer les yeux sur les agissements des takfiristes et de les minimiser pour couvrir al- Nosra. Les FL, de leur côté, accusent le Courant du général Aoun d’amplifier le désastre pour justifier les actes criminels perpétrés par le régime.
Les Kataëb sont inquiets pour Maaloula et renvoient dos à dos régime et opposition, faisant assumer aux deux parties la responsabilité de ce qui s’y est produit. Les Marada estiment que le régime syrien est le protecteur de la pluralité, mettant en garde contre une victoire du Front al-Nosra en Syrie. Une victoire, si elle a eu lieu, qui sonnera le glas du rôle des chrétiens au Moyen-Orient, d’après le parti de Sleiman Frangié.
Gouvernement: la gestation se prolonge
Les contacts entre le président désigné, Tammam Salam et le camp du 14 mars, se heurtent à des difficultés, comme le rapportent certaines sources. La sélection des ministrables, la distribution des portefeuilles sur une base alternative… constituent autant de sujets épineux. On prévoit l’octroi du portefeuille des Finances à une personnalité chiite proche du tandem Amal-Hezbollah, alors que la Défense et les Affaires étrangères doivent s’inscrire dans le quota du président de la République. L’Intérieur sera confié à un sunnite proche du Premier ministre Salam, alors que le Moustaqbal voudrait l’attribuer à l’un des siens. Quant au portefeuille de l’Energie, le Moustaqbal tient à le retirer au CPL. Ceux à confier au bloc parlementaire de la Lutte nationale de Walid Joumblatt n’ont jusqu’à présent fait l’objet d’aucune entente.
Le président Sleiman: non à la prorogation
Qu’a voulu dire le président Michel Sleiman lorsqu’il a déclaré que c’est le gouvernement qui gèrera le pays en cas de blocage de l’élection présidentielle, après avoir annoncé qu’il présentera un recours en invalidation de tout projet de prorogation de son mandat? Des sources parlementaires centristes précisent que le chef de l’Etat a abordé la question d’un point de vue constitutionnel en exposant le processus qui doit être suivi dans un pareil cas exceptionnel. Le président Sleiman n’avait aucunement l’intention de réanimer le gouvernement d’expédition des affaires courantes, mais a plutôt voulu insister sur l’importance de la composition d’un nouveau cabinet équilibré, et souligner que celui-ci verra le jour avant la fin du mandat présidentiel pour prendre en main les rênes du pays en cas de vacance au niveau de la fonction présidentielle.
L’équation des trois 8 enterrée
Lors de sa visite à Bkerké à la tête d’une délégation du parti, le président du Bloc du Moustaqbal, Fouad Siniora, et le cardinal Béchara Raï ont tous deux souligné la nécessité d’accélérer la naissance du nouveau gouvernement. Le patriarche maronite a tendu une oreille attentive aux propos de son interlocuteur et lui a demandé les raisons pour lesquelles le 14 mars a refusé l’équation des trois 8 pour la composition du gouvernement. L’ex-Premier ministre a expliqué que lorsque le président de la République a avancé cette formule, elle a été sujette à délibérations au sein du 14 mars, «mais avant de déterminer notre position, nous avons été surpris par le rejet de la proposition par le vice-secrétaire général du Hezbollah, le cheikh Naïm Kassem et par le député Mohammad Raad».
Combats à la frontière nord
Protestations des habitants du Akkar contre les groupes armés libano-syriens, postés à la limite des frontières nord autour des villages de Dbabié, Freides et Dbabiyé ouest et sur la bordure des bourgades Alnoura et Hikr Janine jusqu’à Abboudiyé. Ces groupes ont mené de vastes opérations militaires, le vendredi 13 septembre, contre les positions de l’armée syrienne. Objectif: renforcement des défenses des éléments d’al-Nosra implantés à Kaleet el-Hosn qui contrôle la route entre Homs et Tartous. D’après certains témoignages, ils auraient attaqué les postes militaires syriens sur la rive nord du Nahr el-Kébir, entraînant l’exode d’une partie de la population de ces villages libanais loin vers les quartiers internes pour s’éloigner de la zone frontalière. Quant à ceux qui sont restés, pris entre deux feux, ils vivent dans la crainte et la peur et souffrent d’insomnie et de dépression. Suite à ces accrochages, les douanes syriennes ont renforcé le contrôle sur les camions en provenance du Liban afin de bloquer une éventuelle infiltration de combattants, d’armes et de munitions, ce qui a provoqué des embouteillages monstres aux points de passage.
Le séisme syrien à Baalbeck-Hermel
La chute de quatre obus sur la plaine de Laboué dans la Békaa-Nord blessant quatre citoyens était prévisible, de l’avis de sources baalbakiotes, surtout à l’approche de la rentrée scolaire dans la région de Baalbeck-Hermel. Ces agressions avaient été préparées, il y a quelque temps, à Yobrod dans la chaîne des montagnes est, ajoutent ces sources. C’est le cheikh Abdo el-Folayti, alias Abou Zakzouka, un takfiriste originaire de Ersal installé dans la bourgade, qui avait spécifié que le Front al-Nosra menaçait de bombarder violemment la ville de Hermel et ses environs dès l’ouverture de l’année scolaire. Folayti est devenu prédicateur dans les mosquées de cette région syrienne et n’arrête pas d’inciter les fidèles contre les communautés chiite et chrétienne. Mohammad Yaghi, ex-député du Hezbollah dans la Békaa, a déclaré à ce sujet: «Nous savons qui bombarde, finance et couvre ces agressions. Ceux qui tirent les obus sur Laboué et Zouboud sont ceux-là mêmes qui ont acheminé les voitures piégées à la Dahié». Il a ajouté: «Nous ne resterons pas sans réaction face à ces agissements terroristes. Nous avons atteint le seuil de tolérance».
Hamas/Hezbollah: la rupture
La détérioration des relations entre le Hezbollah et le mouvement des Ikhwan palestiniens Hamas, se précise. Des sources palestiniennes indiquent que des représentants du parti chiite libanais ont voulu présenter leurs condoléances à l’ambassade de Palestine à l’occasion de l’assassinat de Mohammad Samraoui à Bourj Brajné, il y a une semaine. Ils ont été accueillis par l’ambassadeur Achraf Dabbour, ainsi que par des responsables du Fateh, de la Saïka, du Jihad islamique, du Front populaire et des représentants des comités populaires… mais pas du Hamas. Ce dernier, explique la source, qui avait décidé de boycotter la force sécuritaire palestinienne au camp de Aïn el-Heloué, a dû se rétracter et a fini par y prendre part pour éviter l’isolement, après le rapprochement entre le Fateh et les autres mouvements palestiniens au sujet de la crise syrienne, la coordination sécuritaire avec le Hezbollah et le renforcement des relations avec les autorités sécuritaires libanaises en vue d’éviter la déstabilisation dans les camps. Des éléments du Hamas à Tyr, toujours d’après la même source, auraient fourni des armes à des groupes libanais à Saïda. Le mouvement, en collaborant étroitement avec les Renseignements jordaniens, chercherait à tout prix à s’attirer la sympathie des Américains, même Mohammad Nazal – l’un des membres du bureau politique du Hamas – a fait des offres de coopération politique et sécuritaire à Amman, en contrepartie de l’obtention d’un asile en faveur de certains cadres du mouvement.
Sécurité préventive
Les Renseignements de l’armée s’activent en matière de sécurité préventive. Un responsable sécuritaire révèle que les unités militaires guettent en permanence les quartiers et immeubles abritant des non-Libanais, des perquisitions et interrogatoires ont même eu lieu dans des immeubles à Beyrouth. Ces mesures préventives, poursuit la source, consolident l’autorité des forces de sécurité et misent sur l’intimidation et la dissuasion des criminels. Elle assure que les rumeurs sur l’interception de voitures piégées dans la banlieue sud ou ailleurs sont infondées. Seul le véhicule trouvé à Naamé est réel. La situation sécuritaire est délicate, selon la même source, qui souligne l’importance des plans sécuritaires à Beyrouth et les accords conclus à ce sujet lors d’une récente réunion qui a regroupé le mohafez de Beyrouth et des représentants des organes sécuritaires. Ces plans prévoient l’application de mesures d’urgence incluant l’installation de barrages ambulants, la circulation de patrouilles des FSI et l’implantation de points fixes de surveillance. Egalement, au programme, des mesures de protection des lieux de culte surtout les jours de prière.