Rien ne va plus entre Safadi et Aridi
Querelle explosive entre les ministres des Finances, Mohammad Safadi, et des Travaux publics, Ghazi Aridi. L’objet du litige: la non- signature de l’ouverture de crédits aux ministères par Safadi, en application d’une décision prise en accord avec le Premier ministre Najib Mikati dans le but d’exercer des pressions sur les composantes politiques pour les porter à assouplir leurs positions en renonçant aux conditions rédhibitoires qu’elles veulent imposer, et à faciliter la mise sur pied d’un nouveau gouvernement. Aridi s’est dit étonné que cette règle ne soit pas applicable au ministère de l’Energie auquel le ministre Safadi a octroyé des crédits! Ce que ce dernier a démenti.
Les Chiliens évacués de Syrie
L’ambassade du Chili a évacué cinquante-deux de ses ressortissants en Syrie via l’aéroport de Beyrouth. Cette initiative, comme l’explique l’ambassadeur du Chili à Beyrouth, Jose Miguel Menchaca, s’inscrit dans le cadre du souci permanent des autorités chiliennes, toujours en état d’alerte, de protéger leurs ressortissants partout dans le monde. L’ambassade assume leurs frais d’hôtel, les repas, ainsi que les transports. Les personnes évacuées sont régulièrement visitées par le consul. Cette évacuation est temporaire, précise l’ambassadeur.
Rifi et Safa reprennent le dialogue
Après l’échange établi entre le général Achraf Rifi et le chef de l’unité de liaison et de la sécurité du Hezbollah, Wafic Safa, après les deux explosions de Tripoli et le discours jugé pondéré de Rifi par les milieux du parti chiite, les deux hommes ont convenu de reprendre leurs réunions dans un esprit d’ouverture. L’ex-commandant des FSI avait considéré que c’est la même main criminelle désireuse de semer la fitna qui est responsable des attentats de Tripoli et de la banlieue sud. La décision a ainsi été prise de former une commission quadripartite de suivi formée du général Rifi, de Nader Hariri pour le Moustaqbal, de Wafic Safa pour le Hezbollah auxquels se joindrait le général Abbas Ibrahim, le directeur de la Sûreté générale. La commission entamera sans doute ses réunions après le sommet Hassan Rohani/Abdallah Ben Abdel-Aziz à Jeddah où le président iranien a été invité par le roi saoudien à accomplir le pèlerinage.
L’ambassadeur Ali boycotté
L’ambassadeur de Syrie au Liban, Ali Abdel Karim Ali, est boycotté par la majorité des pays occidentaux et arabes qui ne lui adressent plus d’invitation à leurs réceptions. Un diplomate occidental pense que la position de l’UE vis-à-vis du régime syrien qui appuie la Résistance est à l’origine de cette rupture. Les ambassades des pays du Conseil de Coopération du Golfe (CCG) s’abstiennent même de rencontrer Ali en application de la décision de la Ligue arabe qui a banni le régime de Damas de ses rangs pour y installer l’opposition. Reste les pays du Brics et certains pays arabes qui n’ont pas rejoint le groupe des Etats boycotteurs.
Les conditions du 14 mars
En affirmant que la coalition du 14 mars avait conditionné sa participation au dialogue national par la démission du gouvernement de Najib Mikati, alors qu’aujourd’hui elle réclame la naissance d’un nouveau cabinet pour la reprise du dialogue, le secrétaire général du Hezbollah, sayyed Hassan Nasrallah, a tenu des propos erronés, estiment les sources du 14 mars. Il a omis de préciser, disent-elles, que «le débat sur les armes du Hezbollah» constituait une des conditions posées et qu’aujourd’hui, il faut y ajouter «le retrait des combattants du Hezbollah de Syrie».
Roumié, lieu de tous les délits
Usurpation d’identités, trafic douteux via un portable dans l’enceinte de la prison de Roumié. La Sûreté générale, après avoir découvert qu’un prisonnier s’adonnait à ce genre de magouille, a pris la décision de brouiller les lignes pour empêcher les détenus d’utiliser leurs mobiles. Le cheikh Ahmad el-Gharib, accusé d’être impliqué dans les attentats à la voiture piégée de Tripoli, lui aussi, prend contact avec l’extérieur par le moyen de son cellulaire. L’application d’un plan interdisant l’usage des téléphones personnels et l’installation d’une cabine dotée d’une ligne fixe à l’intérieur de la prison sont actuellement sous étude au ministère de l’Intérieur.
Après la banlieue, Tripoli
Après la réussite du plan de sécurité appliqué par l’armée, les Forces de sécurité intérieure et la Sûreté générale dans la banlieue sud et le retour de la légalité dans cette zone, le ministre de l’Intérieur, le général Marwan Charbel a reçu les félicitations du Premier ministre sortant, Najib Mikati, qui l’a sollicité pour la mise au point d’un plan similaire à Tripoli. Une réunion à cet effet a déjà eu lieu, présidée par Mikati en présence du ministre Charbel, des députés et notables de la capitale du Liban-Nord. Objectif: faire de Tripoli une ville démilitarisée.
Téhéran renoue avec le Hamas
Le Hamas s’active au Liban, et dans la région, à mettre de l’ordre dans les relations entre les forces et mouvements islamistes, tout en œuvrant à les rapprocher de l’Iran. Objectif: redonner la priorité à la lutte contre Israël et réactiver le rôle de la Résistance. Selon des sources islamistes, Téhéran aurait relancé son aide à Hamas et au gouvernement de Gaza et entrepris des contacts avec des cadres des Ikhwan dans le but d’évaluer les développements et d’examiner les moyens de faire face aux défis à venir. Au cours des deux dernières semaines, une série de rencontres a eu lieu à Beyrouth et Téhéran, comme le rapportent ces sources, entre des leaders du Hezbollah, du Hamas et des représentants de la République islamique d’Iran. Les pourparlers étaient focalisés sur plusieurs points: l’évaluation des développements en Egypte, en Syrie et en Palestine, les changements provoqués par le renversement du pouvoir des Ikhwan au Pays des Pharaons, le nouveau siège de Gaza, la crise des armes chimiques en Syrie et les moyens susceptibles d’améliorer les relations au sein de l’axe de la Résistance. Le débat, franc et direct, a porté sur la conjoncture égyptienne et les agissements des Ikhwan, sur la crise syrienne et les positions opposées de l’Iran et du Hamas qui ont mené à la rupture de l’axe de la Résistance.
La bonne note du Moustaqbal
Le dernier discours prononcé par le secrétaire général du Hezbollah, sayyed Hassan Nasrallah, comporte des signaux positifs, de l’avis des milieux du Moustaqbal. Ils y ont perçu une ouverture, une sorte de réponse à la politique «de la main tendue» préconisée par le président Saad Hariri, dans le passé. «Suite aux paroles, nous attendons des actes, disent ces mêmes milieux, et nous ne refuserons pas l’initiative comme l’avait fait le 8 mars avec celle avancée par l’ex-Premier ministre Hariri». Par ailleurs, surpris que sayyed Hassan Nasrallah ne soit pas apparu sur écran géant comme à son habitude, certains acteurs du 14 mars ont estimé qu’il a voulu ménager les susceptibilités de ceux que l’autosécurité avait gênés.
Premier signal pour la prorogation
Le vice-président de l’Assemblée, le député Farid Makari, très proche du président Saad Hariri, est l’une des premières personnalités du 14 mars à avoir approuvé la participation du Hezbollah au gouvernement en gestation. Il a été également le premier à avoir envoyé un signal politique à la prorogation du mandat du président Michel Sleiman.
Makari a insisté sur la nécessité «d’organiser l’élection présidentielle dans les délais prévus et de respecter toutes les échéances constitutionnelles», mais il pense que les chances de cette élection ne sont pas maximales. Le député a ajouté: «Nous sommes opposés à toute vacance du pouvoir et nous ferons notre possible pour éviter un tel scénario, peut-être n’aurons-nous pas d’autres choix que la reconduction du mandat du chef de l’Etat, sachant que lui-même ne la souhaite pas. A mon avis, si jamais la prorogation a lieu, ce ne sera pas une perte pour le Liban avec le président Sleiman».
La déclaration de Baabda paralyse le dialogue
Le président Michel Sleiman préfère temporiser avant de convoquer les assises du dialogue, affirme un ministre. Il est impossible, dit-il, de reprendre le dialogue national tant que toutes les parties n’ont pas annoncé leur attachement à la déclaration de Baabda. Il est inacceptable d’ouvrir à nouveau le débat autour de cette déclaration. Le chef de l’Etat, hôte de cette invitation, attend les résultats de l’initiative du président de la Chambre Nabih Berry à la lumière des consultations menées par sa délégation parlementaire avec les différents blocs. D’après cette source, le problème ne réside pas dans la convocation des participants mais dans la volte-face des alliés de Berry qui n’ont pas respecté la déclaration à laquelle ils avaient adhéré. La source s’interroge: «Faut-il s’attabler pour saper cet accord sous prétexte que des fractions appartenant aux deux bords ont participé, à des degrés différents, aux combats en Syrie bousculant au passage la politique de distanciation?».
Quelle option pour les Kataëb?
Les Kataëb, de l’avis d’une source du 8 mars, tentent une ouverture sur le Hezbollah qui, pensent-ils, pourrait s’allier à eux si jamais le divorce avec le Courant patriotique libre était consommé. Mais la réalité, explique un observateur, est que le Parti de Dieu n’abandonnera pas le général Michel Aoun, pour la simple raison qu’il domine la rue chrétienne, un fait reconnu même par Walid Joumblatt dont on connaît les affinités avec le 14 mars… La même source ajoute que le Hezb n’est pas très chaud pour une alliance avec les Kataëb vu leurs prises de position contradictoires, et se demande si le président Amine Gemayel peut convaincre tous les députés de son parti d’adopter ses choix. Tels, par exemple, Nadim Gemayel, Samer Saadé et Elie Marouni qui se distinguent dans leurs propos des options du chef de leur parti.