Un an après son assassinat, le général Wissam el-Hassan continue d’être omniprésent notamment dans les rangs du 14 mars. Son travail et ses exploits à la tête du service des renseignements des Forces de sécurité intérieure (FSI), restent un exemple.
A la première commémoration de l’assassinat du général Wissam el-Hassan, célébrée par le Courant du futur dans un meeting au Biel en présence des représentants des différentes composantes du 14 mars et du Parti socialiste progressiste, des messages importants sont lancés au double niveau sécuritaire et politique.
Des reportages et des témoignages d’amis ont ponctué cette rencontre. Les découvertes sur les deux attentats de Tripoli sont soulignées pour rendre hommage à tous les exploits accomplis par les services de renseignements des Forces de sécurité intérieure au cours des dernières années. Les allocutions ont rendu hommage aux FSI, mais également au travail de Wissam el-Hassan et au sens de son martyre.
Achraf Rifi se souvient
L’ancien patron des Forces de sécurité intérieure (FSI), le général Achraf Rifi, évoque la mémoire de son compagnon de route et de l’aspirant Ahmad Sahiouni tombés martyrs dans l’attentat d’Achrafié. Il rappelle la lutte dure et à grand risque menée par Wissam el-Hassan contre le crime et le terrorisme, et leurs efforts pour accompagner les travaux de la commission d’enquête internationale. Il a rendu hommage à tous les officiers des FSI tombés pour que la vérité soit établie et la justice rendue dans l’affaire Rafic Hariri.
Le député Nohad Machnouk s’en prend au Hezbollah et à son chef, sayyed Hassan Nasrallah: «On nous parle, avec une insolence sans limites, des ingérences extérieures et des paris faits sur l’étranger, alors qu’eux-mêmes comptent les minutes les séparant du rapprochement iranien avec l’ex-Grand Satan, afin de créer une nouvelle équation au plan interne. Je vous le dis clairement: tous les compromis du monde, réels ou illusoires, ne peuvent pas offrir des bénéfices au Liban en dehors du cadre d’un partenariat national sain», clame-t-il.
Il s’adresse ensuite directement à sayyed Hassan Nasrallah: «Le Liban, sayyed Nasrallah, n’est pas né du triptyque monstrueux armée-peuple-résistance pour que l’on vienne dire aux Libanais que la fin de cette équation signifie la fin du pays. Le Liban est né bien avant vos armes et continuera à exister bien après elles». «Votre seul succès, sayyed Nasrallah, est d’avoir fondé un club abritant tous les assassins de par le monde, pour ne pas en dire plus: des cinq «saints» faisant partie du groupe qui a assassiné Rafic Hariri à la protection du grand saint à Damas, qui a été pris en flagrant délit grâce aux valeureux efforts des camarades de Wissam el-Hassan», martèle-t-il encore.
Le vice-président de la Chambre, Farid Makari, souligne que le mérite fondamental du martyr est d’avoir transgressé certains tabous en découvrant le complot Samaha-Mamlouk et, à travers ce complot, les tentatives du régime syrien d’attaquer par traîtrise le Liban et son peuple. Il n’omet pas d’affirmer que le 14 mars poursuivra sa confrontation avec le régime syrien. «S’il s’avère qu’il a conclu un marché ou qu’il a acheté quelque sursis, nous ferons une lecture des changements… mais nous ne changerons pas de position. Que la guerre en Syrie soit longue ou courte, nous continuerons à défendre la souveraineté du Liban par tous les moyens», ajoute-t-il.
Dans une allocution prononcée au nom de Saad Hariri par le secrétaire général du Futur, Ahmad Hariri rend également hommage au successeur de Hassan, Imad Osman. C’est l’occasion aussi de brosser un tableau de la situation actuelle. Il s’en prend à la revendication du tiers de blocage par le Hezbollah. «Ils veulent le tiers pour bloquer et ils s’accrochent au triptyque armée-peuple-résistance parce qu’il sape les fondations de l’Etat. Ils aspirent à la répartition par tiers pour torpiller aussi la parité. Le Futur n’acceptera ni le tiers paralysant ni la consécration du triptyque du chaos et ne laissera certainement aucune chance à la répartition par tiers. La parité est le secret du Liban», note-t-il.
Le Bloc de la Décision libre a tenu à saluer le souvenir de Wissam el-Hassan en tenant un sit-in symbolique sur les lieux de l’attentat, place Sassine. Les cloches des églises avoisinantes ont retenti «preuve de détermination et de foi face à la machine à tuer». Les magasins de l’endroit ont fermé leurs portes tout le temps de la cérémonie. Une couronne de fleurs est posée au pied de la statue de la Vierge, élevée sur les lieux de l’attentat. Le député Michel Pharaon a exprimé l’espoir de voir «le processus qui a fait du Liban un pays où règnent les tensions, la peur, la régression, la corruption et la paralysie des institutions prendre fin par la formation d’un gouvernement, la reprise du dialogue et la tenue d’élections législatives et présidentielles».
Arlette Kassas
Au siège des FSI
A l’occasion de la première commémoration de l’assassinat de Wissam el-Hassan, une cérémonie a eu lieu au siège des FSI à Achrafié, en présence du ministre sortant de l’Intérieur Marwan Charbel, représentant le président de la République Michel Sleiman, et le Premier ministre démissionnaire Najib Mikati. Charbel a tenu à affirmer qu’«aucun assassinat
n’entravera le travail des FSI qui restent
vigilantes sur la sécurité et la stabilité du Liban».