Immobilier
Les courtiers libanais lorgnent le marché chypriote
Le marché de l’immobilier bat de l’aile. La demande des étrangers et des locaux est atone. Les Libanais, quel que soit le secteur économique auquel ils appartiennent, sont devenus maîtres dans la gestion des crises. Très vite, les courtiers libanais de l’immobilier ont externalisé leur activité. Le dernier en date est la société de courtage Propertize s.a.r.l. (Building Relationships), qui propose la vente d’appartements résidentiels dans l’île de Chypre où il fait bon vivre dans le calme et dans un environnement vert entre mer et ciel à quarante minutes de l’aéroport international Rafic Hariri de Beyrouth, lit-on dans le message publicitaire. La société de courtage propose des appartements à partir de 100 000 euros. Pour les deux premiers appartements qui seront vendus, Propertize s.a.r.l. a précisé que les acheteurs seront exemptés du paiement de la commission de courtage. Pour ce qui est des appartements dont le coût s’élève à 300 000 euros et plus, la société de courtage promet une carte de résidence permanente dans l’île.
Dans le même sillage, Icar Wakim, la société de courtage immobilier appartenant à Elie Wakim, avait depuis quelques mois défriché le marché d’Erbil. La compagnie, en partenariat avec Maya’s Group, avait signé un contrat d’exclusivité pour la vente des espaces commerciaux dans le cadre du mall The Hawraman, qui aurait ouvert ses portes en octobre dernier. Aujourd’hui, Icar Wakim a élargi son éventail d’activités et propose une assistance aux personnes désireuses d’investir dans les affaires dans cette région et éventuellement un partenariat avec ces derniers.
D’une manière générale, les sociétés de courtage sont en train de faire usage de toutes les déclinaisons d’Internet pour la promotion de leurs produits, y compris le recours à un mailing sur base de données achetées auprès de compagnies spécialisées dans leur vente et ont construit chacune leur propre site Web. L’une des répercussions négatives sur le monde de la presse écrite, notamment quotidienne, est la baisse drastique des revenus provenant des petites annonces. Ce créneau était l’un des plus porteurs en termes de recettes publicitaires vu le fait qu’il n’exige aucune technicité particulière au niveau de la mise en page, alors que les tarifs appliqués étaient suffisamment élevés.
Comme tout autre métier, celui du courtage immobilier devient une profession. Après la création d’un syndicat qui regroupe les agents, une deuxième session de formation académique à l’American University of Beirut (AUB), qui leur est destinée, a été inaugurée. Elle est patronnée par la First National Bank. Au terme de chaque session, les participants se voient décerner un certificat de courtage immobilier. Vingt-cinq personnes suivent le cursus de la formation en cours d’une durée de cinq semaines. A l’avenir, d’autres formations seraient organisées destinées aux courtiers qui ont déjà un certain nombre d’années d’expérience et qui désirent perfectionner leur savoir dans la gestion immobilière, la gestion des ressources humaines et le marketing ciblé. Le président du syndicat des courtiers immobiliers, Massaad Farès, s’est félicité de l’initiative, insistant sur le fait qu’elle s’inscrit dans la stratégie du syndicat de professionnaliser le métier du courtage immobilier.
Construction et travaux publics
Des dizaines de milliers de Libanais dans le Golfe
L’institut Bassel Fleihan a récemment lancé un atelier de travail portant sur la restructuration du processus des appels d’offres publics, mais entre-temps, plusieurs entrepreneurs et promoteurs immobiliers s’accordent à dire qu’il est plus facile de travailler dans leur domaine avec les agents du secteur privé qu’avec ceux du secteur public. Ces sources justifient leur position en soulignant «la clarté et la transparence des cahiers des charges qui se basent sur des qualifications précises, ainsi que sur l’expérience du maître d’œuvre». Une source du syndicat des entrepreneurs des travaux publics a souligné la nécessité de mettre à l’abri les projets publics d’infrastructure de l’hégémonie des politiques, recommandant par la même occasion de confier à l’entrepreneur qui a remporté l’appel d’offres la maintenance du projet qu’il a exécuté pour une période d’au moins cinq ans. A leur avis, cette mesure serait susceptible d’inciter les maîtres d’ouvrage à se montrer davantage pointilleux dans leurs travaux et d’éviter une quelconque négligence de leur part. En attendant une meilleure coordination entre les diverses administrations publiques en charge des dossiers des travaux publics à la suite de la suppression du ministère du plan, et malgré le boom immobilier et la croissance économique qu’a connus le Liban entre 2008 et 2011, des dizaines de milliers d’ingénieurs, d’architectes et d’entrepreneurs de travaux publics libanais travaillent pour le moment dans différents pays du Golfe. Un indicateur qui en dit long sur la situation du secteur dans notre pays en dépit du fait que celui de l’entrepreneuriat représente une part de 23% du PIB.
Port de Beyrouth
Accostage d’un navire transportant 14000 conteneurs
A la suite de l’achèvement des travaux d’élargissement du terminal de conteneurs au port de Beyrouth, les plans sont prêts pour amorcer la transformation du quai numéro 1 en un quai destiné à l’ancrage des navires transportant des touristes. Ce qui devrait contribuer à la création de nouveaux emplois. En revanche, le plus important demeure que la nouvelle infrastructure du terminal de conteneurs permet l’accostage des plus gros navires. D’ores et déjà, un navire transportant 14000 conteneurs a jeté l’ancre dans l’enceinte de ce terminal.
Pour ce qui est du port de Tripoli, le gouvernement et l’entreprise émiratie Gulftainer ont signé un contrat de BOT (Build, Operate & Transfer) d’une durée de vingt-cinq ans. La compagnie est chargée de la réhabilitation du terminal de conteneurs. Pour le lancement des travaux, elle devrait investir 10 millions de dollars et allouer dans une étape ultérieure 65 millions de dollars pour l’achat d’équipements divers. Le sous-contractant libanais de Gulftainer pour la première phase des travaux de ce projet est l’entreprise Moawad-Eddé. Avec l’achèvement de cette phase, le terminal de conteneurs du chef-lieu du Liban-Nord serait à même de traiter 400000 conteneurs en rythme annuel.
Liliane Mokbel