Designers libanais
Des mentors pour les jeunes talents des universités
Avec la pléthore de noms de designers libanais de la haute couture, cités dans la foulée des grands événements tant à Cannes qu’à Hollywood, qui ont habillé les grandes stars du show-business, il n’est plus surprenant de lire dans les statistiques de certaines agences que le Pays du Cèdre a le taux le plus élevé de créateurs de mode par habitant. La célébrité de l’un d’eux, le fameux Elie Saab, a dépassé non seulement les frontières, depuis belle lurette, mais elle l’a amené à créer des robes de mariée uniques à certaines princesses européennes.
L’une des particularités qui marquent le paysage de ce secteur, devenu au fil des ans une industrie à part entière, est la prise en charge des doyens ou pionniers de la profession des jeunes talents au niveau de leur découverte, de leur encadrement professionnel et de leur lancement dans ce domaine. Ce phénomène est rare à déceler dans d’autres secteurs de la vie économique, où la concurrence même entre pionniers et jeunes talents n’est que plus forte. Pour ne citer que quelques exemples du mécénat de nos créateurs libanais de haute couture, il serait bon de rappeler que Rabih Keyrouz, connu pour sa maison de prêt-à-porter de haute couture installée à Paris, est le cofondateur de l’incubateur Starch Foundation. Celui-ci accorde aux jeunes doués, pendant une période d’un an, un stage de perfectionnement de leur talent, la participation à des séminaires de formation et des possibilités d’une exposition de leurs œuvres au public. Cette initiative, la première du genre, a été suivie de celle adoptée par Elie Saab qui a créé il y a deux ans, en coopération et sous l’égide de la Lebanese American University (LAU), une école de haute couture qui délivre un diplôme en son nom. Quant à Reem Acra, elle est fière de raconter qu’elle est la seule femme arabe et non seulement libanaise à avoir bâti sa réputation et fondé sa maison de haute couture à New York «à partir de rien». Scolarisée à l’institution Sainte-Anne des sœurs de Besançon à Beyrouth, puis à l’International College en raison de la guerre, Reem Acra a dû, sur décision de ses parents, tous les deux professeurs à l’AUB, décrocher un diplôme de gestion de cette même université. Elle devait s’envoler plus tard vers les Etats-Unis avec quelques dollars en poche pour se frayer un chemin dans le monde de la mode. Aujourd’hui, parmi sa clientèle figurent les noms de stars du cinéma comme Catherine Zeta Jones, Angelina Jolie, Eva Longoria et les noms de vedettes de la chanson comme Leann Rimes. Reem Acra lorgne le marché du Proche-Orient «pour aider à jeter les fondements d’une véritable industrie locale des robes de mariée haute couture». Selon la styliste de renommée internationale, elle a déjà commencé à implanter la première phase de son plan, avouant qu’elle a senti «une envie et une détermination fortes dans la majorité des pays au Proche-Orient de se doter d’une industrie de haute couture d’inspiration locale». Dubaï commence à émerger pour devenir la capitale de la haute couture dans la région. Acra a vendu sa franchise de prêt-à-porter à une des filles du président du Parlement. Et les résultats sont fameux. n
Médias sociaux
Les Libanais y passent 2,9 heures en moyenne/jour
Les internautes au Moyen-Orient seraient plus intéressés par les réseaux sociaux que par l’utilisation de la Toile pour la recherche de sites de services en ligne, de sites de jeux, de nouvelles et/ou de commerce de détail. Dans le cadre d’une enquête menée par comScoreMetrix, les utilisateurs d’Internet au Moyen-Orient et en Afrique auraient passé devant la Toile une moyenne de 17,6 heures au cours du mois de juillet 2013, alors que la moyenne mondiale est de 24,6 heures et celle de l’Amérique du Nord de 35,9 heures. En termes d’heures passées sur les réseaux sociaux, les internautes libanais auraient réservé en février dernier 2,9 heures en rythme journalier, occupant le même classement que les utilisateurs saoudiens de la Toile et se positionnant à titre indicatif derrière le Bahreïn (4,1h/j); l’Egypte (2,3 h/j); mais devant les Emirats arabes unis (2,7h/j) et la Jordanie (2,3h/j).
Carlos Slim
Sa fortune s’accroît de 4 milliards de dollars
Carlos Slim Hélou est la plus riche personnalité dans le monde pour la quatrième année consécutive (76 milliards de dollars). Sa fortune s’est accrue de
4 milliards de dollars sur un an grâce à la hausse des prix de l’indice du cours de ses actions boursières relevant du bras financier de son groupe Grupo Financiero inbursa et son géant industriel de commerce de gros et de détail relevant de son groupe Grupo Carso. En revanche, pour le Mexicain d’origine libanaise, sa holding de téléphonie mobile pour l’Amérique latine, America Movil, demeure son actif le plus important dont la valeur est estimée à près de 36,3 milliards de dollars. La holding s’est exportée en Europe, devenant actionnaire au sein des compagnies hollandaise et autrichienne de télécoms respectivement KPN et Telekom Austria. L’homme le plus riche de la planète détient également des parts dans plusieurs compagnies cotées en bourse et spécialisées dans l’immobilier, la métallurgie et l’infrastructure. Carlos Slim Hélou n’occupe aucun poste exécutif au sein de ses sociétés, mais il demeure néanmoins impliqué largement dans l’élaboration de leur stratégie. Il a confié à ses fils Carlos Jr, Marco, Antonio et Patrick la direction de ses différentes entreprises. En septembre, America Movil a acquis des actions au sein de deux équipes de professionnels mexicains du football et en novembre, il a récidivé en achetant la part majoritaire au sein de l’équipe de professionnels espagnols du football, Real Oviedo. 2013 a été une année marquée par une intense activité philanthropique de Carlos Slim. La fondation, qui porte son nom, s’est engagée à traduire en espagnol 1 000 vidéos postées sur le site web à but non lucratif Kahn Academy Education. Carlos Slim a rencontré en février dernier Bill Gates. Les deux hommes ont annoncé qu’ils financeront des recherches pour améliorer les rendements des agriculteurs et réduire la famine dans le monde.
Liliane Mokbel