Portée devant le procureur général financier, le juge Ali Ibrahim, la polémique entre les deux ministres des Travaux publics et des Transports, Ghazi Aridi, et des Finances, Mohammad Safadi, a connu un développement spectaculaire: Ghazi Aridi a décidé de ne pas expédier les affaires courantes et de prendre «un congé politique», après avoir dénoncé «les énormes pressions exercées contre lui».
La décision du ministre Aridi, après avoir été entendu par le procureur général financier, a surpris les milieux politiques. A-t-elle un rapport avec sa rupture avec Moukhtara? Pourra-t-il arrêter d’expédier des affaires courantes, alors que le gouvernement et, par conséquent, le ministre sont déjà démissionnaires? Selon les experts, il est tenu d’assumer sa mission. S’il refuse de le faire, le chef de l’Etat et le Premier ministre ont la compétence de lui désigner un suppléant. Ce sera le ministre Ahmad Karamé, ministre intérimaire des Travaux publics dans le décret de formation du cabinet Mikati.
Après les premières fortes pluies de la saison, qui ont entraîné des inondations et bloqué les Libanais pendant des heures sur les routes, Aridi a jeté en grande partie la responsabilité des retards dans les travaux publics sur le ministère des Finances. Il a accusé son collègue, Mohammad Safadi, d’avoir retardé les crédits nécessaires aux travaux de la chaussée parce qu’il avait refusé de le couvrir sur des formalités illégales. Ces accusations sont réfutées par Safadi qui, à son tour, soupçonne Aridi de mener une campagne politique pour le discréditer comme Premier ministre possible.
Nº 2928 du vendredi 20 décembre 2013
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