Les craintes de Mgr Raï
Réunion prolongée à Bkerké entre le patriarche maronite, Béchara Boutros Raï, et une délégation du Moustaqbal. Au menu: les développements politiques et sécuritaires notamment la question gouvernementale et les positions déclarées du chef de l’Eglise maronite dans son prêche du Nouvel An dans lequel il a mis en garde contre le bâillonnement de la présidence de la République et les dangers de la formation d’un cabinet du fait accompli. Une position que le Moustaqbal a voulu élucider, sachant que le patriarche avait consenti, lors d’une précédente réunion, à accorder sa couverture à une équipe neutre après l’échec de toutes les tentatives de mettre sur pied un gouvernement politique et consensuel. Dans le cadre du débat qui a suivi, le cardinal Raï a formulé ses craintes des conséquences d’une mise à l’écart du Hezbollah, une démarche qui serait perçue comme dictée par l’extérieur.
Les Russes, l’Iran et la crise syrienne
Un diplomate russe réclame la présence de l’Iran à côté des trente-sept pays participant au congrès de Montreux consacré au règlement de la crise syrienne. Si Téhéran n’est pas invité, plaide ce diplomate, il pourrait refuser l’application des résolutions adoptées en son absence. Moscou tente de convaincre quelques pays arabes de la nécessité d’impliquer l’Iran dans le processus pour l’amener à appuyer les résolutions qui y seront prises. Un responsable russe est attendu à Beyrouth pour examiner avec les autorités libanaises le dossier syrien et des déplacés à la veille du congrès international prévu au Koweït à la mi-janvier dont l’objectif est d’aider le Liban à affronter les défis imposés par la présence de plus d’un million de réfugiés syriens sur son sol.
Des caméras… partout!
Les organes de sécurité et le Hezbollah ont eu recours aux caméras installées dans la banlieue sud, le long de la grande artère de Haret Hreik, pour recueillir des informations sur l’attentat qui y a eu lieu. Certaines voix s’élèvent pour réclamer la répartition de ce type de caméras sur l’ensemble du Beyrouth administratif, allant de Saïda à Jounié sur le littoral, jusqu’à Aley et l’Iklim en montagne. Un député du Moustaqbal rappelle que lorsque le gouvernement du président Fouad Siniora avait fait une proposition dans ce sens, le président Nabih Berry s’était vivement opposé à l’installation de caméras autour du Parlement par respect pour la vie privée des députés. Le commandement du Hezbollah a eu la même réaction pour ce qui est de la Dahié sous prétexte que ces appareils limitent l’action de la Résistance et que les images enregistrées peuvent être transmises aux Américains et Israéliens.
Dîner découverte à Maarab
Dîner à Maarab donné par le chef des Forces libanaises (FL), le Dr Samir Geagea, en présence du gouverneur de la Banque du Liban (BDL), Riad Salamé, du président de l’Association des banques, François Bassil et d’un nombre de personnalités du monde socioéconomique. Cette initiative a été considérée comme un hommage rendu à Salamé, à sa politique monétaire et aux mesures prises par la BDL pour activer le cycle économique via les offres faites par les banques de la place. Après le dîner, les invités ont pu découvrir la réplique, aménagée à Maarab, de la cellule dans laquelle le Dr Geagea avait été emprisonné pendant des années.
Nouvel An sans incident
Réactivation de «la Chambre de contrôle de la circulation» par le ministre de l’Intérieur et des Municipalités, Marwan Charbel, après l’avoir dotée d’un équipement adéquat. Cette entité chargée de résoudre l’engorgement du trafic sur les routes et le mouvement des patrouilles de l’armée, de la Défense civile, des FSI et de la Croix-Rouge, allant de Byblos jusqu’à Saïda sur le littoral, de Aley et du Iklim jusqu’à Ouyoun el-Siman en montagne a assuré la sécurité des Libanais le soir du Nouvel An. Le ministre de l’Intérieur a consacré le réveillon à une tournée sur les différents postes pour s’assurer que le plan de sécurité était bien appliqué.
Berry réprimandé par Damas
Les responsables syriens sont déçus par le comportement du président Nabih Berry et ils le lui ont fait savoir, comme le rapportent les visiteurs de Damas. Les autorités syriennes ne veulent pas aborder les détails ni dévoiler les raisons de leur réprobation préférant garder le sujet à l’abri des spéculations. Dans les milieux du 14 mars, on note que Berry a modifié son positionnement à la suite du message reçu de Damas. Son refus catégorique de tout gouvernement impartial, et sa mise en garde contre les dangers qu’une telle option fait encourir au pays, notamment au niveau de l’échéance présidentielle, ne seraient pas étrangers à la lettre syrienne qui lui est parvenue.
Assir succèdera-t-il à Majed?
Les organes de sécurité détiennent des informations selon lesquelles les brigades Abdallah Azzam auraient désigné un nouvel émir, conformément aux us des jihadistes qui prévoient qu’en cas de capture ou de mort d’un émir, son successeur doit être nommé dans les trois jours qui suivent, selon la charia.
Une personnalité en relation avec le courant salafiste libanais indique que le cheikh Ahmad el-Assir serait un candidat potentiel vu ses liens étroits avec Joulani et Baghdadi. Son récent message vocal serait le prélude à son éventuelle nomination, sans écarter pour autant d’autres candidats dont le cheikh Sarraj et d’autres proches de Majed el-Majed.
Le pape François à Beyrouth?
Les contacts s’intensifient afin que le pape François, qui a programmé une visite en Terre Sainte entre le 24 et le 26 mai, inscrive Beyrouth à son itinéraire dans la région. D’après des informations de presse, les pourparlers en cours sont positifs et le Saint-Père serait disposé à effectuer cette visite. Mais les observateurs s’interrogent: le Liban aura-t-il élu un nouveau chef d’Etat à ces dates, sachant que le mandat du président Michel Sleiman arrive à expiration le 25 mai?
Le mufti Kabbani sauvé par des Palestiniens armés
Lorsque le mufti de la République, le cheikh Mohammad Rachid Kabbani, a été assiégé dans la mosquée Khashokji à Kaskas, un individu issu d’une famille beyrouthine connue et proche d’un ex-Premier ministre a pénétré dans la salle pour lui faire une proposition: «Renoncez aux quelques mois restants de votre mandat et finissons-en avec ce conflit sans effusion de sang». Ce que le mufti a refusé. Quant à la foule qui s’est ruée sur le dignitaire sunnite en l’insultant et le cognant au moment de son évacuation vers la voiture militaire, elle n’était pas composée des seuls adeptes du président Hariri, elle a été infiltrée par des éléments étrangers, selon une source beyrouthine fiable. Certaines informations rapportent que ce sont des Palestiniens armés de Sabra qui ont assuré la protection de Kabbani au moment de son évacuation, mais certains présents ont quand même réussi à lui arracher son turban… Cet incident qui a eu lieu lors des funérailles du jeune Mohammad el-Chaar, qui a trouvé la mort dans l’explosion qui a coûté la vie à l’ex-ministre Mohammad Chatah, a laissé un profond sentiment d’indignation parmi les Beyrouthins, même parmi ceux qui n’appuient pas le mufti Kabbani qui, disent-ils, reste un symbole sunnite qui doit être respecté. Le directeur général des FSI p.i, le colonel Ibrahim Basbous, s’est rendu auprès du cheikh Mohammad Rachid Kabbani pour l’informer des mesures prises et de l’enquête menée à la suite de l’agression dont il a été victime…
Terroristes dans les camps
Pour faire face aux dangers que représentent les mouvements salafistes extrémistes, les forces islamiques et les groupes nationaux du camp de Aïn el-Heloué ont tenu des réunions de coordination, comme le révèlent des sources palestiniennes. L’idée de mettre sur pied des comités populaires chargés de la sécurité dans les quartiers et capables de faire face aux menaces qui risquent de déstabiliser le camp, a fait son chemin.
La dernière réunion en date a eu lieu au Centre islamique al-Nour dans la mosquée du même nom à l’intérieur du camp. Elle était axée sur la situation générale au Liban et dans les camps palestiniens et sur les moyens de les dissocier des crises qui ébranlent le monde arabe. Etaient présentes les brigades de l’Alliance des forces palestiniennes, les Forces islamiques et Ansarallah. Certaines sources indiquent que l’attitude des responsables du Hamas vis-à-vis de la menace des organisations radicales n’est pas bien claire. Ainsi, Ali Baraka, représentant des Ikhwan palestiniens à ces réunions, a prononcé une allocution dans laquelle il a pris la défense du terroriste fugitif Toufic Taha qui fait l’objet de trente mandats d’arrêt délivrés par la justice libanaise. Il est accusé de plusieurs crimes dont celui d’avoir formé une bande armée pour exécuter des actes terroristes… Mais les mêmes sources affirment que malgré la position du Hamas, les organisations palestiniennes continueront à coopérer avec les forces sécuritaires libanaises pour dénoncer les groupes de Jund el-Cham, Abdallah Azzam et Fateh al-islam.
L’Unrwa en pleine crise
Un juriste américain se réfère au Plan 2014 de l’Unrwa d’aide humanitaire aux Syriens, publié la semaine passée, pour signaler que l’avenir des réfugiés palestiniens de Syrie au Liban, en Jordanie et en Egypte sera plus morose parce que les réseaux d’aide mis sur pied durant des décennies se dégradent. La proportion des sans-abri palestiniens est relativement plus élevée que chez les Syriens. 51000 réfugiés palestiniens sont arrivés au Liban sur les 540000 enregistrés sur les listes de l’Unrwa en Syrie. Il existe, par ailleurs, 270000 Palestiniens déplacés à l’intérieur du territoire syrien. Toujours d’après le rapport, les réfugiés qui ont débarqué au Liban ou en Jordanie ou encore en Egypte font face à des impasses juridiques sans compter leurs conditions de vie déplorables, ce qui a amené nombre d’entre eux à retourner en Syrie. La situation financière de l’agence onusienne pour les réfugiés est inconfortable pour ne pas dire désastreuse, l’Unrwa a besoin urgemment de 417,4 millions de dollars pour répondre aux besoins des Palestiniens en Syrie, et de 90,4 millions pour ceux du Liban. Le plus grand danger vient d’Israël, comme le dit le juriste, qui cherche à liquider l’Unrwa. Tel-Aviv a chargé un expert américain, Alan Dershowitz, de préparer un projet mettant un terme aux activités de l’Agence pour les réfugiés, à la demande du comité américano-israélien pour les affaires publiques (Aipac).
Où se préparent les attentats?
Citant une source de Ersal, un journaliste baalbakiote rapporte que l’origine des véhicules piégés est désormais connue, tout comme le réseau qui les apprête. La majorité des voitures destinées aux attentats sont préparées dans le jurd du village de Ersal et dans la ville syrienne voisine de Yabroud. Le cheikh Moustafa Hojairy (Abou Takiyé) est à la tête de ce réseau, son assistant irakien, Abou Bakr Baghdadi, est un expert en explosifs qui a fait ses gammes durant la guerre en Irak. Il serait arrivé à Ersal dans le cadre de la «Campagne saoudienne de secours pour l’aide aux frères en Syrie». Baghdadi est considéré comme un intermédiaire de la chaîne de financement que Hojairy reçoit du cheikh saoudien Hassan el-Otaibi. Le réseau d’Abou Takiyé compte également un Turc résident à Ersal du nom de Mohammad Sabah Ouzbkan dont la mère est originaire de Nabi Othman. Ouzbkan, mécanicien de son métier, est un ex-agent des Renseignements turcs. Quant à l’électricien également impliqué dans ce réseau, c’est un autre Hojairy de Ersal. Mohammad Hassan Hojairy fait aussi partie du réseau terroriste tout comme un Libano-Syrien de la famille Abou Jabal qui organise les activités d’une cellule composée de trafiquantes syriennes de voitures et d’armes à partir de et vers Ersal.