Magazine Le Mensuel

Nº 2940 du vendredi 14 mars 2014

Société

Les femmes manifestent. Halte à la violence domestique!

Des dizaines de jeunes et de moins jeunes, des femmes mais aussi des hommes, ont manifesté devant le Musée national, pour réclamer la promulgation de la loi contre la violence domestique. Venus de toutes les régions, de tous bords, de toutes confessions et communautés, ils se sont unis autour d’une même cause.

L’appel a été lancé par l’association Kafa sur les réseaux sociaux et les Libanais ont répondu présents. «Le peuple réclame la promulgation de la loi», hurlaient-ils d’une même voix. «Je ne veux pas être victime de violence», «Je ne vais pas me taire», «Quand la masculinité tue», «Nous ne sommes pas encore mortes, mais Roula et Manal ont été assassinées et leurs assassins courent toujours». «Randa Berry entre deux ‘‘sobhiés’’ pense aux droits de la femme» (l’épouse du président de la Chambre, Nabih Berry, avait déclaré la veille que personne ne doit s’ingérer dans les affaires d’un couple). Des pancartes colorées portant sur le sujet, des voix scandant des slogans rivalisant d’imagination, un enthousiasme qui fait chaud au cœur et toutes les rues entourant la place du Musée national vibraient d’une intense énergie, celle de personnes déterminées à poursuivre la lutte jusqu’au bout, malgré les pressions de certaines instances religieuses qui pèsent de tout leur poids pour empêcher la promulgation de la loi.
Un spectacle, donné par le groupe Zoukak, retrace le vécu de plusieurs femmes victimes de violence domestique, dès leur enfance, par leurs pères ou un membre de leur entourage et, souvent, en complicité avec les autres membres de la famille et, plus tard,  par leurs maris. Une marche en direction du Palais de justice avec en tête les mères et les proches de Roula Yaacoub, Manal Assi et d’autres femmes victimes de violence. Plusieurs figures connues, des personnalités politiques et du monde culturel et artistique étaient venues joindre leurs voix à celle des manifestants. Le but, dit l’une des organisatrices à Magazine, «faire pression sur les blocs politiques pour qu’ils promulguent la loi contre la violence domestique malgré les pressions des religieux qui craignent que la libération de la femme n’entraîne les libertés dans la société et leur fasse perdre de leur pouvoir. Notre initiative ne s’arrêtera pas. Nous planifions toutes sortes de manifestations et de lobbyings pour faire entendre notre voix. D’ailleurs, plus de 4 000 personnes se sont jointes à nous. Cela est de bon augure. Les citoyens sont désormais désintéressés quand il s’agit de politique à proprement parler, mais dès qu’il s’agit de leurs droits sociaux, ils se mobilisent à fond et cela est porteur d’espoir pour l’avenir des nouvelles générations».

Danièle Gergès

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