Magazine Le Mensuel

Nº 2943 du vendredi 4 avril 2014

Musique

Stephan Said. L’art au service de la bonne cause

Il s’appelle Stephan Said. Cet auteur-compositeur et activiste est comparé par les critiques à Bob Dylan, John Lennon et Bob Marley. Sa carrière musicale, qui décolle depuis des années déjà, est établie en parallèle avec son combat de militant. Retour sur la carrière d’un artiste irako-autrichien ou plutôt un artiste international.
 

Vous aimez le mélange des genres? Du hip-hop au rap, en passant par le pop, le rock et la musique folklorique? C’est cela la touche de Stephan Saïd, cet artiste arabe qui chante en arabe évidemment, espagnol, hébreu, hongrois et bien d’autres langues.
 

Du melting-pot musical
Le jeune artiste s’est inspiré de tous ces genres musicaux et adore même mélanger les langues. Elevé dans un univers musical diversifié, il a décidé très jeune de s’ouvrir à toutes ces musiques. Mais comment expliquer ce melting-pot musical? Il est dû à diverses raisons. La raison principale étant ses origines familiales. Son père étant irakien et sa mère autrichienne. Il est ainsi influencé par les deux cultures et par les deux religions: le christianisme et l’islam. D’autre part, il a grandi aux Etats-Unis où il s’est beaucoup engagé sur diverses scènes. Un engagement lié sans doute à son parcours universitaire. Il est en effet diplômé en affaires internationales de la New School University. Tout au long de sa carrière, il n’a d’ailleurs pas raté une occasion d’avoir une opinion sur la situation internationale. C’est dans ce cadre qu’il faut comprendre ses manifestations contre la guerre en Irak. Sa chanson The Bell a été saluée comme un instrument de grande envergure contre cette guerre par le New York Times. L’artiste considère d’ailleurs qu’elle a pu être une source d’inspiration pour ceux qui croient que l’art peut entraîner un changement social. Autre initiative concernant l’Irak, sa nouvelle chanson Love, make the world go round. Créée comme un «hymne à l’unité mondiale», elle présente des images de jeunes Irakiens tenant des messages de paix et décrit leur quotidien. Dans une interview, Said explique qu’il a voulu démontrer la vie de tous les jours de ce peuple qu’on ne connaît pas dans le reste du monde. Outre cette guerre, il a prêté sa voix à des mouvements de protestation comme Occupy Wall Street qui a commencé le 17 septembre 2011 dans le quartier financier de Wall Street à New York. Le combat principal mené était contre l’inégalité sociale et économique, la cupidité et la corruption. Autre sujet phare lui tenant à cœur, le Printemps arabe. Il l’abordera sans doute lors de sa tournée à venir intitulée Light the world. Une tournée qui se déroulera cette année et l’an prochain. Il travaillera alors avec les universités et les organisations afin de diffuser un message d’émancipation culturelle à travers les Etats-Unis. 


Pauline Mouhanna, Illinois, Etats-Unis

Pour plus d’informations sur sa carrière, se rendre sur son site: www.stephansaid.com
 

De Stephan Said à Stephan Smith
Ça a dû être un vrai 
soulagement! Pouvoir enfin utiliser son nom de famille sur son plus récent album. En effet, malgré son succès, l’industrie de la musique ne lui a pas 
toujours fait les yeux doux. Ainsi, de 1997 à 2008, il a été obligé de signer ses albums sous le nom de jeune fille de sa mère, «Smith». Selon les dirigeants de plusieurs grands labels, il ne pouvait jamais avoir une carrière en Amérique avec un nom arabe. Aujourd’hui, c’est avec grande fierté que Stephan Othman Said, alias Stephan Smith, signe enfin ses œuvres de son vrai nom!

Related

La Fête de la musique 2016. Encore plus forte, encore plus ample

Musique

Selecteum des arts et des sciences. Un réseau culturel sans frontières

Laisser un commentaire


The reCAPTCHA verification period has expired. Please reload the page.