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Nº 2948 du vendredi 9 mai 2014

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Université libanaise. 75% des enseignants sont des contractuels

Les revendications des employés et enseignants font la une des médias et l’une des principales préoccupations des Libanais. De grèves en sit-in, la question reste d’actualité. Les enseignants contractuels de l’Université libanaise (UL) apportent aussi leur lot de revendications.
 

Depuis les promesses des responsables, la cause des professeurs de l’Université libanaise est débattue en Conseil de ministres et remise à plusieurs reprises pour diverses raisons. Il a été alors décidé d’intensifier les contacts afin de trouver, enfin, une issue heureuse au dossier de la titularisation.
Le ministre de l’Education Elias Bou Saab multiplie, depuis sa nomination, les signaux positifs. Il se dit prêt à résoudre à la fois la question concernant la nomination des doyens de l’UL et l’encadrement des contractuels. A l’occasion de la Journée de l’Université libanaise, Bou Saab a dénoncé l’ingérence politique dans les affaires de cet établissement universitaire public. Une ingérence qui, selon ses propres termes, est une «erreur fatale». Il relève que cette université ne peut prospérer «en l’absence d’un véritable conseil chargé de résoudre ses problèmes et de veiller à son développement. Sans enseignants titularisés, qui pourraient former les étudiants sans craindre pour leur propre avenir?».
Mais les promesses sont une chose et les tenir en est une tout autre. Le dossier traîne. Plus de 75% des enseignants à l’UL sont des contractuels. Selon la loi, leur nombre ne doit pas dépasser les 25% de l’ensemble du corps enseignant de l’UL. Or, seuls 25% sont cadrés aujourd’hui. Les autres sont contractuels dans une université qui groupe 75 000 étudiants, 5 000 enseignants et 3 000 employés.
Pour répondre aux besoins académiques, l’université compte sur les contractuels pour assurer les cours à des étudiants de plus en plus nombreux. Dans cette dure situation économique, les classes pauvres et moyennes se tournent vers l’université publique.
Le dossier de titularisation des enseignants a été transmis au Conseil des ministres, le 27 décembre 2012 et, depuis, rien n’a été conclu. En 2008, le Conseil des ministres avait agréé les dossiers de 687 enseignants et reconnu ce droit à 86 autres, dont les dossiers n’ont toujours pas été clos.

 

Injustice?
Devant le Conseil des ministres, il existe 674 demandes et les professeurs qui en sont exclus ont entamé une tournée pour exposer leur situation. Au cours de cette année, plus de 113 enseignants feront valoir leur droit à la retraite, dont 75 cadrés et 38 en titularisation. 582 enseignants sont en attente de titularisation. Parmi les 674 noms qui figurent sur la liste du Conseil des ministres, plusieurs ont quitté ou sont des retraités. Le dossier est donc remis sur le tapis pour une nouvelle étude. Le président de l’Université libanaise aurait pris contact avec les doyens de ses facultés, la plupart, nommés par intérim, en vue de finaliser 
la liste.
Les enseignants crient à l’injustice. Depuis le temps qu’ils remplissent leur fonction par contrat, il est plus que temps pour eux d’obtenir satisfaction et d’être cadrés d’autant qu’ils ne bénéficient d’aucune garantie et ne sont pas inscrits à la Caisse nationale de sécurité sociale.
Depuis des années, la nomination des doyens de l’Université libanaise, suivie de la formation d’un Conseil, est un sujet brûlant. Les différends politiques ont empêché longtemps ces nominations laissant l’Université sans réformes susceptibles d’améliorer son rendement.
Après la nomination du recteur, Adnan Sayyed Hussein, on s’attendait à une solution rapide de l’affaire des doyens. Or, ce dossier a traîné sans raison académique. Les dix-neuf doyens des facultés de l’UL sont nommés par intérim, par le recteur. Et sans nominations, le Conseil de l’université ne peut être formé. Ce conseil est composé de vingt-huit membres, dont quatorze doyens, et quatorze représentants des enseignants, élus par les différentes facultés de l’institution.

75 000 étudiants
L’Université libanaise, la seule université publique du pays, compte plus de 75 000 étudiants, soit 40% de l’ensemble des étudiants au Liban. Avant 1975, l’UL était la meilleure université du pays. Aujourd’hui, elle est beaucoup moins bien classée. Les universités privées l’ont devancée.

Arlette Kassas

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