Magazine Le Mensuel

Nº 2948 du vendredi 9 mai 2014

Supplément

UPT. Une université qui enseigne la ferveur

Comme son nom l’indique, l’Université Pour Tous (UPT) s’adresse à tout le monde, indépendamment du niveau social, culturel, linguistique ou encore de l’âge de la personne intéressée. Selon son directeur académique, le Pr Gérard Bejjani, «l’UPT vise à rendre à l’homme sa dignité à travers la culture humaniste, l’enseignement académique ou les activités manuelles. Sa mission, la démocratisation du savoir et l’épanouissement de l’esprit dans un climat de convivialité et d’échange».

Il n’existe aucune condition préalable pour s’inscrire à l’UPT en règle générale. Cependant, pour les cours académiques qui se donnent en langue française, il est évident que le participant devrait être francophone pour comprendre le cours.
Pour les procédures d’admission, il suffit de se rendre à l’Université Pour Tous, sise derrière l’église Saint-Joseph de la rue de l’Université Saint-Joseph, à partir du 1er juillet 2014 jusqu’à fin octobre 2014, muni d’une photo passeport. L’UPT ferme tout le mois d’août et certains cours risquent d’être complets très vite: si le participant tient à un cours particulier, il gagnerait à ne pas attendre la dernière minute pour procéder à l’inscription.

La culture «se conquiert»
Les cours magistraux et théoriques relèvent de certaines disciplines académiques comme l’enseignement de la philosophie, de la littérature, de l’histoire, de l’histoire de l’art, de la psychologie, du cinéma, etc. D’autres enseignements sont, au contraire, entièrement fondés sur l’exercice et la pratique comme les ateliers de dessin, peinture, sculpture, céramique, création, photographie, œnologie et art dramatique. Enfin, depuis quelque temps, l’UPT fait suivre plusieurs enseignements par une expérience sur le terrain: ainsi en est-il du cours de «tourisme et voyage» dont l’aboutissement est un voyage, du feng shui, et même parfois du cinéma ou de la littérature qui donnent lieu à des escapades, comme le week-end au musée de l’Innocence à Istanbul à la suite de l’analyse en classe du roman d’Orhan Pamuk, ou un autre week-end en perspective à Rimini à l’issue d’une étude du film de Federico Fellini, Amarcord.

Patrie d’art, de lettres et de savoir
«L’UPT contribue largement au développement de la pensée, et par conséquent, de la société», affirme le Pr Gérard Bejjani. Elle part du principe que «là où il y a différence il y a sens», et elle permet la confrontation entre les différences sociales, les points de vue contraires, pour prôner la tolérance et l’ouverture à l’autre. «On sait que la culture nous éloigne de la barbarie et élève l’homme au-dessus de tout ce qui pourrait l’avilir comme la guerre, la corruption, la violence, etc. Or, participer à un enseignement humaniste développe des compétences d’écoute, de dialogue, d’altérité, des interrogations et des remises en question fondamentales pour édifier l’homme, et a fortiori, la société dans laquelle il évolue», ajoute le directeur académique de l’UPT.

Voyages au bout de la vie
Depuis trois ans, l’UPT organise des voyages culturels, loin des voyages commerciaux qui mobilisent les agences touristiques. «L’idée est née un jour, pendant le cours de littérature qui portait sur Marcel Proust et sur le Grand Hôtel de Balbec/Cabourg. Les auditeurs ont manifesté le souhait d’y aller, mais aussi, de se faire accompagner par leur professeur de littérature, en l’occurrence moi-même», confie Bejjani. L’année suivante, dans le cadre du cours de mythologie grecque, le pèlerinage mythologique en Grèce a réuni soixante voyageurs, tous épris des gestes épiques. Cette année, deux voyages à Istanbul au musée de l’Innocence ont fait suite à la découverte passionnée du roman d’Orhan Pamuk dans le cours de littérature. Je viens aussi de rentrer d’un voyage avec quarante-quatre personnes au Japon à la suite d’un cours de cinéma d’Ozu, de Mizoguchi et de Kurosawa. «Il est évident que le voyage culturel ne correspond qu’aux personnes souhaitant découvrir la dimension littéraire ou artistique du pays et non la simple consommation touristique», précise Bejjani.

Les projets de l’UPT
Après les ateliers sur le patrimoine libanais respectivement intitulés Une heure dans une belle demeure, Une prière dans un monastère, Un village à travers les âges, Faire et arts populaires, des sorties autour des anciennes gares du chemin de fer au Liban sont prévues. «Nous prévoyons pour la rentrée 2014-2015, les 1er, 2 et 3 octobre prochains, un événement intitulé Art et Anti-destin, où nous aurons des invités d’honneur dont je ne peux pas encore révéler les noms, des conférences, des ateliers dans tous les domaines artistiques, des signatures de livres, des projections de films, des pièces de théâtre, etc. Il suffit de faire le premier pas, de franchir le seuil, de prêter l’oreille à tout ce qui s’y fait», déclare Gérard Bejjani.

Natasha Metni

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