Des archéologues pensent avoir mis la main sur l’épave de la Santa Maria, ce navire mythique, à bord duquel Christophe Colomb a découvert l’Amérique en 1492. Des fouilles approfondies vont être effectuées, au large d’Haïti.
Si cette découverte était confirmée, elle viendrait alimenter les rêves les plus fous de nombreux explorateurs en herbe. Car la Santa Maria est un navire de légende. Il s’agit en effet rien moins que du bateau qui a transporté le navigateur italien Christophe Colomb dans sa découverte de l’Amérique, en 1492, alors qu’il cherchait une nouvelle route vers les Indes orientales. 522 ans plus tard, des archéologues affirment avoir retrouvé l’épave de la Santa Maria au fond de l’eau, entre trois et cinq mètres de profondeur, au nord des côtes haïtiennes.
Le responsable de l’équipe d’archéologues sous-marins, Barry Clifford, n’en démord pas. Pour lui, il s’agit bel et bien du bateau de Colomb. «Tous les éléments géographiques, topographiques et archéologiques suggèrent fortement qu’il s’agit bien du fameux navire amiral de Colomb, la Santa Maria», a-t-il ainsi déclaré au quotidien britannique The Independent. Ce navire devenu mythique au fil des années mesurait 25 mètres de longueur et 8 mètres de largeur, il pesait 102 tonnes et était doté d’un grand mât de 23 mètres. Il a pu être identifié car en 2003, les ruines d’un fort construit par l’équipage après son naufrage ont été retrouvées dans les environs.
Dans une conférence de presse, menée tambour battant à New York mi-mai, Clifford n’a pas fait dans la nuance. Pour lui, le doute n’est pas permis. Il s’appuie dans ses dires sur deux expéditions sous-marines, menées en 2003 puis, dernièrement, au printemps de cette année. Ses équipes de plongeurs ont pris des mesures, fait des photographies du site présumé, mais sans prélèvements ni analyse. Ce qui fait douter de nombreux spécialistes qui ajoutent que la zone est un véritable cimetière d’épaves. Pour étayer son propos, Barry Clifford s’appuie notamment sur un canon, photographié par son équipe en 2003. Après maintes recherches documentaires, il est convaincu qu’il serait du même modèle que celui figurant à bord de la Santa Maria. Seulement voilà, au printemps dernier, lors de leur plongée, il est apparu que le canon avait été dérobé. Par qui? Mystère. Les détracteurs de Clifford font alors observer que lors du naufrage, Colomb avait eu le temps de vider tout le navire, pourquoi aurait-il donc laissé une chose aussi importante qu’un canon?
Autre argument de Clifford, l’empreinte de l’épave correspondrait à la longueur de la Santa Maria.
En outre, s’il s’avérait qu’il s’agit bien de la Santa Maria de Christophe Colomb, rien ne prouve que l’on en retrouve grand-chose. Le temps, ajouté aux tempêtes, cyclones et autres, a pu tout détruire depuis bien longtemps. Il ne resterait au final que le squelette du navire, autrement dit la quille et la carlingue du bateau, qui seraient ensevelies sous le sable. On sait déjà que le bois du navire avait servi à la construction d’un fortin sur le rivage, le fort de la nativité, qui sera la toute première colonie européenne du Nouveau-Monde.
Pour l’heure, Clifford espère poursuivre ses recherches qui sont financées par la chaîne américaine History.
Jenny Saleh
Inlassable chercheur d’épaves
Barry Clifford n’est pas un inconnu dans le cercle restreint des chercheurs d’épaves. L’Américain a déjà, à son actif, la découverte de l’un des navires pirates les plus connus de l’histoire, le Whydah, dans les années 80. Il avait pu retrouver de nombreux artéfacts sur le lieu, offrant ainsi un grand nombre d’informations sur le mode de vie des pirates, d’autant que le pirate Samuel «Black Sam» Bellamy, son capitaine, y avait réuni le butin de plus de cinquante autres navires attaqués.