Magazine Le Mensuel

Nº 2965 du vendredi 5 septembre 2014

Hommage

Farid Raphaël tire sa révérence. Une riche carrière au service du Liban

Avec la disparition de Farid Raphaël, le Liban perd un de ses fils les plus fidèles dont la riche carrière était mise au service de son pays.
 

Diplômé de la faculté de droit de l’Université Saint-Joseph, Farid Raphaël se lance dans la vie active auprès de la Compagnie algérienne de crédit et de banque du Liban, dont il est le directeur général adjoint en 1956. Banquier de carrière, Farid Raphaël est qualifié de patriote par excellence par le président de la Société des membres de la Légion d’honneur au Liban, son confrère et grand ami, cheikh Michel el-Khoury, ancien gouverneur de la Banque centrale. Le président-directeur général de la Banque Libano-Française (BLF) mène une vie aussi active que discrète. Sa compétence est reconnue dans les milieux bancaires, mais également politiques. Proche de l’ancien président Elias Sarkis, avec lequel il partageait son attachement au chéhabisme, il est nommé plusieurs fois ministre sous son mandat. Il détient successivement les portefeuilles des Finances, de la Justice et des Télécommunications, sur lesquels il laisse ses empreintes pendant longtemps même si cet épisode de sa vie ne dura que trois années, de 1976 à 1979.
 

Président de l’ABL
Président de l’Association des banques entre 1997 et 2001, date à laquelle il déclare ne pas vouloir se présenter pour une nouvelle période et cède la place à Joseph Torbey. Là encore, il se fait remarquer par sa simplicité et sa modestie restées exemplaires, tout comme son dévouement à sa profession. Défiant les obus qui pleuvaient sur la ville dans les années de la guerre, il arrivait à Farid Raphaël de se trouver plus souvent à passer la nuit à la présidence de la République qu’à son domicile.
Profondément convaincu de la politique menée par le président Fouad Chéhab, il se fait le défenseur de l’évolution de l’Etat libanais et de ses institutions. Le secteur bancaire lui tient à cœur, il y consacre sa vie et son énergie. En 1976, il fonde la Banque Libano-Française, alors que la guerre battait son plein au Liban. Il en restera le président-directeur général jusqu’à son dernier souffle. Adepte de l’ouverture et de l’importance des fusions, il assiste en 1968 à l’absorption par la Banque Libano-Française de la Banque de Zahlé.

 

Dans la Légion d’honneur
Reconnaissant ses qualités et sa compétence, la France lui rend hommage et lui décerne la Légion d’honneur, grade d’officier, en signe de reconnaissance pour son action sans relâche visant à consolider les relations entre le Liban et la France. Cheikh Michel el-Khoury rappelle également que Farid Raphaël tenait à participer aux activités de l’association des membres de la Légion d’honneur dont il faisait partie et soutenait moralement et matériellement ses objectifs visant à la consolidation et à la dynamisation de l’amitié qui lie le Liban à la France. Fuyant les manifestations mondaines, Farid Raphaël privilégiait ses rencontres avec ses intimes et ses proches. Après une longue maladie qui l’a éloigné du monde de la banque, des affaires et de la politique, Farid Raphaël tire sa révérence, laissant un vide dans les milieux qui l’ont connu et avec lesquels il a frayé tout au long de sa vie.
Pour son épouse, sa famille et ses intimes, la disparition de Farid Raphaël est profondément douloureuse comme elle l’est pour tous ceux qui l’ont connu et ceux qui, grâce à sa bienveillance, se sont lancés dans la vie. 


Mouna Béchara

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