«Ça danse, balance» très fort en cette soirée au Music Hall où un Philippe Lavil en pleine forme, charmeur, pétillant, énergique «tapant sur ses bambous», entouré de ses musiciens, enflamme ses fans venus très nombreux à ce rendez-vous tant attendu. Deux soirées qui affichent complet avec la musique des îles qui donne aux titres, des rythmes souples et chaloupés et, au public, l’envie de danser et de s’éclater.
Si de loin Philippe Lavil ressemble à un play-boy mondain et hautain, bronzé toute l’année, de près cette image ne semble pas correspondre à la personnalité de cet artiste à l’énergie débordante, à l’affabilité caressante et à l’humour fin. Même si son premier tube s’intitule Avec les filles, je ne sais pas et bien non. Il sait. Il sait charmer, communiquer sa passion de la musique, entraîner son public dans ses rythmes aux parfums des îles, dans une ambiance chaude et torride. C’est donc au Music Hall qu’entouré de ses musiciens et de la chanteuse Claudine Pennont – qui l’accompagne depuis plusieurs années – que Philippe Lavil, durant près de deux heures, a repris les tubes qui ont fait son succès. Ses disques aux parfums antillais, sa voix envoûtante et son corps délié ont séduit le public libanais qui battait des mains et des pieds et en redemandait. Claudine, avec laquelle il a chanté et dansé, a aussi eu sa part de succès pour sa voix chaude et son corps qui suivait les rythmes chaloupés. Il reprend Avec les filles je ne sais pas, son premier succès, et suivent des titres dans la même veine, confirmant cette image de «tombeur», «de bourreau des cœurs» – à qui la presse prête d’ailleurs facilement de nombreuses conquêtes féminines. La chanson écrite avec Didier Barbelivien, Il tape sur des bambous, qui l’a propulsé sur le devant de la scène, devenue rapidement un tube, a enthousiasmé les fans libanais qui reprenaient en cœur cette chanson fétiche, dont un million et demi d’exemplaires ont été vendus dans le monde. D’autres chansons suivent, Rio et San Miguel… Toujours dans le même style, celui de la chanson «ensoleillée», Elle préfère l’amour en mer, Elle tricote des pulls pour personne, ainsi que La femme qui dit jamais je t’aime…
La culture et la musique antillaises restent très présentes dans l’œuvre de cet artiste… Kolé Séré, son énorme tube resté longtemps dans les hit-parades français et chanté pour moitié en créole. De Bretagne ou d’ailleurs, cette chanson hommage à son père dans laquelle il évoque tendrement son fils, né en 1988. Si Marianne était black, Y’a plus d’hiver, Comme un tout p’tit bébé, Touché en vol, en duo avec une chanteuse antillaise… Ailleurs, c’est toujours l’idéal, Admirablement de passage… Des titres de son album Calypso, nom de cette musique venue des îles de Trinité-et-Tobago et qui a bercé le chanteur lorsqu’il vivait en Martinique, ainsi que de son album La Part des anges. Un titre poétique inspiré par les vapeurs qui s’échappent du rhum distillé par son grand-père sur son île natale. Moins chaloupé que Calypso, cet album solaire est plus mélancolique et méditatif que le précédent, mais entraîne le même enthousiasme parmi ses fans. Lavil, qui s’est rendu quatre fois déjà au Liban, a fait part de son engouement pour ce pays et a partagé avec son public une chanson Sous le même soleil, qui lui a été inspirée d’un témoignage d’un jeune Libanais qui a vécu les durs moments de la guerre. Chanson qu’il va sortir en duo avec Louis Chedid, chanteur d’origine libanaise.
Danièle Gerges