L’histoire impossible est né d’une frustration que l’auteure, Claire Ubac, a eue il y a quelques années, parce qu’elle se voyait toujours refuser la publication de livres qu’elle écrivait pour enfants, ceux-ci étant, selon les différents éditeurs, impossibles à illustrer. C’est alors que Claire Ubac décide de se lancer dans le roman.
L’histoire impossible à peindre
L’histoire impossible à peindre, premier roman de la trilogie des histoires impossibles, raconte le défi lancé par une princesse à tous les princes voulant la demander en mariage. Le défi consiste à illustrer une histoire impossible à illustrer. Dans ce roman, Claire Ubac ne cherche pas uniquement à extérioriser sa frustration, son refoulement dont l’origine est le refus des éditeurs de publier ses œuvres précédentes, mais aussi explore-t-elle la part féminine dans le masculin et vice-versa. Elle aborde ainsi dans chaque thème exposé la dualité de chaque élément, par référence au concept du yin et yang. L’histoire impossible à peindre relate la quête de soi de l’héroïne en passant par l’évolution de son rapport à l’expression de son art favori, la peinture.
L’histoire impossible à sécher
Dans L’histoire impossible à sécher, il s’agit de jumelles qui, ayant perdu leur père, se rendent chez leur grand-mère et y découvrent une pièce dans laquelle se trouve un livre mouillé. Là où que les jumelles posaient le livre, il inondait tout ce qui l’entourait. Baignant dans des histoires d’eau, ce livre n’est autre que la métonymie du deuil non encore fait et de la douleur non encore apaisée. Elles vont à la fin découvrir le secret du livre et celui-ci va s’arrêter de pleurer. Entre-temps, elles vont apprendre au fil du livre quels choix tout écrivain doit faire pour raconter son histoire. Le lecteur, quant à lui, est invité à repérer ce qui distingue le style de l’une du style de l’autre, étant toutes deux narratrices de L’histoire impossible à sécher.
L’histoire impossible
Claire Ubac présente, dans ce dernier ouvrage de la trilogie des histoires impossibles, l’amitié improbable entre un jeune garçon et une vieille dame exclus de la société. Snejna, la vieille femme rejetée par les insulaires et traitée de sorcière par les enfants, et Balthazar, le jeune garçon né d’un amour impossible et rejeté par sa famille, se retrouvent sur l’île du Drôle. Les deux ont un point commun: ils aiment la mer et Snejna guette l’arrivée d’un bateau qui l’emmènerait loin de cette île. Un jour, le rêve devient réalité… mais le bateau s’avère être un navire de pirates qui n’ont qu’une idée en tête: trouver LE trésor!
Cette amitié qui lie les deux protagonistes est le résultat d’une inversion des codes voulue par l’auteur, faisant de ces deux personnages (non valorisés) les héros de son roman. L’histoire impossible est une sorte de miroir reflétant l’image de l’âme de Claire Ubac. A la question de savoir pourquoi l’auteure avait opté pour des personnages rejetés par la société, Ubac répond qu’elle s’était toujours sentie étrangère à la vie. Sa sensibilité suraiguë fait d’elle un être inadapté, ayant du mal à vivre dans ce monde. Non seulement le jeune Balthazar et la vieille Snejna sont en quête d’identité dans ce roman, mais aussi Claire Ubac est à la recherche de l’essence de son être à travers l’histoire qu’elle relate. «Ce qui m’intéresse, c’est la construction de soi-même. Tout est occasion d’apprendre. Quand on n’apprend plus, on est mort», affirme-t-elle. Les chemins d’accès étant infinis, Claire Ubac est avide de découvertes, de voyages initiatiques et d’exploitations artistiques.
Natasha Metni
Pourquoi des histoires impossibles
Claire Ubac explique dans une de ses interviews: «L’adjectif impossible, que je n’ai pas eu à chercher longtemps, fait référence à l’effort fervent et tragique pour concilier image et écriture, masculin et féminin, deuil et vie, jeunesse et vieillesse, classicisme et modernité, tous les thèmes abordés dans les différentes histoires». Dans L’histoire impossible, la maturité étonnante de l’enfance et, inversement, l’enfance contenue dans l’âge adulte sont à souligner. Ainsi, la quête de l’identité est étroitement liée au parcours de l’écriture dans les romans de Claire Ubac.