Du 19 au 21 décembre dernier, l’ancien Premier ministre français, François Fillon, a effectué une visite au Liban. Au programme, des discussions avec les autorités du pays sur la question des chrétiens d’Orient et une rencontre avec les militants de l’UMP.
A la fin de l’été dernier, François Fillon avait fait un déplacement périlleux à Bagdad et à Erbil pour sensibiliser l’opinion au drame des chrétiens d’Orient. Début décembre, le membre de la Commission des Affaires étrangères à l’Assemblée nationale était à Abou Dhabi, sur la base militaire d’où décollent les Rafale de l’armée française qui bombardent les positions de Daech. Avant Noël, le député de Paris a donc passé trois jours au Liban, à l’invitation du président du Mouvement du dialogue national, l’homme d’affaires, Fouad Makhzoumi, qui l’a accompagné lors de ses rencontres avec les officiels libanais. La situation locale, les développements régionaux et le soutien de Paris au Liban ont été au cœur des discussions, à Dar el-Fatwa, entre le mufti de la République, Abdel-Latif Derian, et l’ancien Premier ministre français. «Le Liban incarne le modèle de la coexistence pacifique, religieuse et culturelle», a relevé le responsable français à l’issue de la rencontre, valorisant dans ce contexte le rôle des hommes religieux et, en particulier, la modération du cheikh Derian.
François Fillon s’est ensuite entretenu avec le Premier ministre Tammam Salam au Grand sérail. La rencontre a porté sur la situation locale et régionale. L’occasion pour le premier de saluer les efforts déployés par le chef du gouvernement libanais pour réussir sa mission difficile, soulignant «la nécessité de soutenir le Liban dans sa lutte contre le terrorisme, parce que cette tâche relève de la responsabilité du monde entier». Troisième étape, une rencontre avec le président de la Chambre, Nabih Berry, qui l’a reçu à Aïn el-Tiné. L’ancien Premier ministre s’est ensuite rendu à Zahlé, à l’invitation de l’éparque grec-melkite catholique de Furzol, Zahlé et de la Békaa au Liban, Mgr Issam Darwiche. «Il y a, au Liban, un grand nombre de personnes modérées capables d’aider dans la lutte contre le terrorisme […] Elles pourraient venir en aide à plusieurs niveaux et pas seulement sur le plan militaire. Le combat contre le terrorisme passe aussi par l’éducation des jeunes et par le développement social et économique […] Le Liban doit obtenir un soutien international pour lutter contre le terrorisme, car ce combat est une mission qui concerne tout le monde», a-t-il insisté lors d’une visite à l’archevêché grec-melkite catholique de Zahlé.
Au terme du déjeuner, Fillon et Darwiche ont visité un camp de réfugiés syriens dans la banlieue de la ville où ils ont offert des cadeaux aux enfants à l’occasion de Noël.
Après s’être rendu à Jbeil, François Fillon a rencontré à Bkerké le patriarche maronite, le cardinal Béchara Boutros Raï, puis l’ancien président de la République Michel Sleiman. «Le Liban est un modèle de coexistence pacifique, religieuse et culturelle», a expliqué Fillon, soulignant à ce propos le rôle majeur que devraient jouer les hommes de religion en Orient, afin d’établir la paix.
Sur son blog, Fillon écrit ceci: «Le Liban est un carrefour de civilisations miraculeux. A l’heure où le Proche et Moyen-Orient sont menacés d’implosion, la stabilité et l’avenir du Liban doivent demeurer l’une des priorités diplomatiques de la France. Je me suis fait l’interprète des liens historiques qui unissent nos deux nations qui doivent, ensemble, endiguer le cycle destructeur qui gagne la région».
Julien Abi Ramia
Rencontre avec l’UMP-Liban
Comme l’a souhaité François Fillon, de nombreux Français résidant au Liban se sont retrouvés au restaurant Bergerac à Achrafié pour des échanges avec lui. Dans une atmosphère détendue et conviviale, l’ancien Premier ministre a profité de l’occasion pour saluer «la plus belle section de l’UMP dans le monde», en hommage à l’activité de sa déléguée Fabienne Blineau-Abiramia et de son équipe. A ses compatriotes, Fillon a réaffirmé que le but de sa visite au Liban était de sensibiliser les Français à la situation des chrétiens d’Orient, un sujet qui déchaîne les passions dans la communauté française du pays. Cette rencontre aura été pour le député de Paris l’occasion d’un dialogue avec des membres de l’association S.O.S. chrétiens d’Orient, présente au Liban, en Syrie et en Irak.