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Nº 2992 du vendredi 13 mars 2015

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Alain Plisson met en scène Molière. Les classiques sont pérennes

Avec sa troupe d’acteurs amateurs, passionnés de théâtre, Alain Plisson met en scène la pièce de Molière, Les Fourberies de Scapin, au théâtre Tournesol, jusqu’à fin mars, le Mois de la francophonie.
 

Tartuffe, Dom Juan, Le malade imaginaire, Le médecin malgré lui, Le misanthrope… Autant de pièces connues et reconnues, célèbres et célébrées de Molière. Mais Molière c’est aussi Les fourberies de Scapin. Et il fallait compter sur Alain Plisson pour nous le rappeler, si on l’avait oublié. Il est vrai que cette pièce est très rarement montée au Liban, ou du moins dans les cercles non scolaires, mais elle est devenue au cours des années, comme l’explique Alain Plisson, la pièce la plus populaire de Molière et la plus jouée à la Comédie-Française. Le record des représentations de Molière, c’est Les fourberies de Scapin». Pourtant, encore une précision, il ne s’agit pas d’une de ses meilleures pièces. «Elle a été écrite rapidement à un moment où Molière était en panne d’inspiration. Alors que le roi avait absolument besoin d’un spectacle, elle se présente d’une certaine manière comme un bouche-trou». Mais Molière reste Molière, soit donc un classique, un grand auteur. Alain Plisson refuse de faire une quelconque concession quant au théâtre, son importance, sa qualité, ce qu’il a à offrir au public. «Il n’y a finalement que les classiques. Je pense que dans tout le théâtre actuellement, quel qu’il soit, il y a une situation qui a été piquée quelque part d’une des pièces de Molière».
 

Un difficile équilibre comique
Les fourberies de Scapin est une pièce populaire où, comme dans les marionnettes, il y a des coups de bâton, des gens qui se battent, qui se déguisent… toutes les situations invraisemblables qui ne tiennent pas une seule minute. «Ça n’a pas la prétention d’être une comédie de mœurs, une comédie de caractère. C’est une farce, c’est-à-dire son seul but est de faire rire un public populaire». Ce qui aurait pu sembler être facile à mettre en scène, mais s’est avéré en fait être «très difficile car, parmi mes acteurs, ajoute Plisson, il y a des personnes très distinguées qui hésitaient à recevoir des coups de bâton. J’ai donc décidé de suivre le style de la Comédie-Française et de la jouer davantage comme une pièce comique que comme une farce. Je n’ai pas voulu aller dans l’exagération, j’ai même voulu apporter, de temps en temps, une certaine élégance dans le maintien des acteurs, pour que ça ne paraisse pas une bouffonnerie». Une ligne directrice, un équilibre qui a été difficile à trouver, d’autant plus qu’il n’était pas évident pour des acteurs non professionnels de jongler sur la corde raide entre un spectacle pontifiant et ennuyeux et un spectacle grotesque.
Un équilibre difficile à trouver, un texte gardé presque tel quel, un éclairage unique, des costumes simples, un décor tout aussi simple avec rien qu’une scène surélevée à certains endroits, deux bancs, une voile de navire en fond pour suggérer le port de Naples…, la mise en scène est classique. «La pièce repose surtout sur la rapidité du mouvement et la façon dont les acteurs amuseront le public». C’est là qu’Alain Plisson a voulu introduire une nouveauté qui, sûrement, surprendrait l’audience et la divertirait tout à la fois. C’est la promenade, «qui se faisait à l’époque, au début de la pièce. La promenade consiste à faire défiler sur scène les acteurs qui miment ce qu’ils sont dans la pièce, pour que les spectateurs les repèrent avant que la pièce ne commence. Un mouvement rapide où tous les personnages s’imbriquent».

Nayla Rached

Les représentations se poursuivent jusqu’au 29 mars, au théâtre Tournesol, à 20h30.
Renseignements, réservations, billetterie:
(01) 381 290.

Venus de Jacques Maroun
Après Reasons to be pretty et Ka3eb 3ali, Jacques Maroun présente sa 3e mise en scène. Adaptée par Gabriel Yammine et Lina Khoury de la pièce de David Ives, Venus in fur, adaptée, elle, du roman La Vénus à la fourrure de Leopold Von Sacher-Masoch, Venus met à l’affiche Rita Hayek et Badih Abou Chacra.
Jusqu’au 5 avril, au théâtre Monnot, à 20h30.
Billets en vente au Virgin Megastore et en ligne.

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