Magazine Le Mensuel

Nº 2999 du vendredi 1er mai 2015

general

Zone franche de Tripoli. Jihad Azour démissionne

Sans tapage médiatique, l’ancien ministre des Finances, Jihad Azour, a rendu son tablier près de 24 heures après sa nomination comme membre du conseil d’administration de la zone économique de Tripoli. La nouvelle a pris beaucoup de temps pour se propager et a été perçue avec scepticisme par les milieux des affaires. Joint par Magazine, l’ancien grand argentier a confirmé sa démission. Il l’a justifiée par son manque de disponibilité pour un travail à plein temps lorsqu’il a été sollicité pour la présidence du conseil. Il aurait accepté ensuite d’être membre pour une période allant de six mois à un an, afin de contribuer au lancement de la zone franche, la phase la plus délicate dans le processus. Néanmoins, la bataille clientéliste des politiques de la mohafazat du Liban-Nord a complètement changé la donne en termes de choix des membres du conseil d’administration pour leur compétence et leur expérience. La sélection a été malheureusement effectuée sur base d’affiliation politico-régionale et, sans aucun doute, confessionnelle. Pourtant, le gouvernement avait de bonnes intentions pour faire démarrer ce projet sur une base d’efficience économique.
Des noms d’experts économiques qui ont fait leurs preuves dans la vie active et pas nécessairement originaires de Tripoli avaient été avancés pour la présidence de ce conseil, en l’occurrence Sami Haddad, Bassam Yammine, Charles Hajj et Antoine Wakim. Les milieux officiels avaient considéré qu’un président, et peut-être même des membres non originaires du chef-lieu du Liban-Nord, sont à même de repousser plus facilement les pressions des locaux en termes de sollicitations d’emplois. Cependant, Jihad Azour déclare être prêt à aider dans la mesure de ses moyens à la réussite de ce projet dont l’exécution est vitale pour la région. Cette zone a des caractéristiques concurrentielles d’autant qu’elle est située à proximité d’un port, d’un aéroport et d’une ligne de chemin de fer. Ceci sans prendre en compte qu’elle pourrait à l’avenir constituer une tête de pont pour la reconstruction de la Syrie….

 

Liliane Mokbel

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