Magazine Le Mensuel

Nº 3002 du vendredi 22 mai 2015

HORIZONS

14 mars. Un Conseil national sans les partis

La coalition du 14 mars n’a pas réussi à s’entendre sur la formation d’un Conseil national. Les formations politiques ne souhaitent pas s’engager dans un processus qui donnerait un rôle important aux indépendants. Ces derniers ont donc décidé de former le Conseil national sans les partis, passant outre la méfiance à leur égard.
 

A l’occasion de la commémoration du 10e anniversaire de la manifestation du 14 mars, les composantes du 14 mars avaient tenu leur 8e congrès au Biel, en présence de près de 400 personnalités. Elles ont décidé, à cette occasion, de créer un Conseil national, qui servirait de cadre aux partis, aux indépendants et à la société civile, et redynamiserait le mouvement. Un comité préparatoire formé de près de 35 personnes, politiciens, représentants des partis politiques et des indépendants, a été formé ce jour-là. Sa mission? Proposer un programme de travail, rédiger un règlement intérieur du conseil et organiser un congrès général dans un délai de deux mois. Le 14 mai, au terme de ces deux mois, le secrétaire général Farès Souhaid a tenu une conférence de presse pour mettre l’opinion publique au courant des développements. «En fin de compte, a-t-il déclaré, les membres du comité n’ont pas réussi à s’entendre sur une formule pour des raisons organisationnelles». Sans entrer dans les détails pour éviter les frictions avec les partis, le secrétaire général de la coalition a annoncé que «les indépendants ont décidé de lancer le Conseil national sans les partis, et le secrétariat du 14 mars assurera la coordination entre toutes les composantes partisanes et indépendantes».
 

Des «observateurs» pour surveiller
Le 2 mars dernier, un séminaire à huis clos, regroupant 85 personnalités, s’était tenu au Biel et a réévalué toute la période s’étendant du 14 février 2005 au 14 mars 2015. Les protagonistes présents n’ont pas hésité à s’arrêter sur les failles du mouvement et sont arrivés à la conclusion qu’il fallait redynamiser la structure, notamment en donnant plus de place aux indépendants. S’ensuivit la tenue du 8e congrès, qui, traduisant les recommandations de la réunion du 2 mars, a décidé la création d’un Conseil national, formé des partis de la coalition et des activistes indépendants. Ce jour-là, les partis ont donné leur total accord pour cette initiative après maints débats sur la question. Le comité préparatoire a tenu sept réunions au secrétariat, sans arriver à des résultants probants.
Que s’est-il donc passé pour que ce conseil, qui avait reçu en principe l’approbation de tous les partis, n’ait pas réussi à voir le jour selon les termes convenus lors du congrès? Selon des sources proches du secrétariat, les Forces libanaises (FL) se sont opposées à sa formation, craignant que les indépendants n’y jouent un rôle important. Certes, les FL ont fait part clairement de leur volonté de ne pas participer au conseil, mais le Courant du futur n’a jamais caché, de son côté, qu’il ne voyait pas d’un très bon œil cette initiative. Les Kataëb, eux aussi, n’ont jamais dissimulé leur réprobation vis-à-vis de ce conseil. Quand les FL ont annoncé qu’elles mettaient un terme à leur participation aux réunions du comité préparatoire, le Futur a préféré que ce comité ne poursuive plus ses réunions sans la présence des FL. Les indépendants ont décidé alors de former ce conseil sans les partis. Reste à savoir s’ils réussiront à le faire, d’autant plus que cette initiative va se déclencher à partir du secrétariat, ce qui limite sa liberté d’action. De plus, les partis ont insinué que pour que la coordination soit harmonieuse entre les  indépendants et les partis, des «observateurs» appartenant aux formations politiques déjà établies suivront de près l’initiative en cours.

Danièle Gergès

Les FL répliquent
Contacté par Magazine, un haut responsable des Forces libanaises (FL) a assuré que les indépendants se font passer gratuitement pour des victimes dans l’affaire du Conseil national. «En fait, dit-il, ils sont présents au sein du secrétariat général. Nous ne voyons pas l’intérêt à ce que l’on forme ensemble un Conseil national, qui ne sera qu’une réplique de ce secrétariat. Nous leur avons conseillé de s’organiser à leur manière pour, précisément, constituer une entité à part entière, affranchie des partis qui, eux, sont déjà structurés. De cette façon, ils auront une plus grande marge de manœuvre et plus de liberté d’action».

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