Magazine Le Mensuel

Nº 3005 du vendredi 12 juin 2015

Economie & Finances

CNSS. La retraite des assurés en proie aux aléas souverains

D’un gouvernement à l’autre et d’un ministre du Travail à l’autre, rien n’a changé à la Caisse nationale de la sécurité sociale (CNSS). Les déficits des comptes des branches d’assurance maladie et des allocations sociales se creusent d’année en année, alors que celle des indemnités de fin de service est forte d’actifs, dont la valeur dépasserait 9 000 milliards de livres. Ce déséquilibre financier n’est pas sans faire planer de réelles menaces sur la retraite des adhérents à la CNSS, l’ancien ministre du Travail, Charbel Nahas, n’ayant jamais cessé de souligner l’urgence de régler ce problème structurel.
Ainsi, le déficit cumulé de la branche santé (maladie et maternité) jusqu’en 2014 s’est élevé à près de 435 milliards de livres, sachant que la couverture de ce déficit se fait en puisant dans les provisions de la branche des indemnités de fin de service. Néanmoins, le mécanisme de cette couverture nécessite le vote d’une loi. Quant à la branche des allocations familiales, le déficit cumulé, en dépit d’une amélioration de ses résultats et l’enregistrement d’un certain surplus au cours de l’année dernière, s’est élevé jusqu’à ce jour à environ 361 milliards de livres. Le déficit de ces deux branches représente près de 800 milliards de livres et demeure, jusqu’à ce jour, sans une solution radicale. Le palliatif reste la couverture du déséquilibre financier par les provisions de la branche des indemnités de fin de service des assurés.
Cette branche est d’autant plus importante qu’elle regroupe les indemnités des assurés qui représentent leur seule ressource de subsistance à l’âge de faire valoir leur droit à la retraite, le système de la pension-retraite n’existant toujours pas. Ce projet, rappelle-t-on, élaboré pendant le mandat du président Emile Lahoud par l’un des actuaires les plus performants de l’époque, l’ancien P.D.G. de la SNA Allianz Antoine Wakim, n’a jamais été transféré au Parlement par les gouvernements successifs. La cause est d’ordre strictement politique, comme chacun a pu le deviner. La branche des indemnités de fin de service est alimentée par les cotisations des assurés, ainsi que par les montants de régularisation versés par le patronat au moment du départ à la retraite de ses employés, que cette retraite soit anticipée ou pas.
La branche des indemnités de fin de service est celle qui est la plus solvable parmi les branches de la CNSS. Elle a d’importantes réserves qui s’élèveraient à plus de 9 000 milliards de livres. Une grande partie de celles-ci, soit 60%, sont placées en bons du Trésor auprès de la Banque du Liban dans le but d’assurer des rendements décents grâce aux taux d’intérêt souverains, alors que les 40% restants sont placées auprès de banques commerciales dont les taux servis sur les dépôts sont tributaires de la loi du marché, celle de l’offre et de la demande. Le niveau des taux est devenu d’une manière absolue la source la plus importante pour le financement des provisions, en comparaison avec celle en provenance du versement des montants de régularisation du patronat.

Les arriérés de l’Etat
Le problème réside dans la participation de l’Etat au financement des dépenses de la branche de la santé qui est de l’ordre de 25%, en plus du versement des cotisations des établissements dont le nombre s’articulerait autour de 11 000 assurés. Cette participation équivaut à 300 milliards de livres en rythme annuel. Elle ne représente qu’une partie des arriérés de l’Etat en faveur de la CNSS. Le gouvernement n’a rien payé de ses obligations envers la caisse depuis le début de l’année en cours.

 

Crise syrienne
Perturbation des opérations d’importation  

En dépit d’un recul de 15,3% sur un an de l’ensemble des importations en termes de tonnage, à 3,47 millions de tonnes d’une valeur de 4,17 milliards de dollars au premier trimestre de 2015, 4 des 9 points de passage douaniers ont enregistré un volume élevé d’importations de produits en comparaison avec le 4e trimestre de 2014.
Le bureau des douanes de Tyr a été celui qui a connu la plus importante hausse des exportations, de l’ordre de 48% sur un an au premier trimestre de 2015. De même, les bureaux des douanes de Arida et Tripoli ont enregistré des progressions annuelles de 43,1% et 7,5%, à 27 757 tonnes et 764 261 tonnes respectivement. Cette récente augmentation est due largement au fait que le point de passage de Arida est le plus sûr vers le nord de la Syrie, alors que la baisse de la violence dans le périmètre du port de Tripoli a dopé l’activité commerciale sur ce site. Aussi le port de Saïda a-t-il connu une amélioration de son activité, enregistrant une hausse de 5,4% en rythme annuel, à 189 309 tonnes de marchandises importées sur la période couverte.
Néanmoins, le principal recul des importations a été enregistré au point de passage du port de Beyrouth, soit une baisse de 22,4% sur un an, à 2,39 millions de tonnes à fin mars 2015, en raison notamment des suspensions de travail des ouvriers du port en signe de protestation contre le remblaiement du bassin numéro 4 et des intempéries qui ont marqué la période s’étendant entre janvier et fin mars. Les opérations d’importations de produits en termes de volumes à l’Aéroport international de Beyrouth-Rafic Hariri ont connu une légère régression de 11,19% sur un an, à 11 564 tonnes. Du côté du point douanier de Masnaa, les importations de marchandises ont baissé de 11,02% sur un an, à 53 703 tonnes au premier trimestre de 2015.
En fait, le cycle de violences qui prévaut le long des frontières libano-syriennes a violemment affecté les échanges commerciaux au niveau du passage de Masnaa. Il est fort probable que le volume des importations via cette porte de passage demeure faible à moyen terme, d’autant que les rebelles syriens ont pris le contrôle du passage de Nassib reliant la Syrie et la Jordanie, et ont procédé à l’enlèvement, en avril dernier, de 9 camionneurs libanais. Le volume des importations est demeuré relativement stable au passage de Abboudié, à 31 304 tonnes, à fin mars 2015, contre 31 893 tonnes sur la même période un an auparavant.

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